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lundi 14 février 2022

Le Syndrome de Stendhal (La sindrome di Stendhal) de Dario Argento (1996) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Il est des filmographies qu'il est urgent de redécouvrir. Surtout lorsque tout comme le réalisateur italien Dario Argento s'apprête à le faire avec son prochain film, un auteur est décidé à revenir au premier plan. Diffusé lors de la soixante-douzième édition de la Berlinade il y a deux jours et tout d'abord prévu pour une sortie italienne le 24 de ce mois-ci, Occhiali neri est le dernier film en date de plus célèbre auteur de Gialli. Et comme citer n'importe lequel de ses nombreux classiques comme exemple pourrait passer pour un affront (qui ne connaît pas en effet Dario Argento, même de nom?), nous n'évoquerons ici que son treizième long-métrage intitulé Le Syndrome de Stendhal (La sindrome di Stendhal). S'il s'avère une certitude que celui-ci n'est pas de ceux qui l'on énumère en priorité lorsqu'il s'agit de faire l'état des lieux d'une filmographie non dénuée d'erreurs de parcours, il faut reconnaître qu'il ne fait pas partie des quelques purges que le réalisateur et scénariste italien a commis dans sa longue carrière vieille aujourd'hui de plus de cinq décennies. Drôle de titre pour une œuvre qui dénote quelque peu avec ce que l'on a l'habitude de voir chez ce cinéaste qui outre quelques incartades dans des univers différents s'est majoritairement appliqué à donner sa version du Giallo. Et ce, souvent d'une main (et d'un œil) de maître. Mais en 1996, trois ans après avoir tourné Trauma auprès de sa fille Asia (laquelle était tout d'abord apparue dans Démons 2 de Lamberto Bava en 1986 ou Le amiche del cuore de Michele Placido six ans plus tard), Dario Argento fait à nouveau appel à sa progéniture et lui offre un rôle à la mesure de son talent et sans doute l'un des plus marquants de sa jeune carrière...


En effet, Asia Argento incarne dans Le Syndrome de Stendhal le personnage d'Anna Manni, jeune inspectrice de la police turinoise à laquelle est confiée la difficile tâche de retrouver la trace d'un tueur et violeur en série qui jusqu'à maintenant à fait dix victimes à Turin et à déjà commencé une nouvelle série de meurtres à Florence où est envoyée Anna auprès des services compétents. Elle-même confrontée au tueur (l'acteur allemand Thomas Kretschmann dans le rôle d'Alfredo Grossi, ce qui n'est pas un spoil que de révéler son identité puisqu'on la découvre assez rapidement), elle va être traquée, violée et blessée avant de prendre le dessus sur son tortionnaire. Une expérience traumatisante qui poussera la jeune femme à consulter un psychiatre du nom de Cavanna (l'acteur Paolo Bonacelli, tortionnaire dans le film culte de Pier Paolo Pasolini, Salò ou les 120 Journées de Sodome) qui parviendra à la convaincre de retourner vivre un temps chez son père... Sans atteindre les cimes de la carrière de son auteur, Le Syndrome de Stendhal n'en est pas moins une œuvre remarquable qui laisse une empreinte peut-être pas aussi durable que des œuvres passées mais dont l'incarnation de sa principale interprète pourra laisser quelques traces dans l'inconscient. Asia Argento y est superbe, envoûtante et désirable. Fragile et victime d'un mal étrange connu sous le nom de ''Syndrome de Stendhal'' (maladie authentique qui doit son nom au célèbre écrivain français du même nom qui lors d'un voyage en Italie en 1817 fut pris d'une sentiment de vertige lors de la visite de la fresques ''Les Sibylles de Volterranode'' située sous la coupole de la Chapelle Niccolini)...


Œuvre à part qui ne constitue plus vraiment un Giallo puisque le tueur est connu d'emblée, Le Syndrome de Stendhal est pourtant typique du cinéma de Dario Argento qui dans ses derniers retranchements finit parfois par devenir d'une noirceur insondable. Ici, pas de charnier putride où pataugent des cadavres pourrissants (Phenomena) mais la folie dans tous ses états. À ce titre, Asia Argento campe une jeune flic non dénuée d'une certaine sensibilité et dont la perruque blonde trahit presque avant l'heure une intrigue portant sur un tueur prétendument mort mais dont le cadavre reste encore à être découvert. Se pose alors la question : Alfredo Grossi est-il réellement mort ? Et si oui, qui a pris sa relève ? À noter que parmi les interprètes l'on retrouve également l'acteur et scénariste français Julien Lambroschini dans le rôle du futur petit ami de notre héroïne, Marco Leonardi dans celui de Marco Longhi ou encore Luigi Diberti dans la peau de l'inspecteur Manetti. Sans être un chef-d’œuvre, Le Syndrome de Stendhal envoûte littéralement le cadre et le récit, ainsi que les spectateurs et gagne en puissance et en intensité au rythme des voyages entrepris par la jeune et belle Anna. Un long-métrage qui mérite amplement d'être redécouvert. Sans doute moins connu que la plupart des films qui furent jusque là réalisés par le maître du Giallo, mais une œuvre qui n'a certainement pas à rougir de la comparaison...

 

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