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samedi 8 juin 2024

GIALLO - Mélodie Meurtrière (Giallo Napoletano) de Sergio Corbucci (1978) - ★★★★★★★☆☆☆

 


Il y a une semaine, nous débutions le cycle consacré au Giallo avec une œuvre signée de Sergio Martino. Nous la concluons désormais avec un long-métrage réalisé par Sergio... Corbucci... Notez que vous pouvez également cliquer sur la vignette se rapportant au genre dans la colonne de gauche. Vous y trouverez plus de quarante articles consacrés au Giallo. Bonne lecture à toutes et tous...

 

Tout ou presque est dans le titre... français. Traduction fidèle non pas de celui qui ornait les affiches italiennes mais plutôt du contenu de ce qui fut l'un des nombreux longs-métrages du très productif Sergio Corbucci, l'un des grands maîtres du western spaghetti dans les années soixante. Mélodie Meurtrière. Ce systématisme avec lequel s'emploie un mystérieux criminel à tuer des hommes en les jetant par la fenêtre. Un mode de fonctionnement assez particulier que l'on ne rencontre pas tous les jours dans le genre Giallo auquel le titre italien, lui, semble vouloir nous dire qu'il appartient : Giallo Napoletano qui se traduit littéralement par Jaune napolitain. Facile donc de se référer à un genre qui vit plus ou moins briller tant de cinéastes originaires de la Botte. Mais, faut-il le rappeler, le terme en lui-même signifie avant tout une couleur et non en genre. Et comme le jaune invoqué ne nous saute pas frontalement aux yeux et que Rosso (Rouge) aurait dû logiquement prendre sa place dans le titre original, il semblerait donc bien qu'il s'agisse là d'une volonté de la part du réalisateur italien d'intégrer ce concept même à une œuvre mélangeant humour et policier. La vedette de Giallo Napoletano y est le formidable acteur Marcello Mastroianni dont on ne présente plus la longue carrière auprès de nombreux et talentueux cinéastes parmi lesquels Dino Risi, Luigi Comencini, Michelangelo Antonioni, Federico Fellini, Marco Ferreri ou Ettore Scola (sans parler de sa carrière à l'internationale). Il y tient le rôle de Raffaele Capece fils d'un joueur de casino invétéré croulant sous des dettes que le fils essaie d'éponger en jouant de la mandoline contre de menus pourboires...


Témoin bien malgré lui d'un meurtre transformé en suicide (un homme tombe d'un balcon, le premier d'une longue série), Raffaele va devoir justifier de sa présence sur les lieux et de son innocence en permanence. Face au commissaire Voghera mais aussi face aux truands Gregorio Sella (Franco Javarone) et Albino (Natale Tulli) qui le croient impliqué dans cette sale affaire qui va s'avérer mélanger meurtres et chantage. D'emblée, et d'une manière aussi futée que minimaliste employant la technique du ''split-screen'' (ici traitée dans sa plus simple expression), Sergio Corbucci annonce la couleur en exposant lors du générique, le mélange des genres auquel il va faire appel pour nous conter cette curieuse affaire criminelle. Une double image exposant d'un côté l'immense cinéaste britannique Alfred Hitchcock très justement connu sous le surnom de ''Maître du suspense'' et de l'autre, l'acteur comique d'origine napolitaine Antonio Griffo Focas Flavio Angelo Ducas Comneno Porfirogenito Gagliardi De Curtis di Bisanzio plus connu sous le sobriquet de Totò. Une manière pour Sergio Corbucci d'exprimer le choix d'intégrer l'humour au mystère et les bons mots aux meurtres. Le récit se déroule comme on s'en doute dans la ville de Naples où la criminalité gangrène certains quartiers et où la police, parfois, rechigne à agir. La mélodie du titre français, c'est celle qu'entonne pour la première fois le personnage interprété par un Marcello Mastroianni totalement ahuri et que l'on entendra à de nombreuses occasions. Une sérénade qui étrangement semble avoir le pouvoir d'engendrer des meurtres...


Mais tout ceci va très rapidement s'expliquer puisqu'il va s'agir ici de chantage, de truands et d'un commissaire qui arrive toujours avec un train de retard (l'efficacité napolitaine?). Intervient alors le grand chef-d'orchestre Victor Navarro qu'interprète notre immense Michel Piccoli national. Plus impliqué qu'il n'y paraît, victime lui-même de ce chantage dans lequel vont intervenir diverses ''éléments'' comme un enregistrement sur support magnétique ainsi que deux femmes superbes : d'abord sa compagne Elizabeth qu'interprète l'actrice italienne originaire de l’Érythrée Zeudi Araya, mais peut-être plus encore la sublime Ornella Mutti qui elle, interprète le rôle de Lucia Navarro, infirmière, épouse de Walter Navarro qui a mystérieusement disparu, et donc belle-fille du célèbre chef-d'orchestre. Giallo Napoletano est une savoureuse comédie policière dans laquelle l'expression stoïque de Marcello Mastroianni (de surcroît,affublé d'une jambe boiteuse, conséquence de la poliomyélite) et l'envoûtant regard d'Ornella Muti font des merveilles. L'intrigue n'en est cependant pas moins parfois relativement biscornue. Tout n'est pas très clair même si à la fin on se rassure lorsque nous sont enfin offertes les clés de cette drôle d'affaire criminelle à laquelle viendra se joindre le thème de la machination...
 
 

 

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