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vendredi 26 novembre 2021

The Night House de David Bruckner (2021) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Quelque part entre The Abandoned du réalisateur espagnol Nacho Cerdà pour l'isolement de son héroïne et nombres de thrillers ou films de fantômes plus ou moins malveillants, le dernier long-métrage de David Bruckner, auteur en 2017 du sympathique The Rituel revient en 2021 avec un nouveau long-métrage, toujours dans cette même veine horrifique qui semble être son fond de commerce depuis ses débuts et jusqu'à maintenant (l'année prochaine devrait logiquement sortir son remake du Hellraiser de Clive Barker). The Night House (sorti chez nous en septembre sous le titre La proie d'une ombre) est le genre de sujet qui en théorie ne devrait pas trop faire de vagues vu qu'il s'inscrit dans un tsunami de longs-métrages empruntant tous le thème de la maison hantée ou des fantômes. Un de plus aurons-nous donc comme première pensée à l'annonce de ce film qui contrairement aux apparences tente d'apporter des idées nouvelles. Ce dont ne peuvent pas toujours se vanter la plupart des productions du genre. Pourquoi comparer l’œuvre de David Bruckner à celle de Nacho Cerdà alors même que les deux réalisateurs n'abordent pas vraiment les mêmes thématiques ? Simplement parce que le premier, dans une moindre mesure certes, parvient à retrouver ce sentiment d'angoisse, de déchirure émotionnelle et de solitude que l'espagnol exploitait en terre étrangère et que l'américain conquiert avec une héroïne qui, si elle semble bien connaître le lieu d'existence qu'elle partageait avec son époux suicidé, va se rendre rapidement compte que la vie qu'elle menait jusqu'ici cachait une réalité beaucoup plus sombre...


C'est en partie là ce qui fait le sel de cette sympathique production horrifique dont le matériau de base repose sur l'écriture des scénaristes Ben Collins et Luke Piotrowski. Mais c'est aussi sans doute malheureusement à cause de cette approche pas forcément antinomique entre thriller et fantastique que le film montre sa plus grosse faiblesse. Un certain ridicule même et sur lequel les amateurs de récits bien tordus auraient préféré faire l'impasse. Jusqu'à aujourd'hui, Owen (l'acteur Evan Jonigkeit) et son épouse Beth (Rebecca Hall) vivaient heureux. Mais pour on ne sait quelle raison, lui se décide un jour à prendre la barque attachée au ponton de la magnifique demeure qu'il a lui-même construite de ses mains pour se rendre au milieu d'un lac et s'y suicider d'une balle dans la tête. Un choc forcément pour ses proches et surtout pour Beth qui malgré son fort caractère va vivre des jours et des nuits à venir particulièrement difficiles. D'autant plus que certains événements étranges commencent à se produire. Des bruits suspects viennent la réveiller. Le parquet craque sous le poids apparent d'un visiteur nocturne. De plus, la chaîne hi-fi se déclenche toute seule, la jeune femme reçoit des sms de celui qui insiste pour se faire passer pour son mari décédé, et entend même la voix d'Owen lui murmurer des mots à l'oreille...


Toute la subtilité de The Night House repose sur l’ambiguïté des événements qui se produisent alors à l'écran, le spectateur s'interrogeant sur la véracité des faits ou sur une explication qui viendrait démontrer de manière fort logique l'état de fragilité mentale dans laquelle une femme qui vient de perdre celui qu'elle aime est plongée. Par couches successives, David Bruckner ajoute des éléments qui nous poussent à douter de ce qui se produit en conviant outre une approche fantastique, le thriller. Si les seconds rôles sont relativement rares (Sarah Goldberg, Vondie Curtis-Hall et Stacy Martin demeurant les principaux), ils alimentent ce climat de suspicion qui perle tout au long du film. La moindre parole ou attitude devenant alors l'objet d'une interrogation de la part de l'héroïne. On pourrait également comparer le film de David Bruckner à celui de Leigh Whannell sorti l'année dernière, The Invisible Man. Ou d'un côté l'histoire d'une femme traquée par son mari violent devenu invisible et de l'autre, une épouse poursuivie par le fantôme du sien. The Night House prend une forme réellement intrigante dont il est impossible d'évoquer la substance sans révéler certains fondamentaux du récit. Malheureusement, le film se vautre lamentablement lors de son dernier acte, grotesque et inutile avec son effet-miroir qui quelques instants permettait au réalisateur de nous offrir quelques visions intéressantes pour ensuite nous infliger un final aussi ringard que ridicule. Évacuée cette déception, The Night House n'en demeure pas moins une bonne surprise...

 

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