Les rapports entre les
profs et leurs élèves ne sont pas toujours simples. Des dizaines de
longs-métrages peuvent d'ailleurs en témoigner avec plus ou moins
de réalisme et sur un ton qui passe allégrement de la comédie sous
toutes ses formes (Les Sous-doués de
Claude Zidi, P.R.O.F.S
de Patrick Schulmann, ou le trash Class of Nuke
'Em High
de Lloyd Kaufman et Richard W. Haines) jusqu'à la récente étude
sociale (Entre les murs
de Laurent Cantet) qui encombre de plus en plus les plannings cinéma
et cherche ''virtuellement'' à apporter une solution aux problèmes
que rencontrent d'un côté les enseignants et de l'autre, des élèves
en décrochage scolaire. Parmi ces légions de longs-métrages plus
ou moins sérieux, il en demeure une poignée qui marquèrent de leur
empreinte (The Breakfast Club
de John Hughes demeurant sans doute parmi les plus cultes et les plus
admirables d'entre tous) toute une génération et continuent de
semer le trouble à chacune de leurs diffusions. Class
1984 fait
partie de ceux-là. L'année choisie par le réalisateur Mark L.
Lester et ses scénaristes John C.W. Saxton et Tom Holland n'a
d'autre raison que d'évoquer un sujet qui en 1982 s'inscrit dans un
futur très proche et donc éloigné de deux années seulement. Au
regard de ce que l'on peut constater de nos jours, le film aurait
tout aussi bien pu s'appeler Class
2021,
et ça n'est pas être pessimiste que d'imaginer d'autres titres tels
que Class 2025 ou
2030 si rien n'est encore fait pour améliorer le sort des
professeurs sans cesse confrontés à une hiérarchie et des parents
qui baissent les bras tandis que leurs rejetons sèment la pagaille
en cours...
Alors que depuis plus d'une
quinzaine d'années le réalisateur Mark
L. Lester tourne à vide avec des projets dénués de pratiquement
tout intérêt (Piège sur internet
en 2003, Ptérodactyles
en 2005 et Poseidon Rex
en 2013), il fut l'auteur en 1984 de Charlie,
adaptation du roman éponyme de Stephen King mais surtout de
Commando,
célèbre film d'action mettant en scène l'une des grandes stars de
l'époque en la personne d'Arnold Schwarzenegger. À dire vrai, la
carrière de Mark L. Lester n'a jamais vraiment été parcourue de
longs-métrages dignes de figurer au panthéon du septième art mais
son Class 1984 demeure
une œuvre qui malgré les trente-sept ans qui nous séparent d'elle
a gardé tout son potentiel dramatique et horrifique. Le combat d'un
homme seul contre une bande de petits voyous venus semer le désordre
dans son cours de musique. Perry King que l'on connaîtra surtout
deux ans plus tard pour avoir interprété le rôle de Cody Allen
dans la série Riptide
incarne le rôle d'Andrew Norris, professeur de musique au lycée
Abraham Lincoln contraint de batailler contre le jeune Peter Stegman
(l'axcteur Timothy Van Patten) et sa bande. Mark L. Lester n'y va
pas avec le dos de la cuillère et évoque drogue, viol et meurtres
au sein d'un établissement que le réalisateur, de mémoire, tente
de rapprocher de celui qu'il a visité bien des années après y
avoir étudié et qui depuis, a bien changé...
Extrêmement
violent, Class 1984
rend comme tout film abordant ce type d'affrontement entre adultes et
adolescents, l'aventure particulièrement épidermique. Si l'on a
parfois l'impression que les événements sont stéréotypés, il
faut se mettre en tête que ceux-ci arrivent parfois dans certains
établissements au su et au vu de responsables hiérarchiques démunis
qui préfèrent fermer les yeux plutôt que d'avoir à affronter des
dizaines de parents d'élèves furieux. Le réalisateur tempère le
comportement d'une police non pas démissionnaire mais très attachée
aux lois et qui par conséquent ne peut se permettre d'intervenir
sans preuves. Alors, bien sûr, certaines facilités de mise en scène
et d'écriture permettent à ces jeunes fauves de se livrer à des
actes odieux sur la durée, mais ça n'est que pour mieux capter le
comportement de ceux qui leurs font face. Et notamment Andrew Norris,
courageux professeur qui plutôt que d'en venir immédiatement aux
mains choisi le dialogue. Class 1984
est à prendre comme un excellent divertissement plutôt que comme un
message à vocation pédagogique. Un film culte qui plus de trois
décennies plus tard n'a toujours pas fini de faire parler de lui. À
noter les présences à l'écran de Roddy McDowall (Cornelius dans le
chef-d’œuvre de science-fiction signé de Franklin Schaffner, La
planète des singes,
en 1968) ou du jeune Michael J. Fox, lequel allait devenir une star
mondiale trois ans plus tard grâce à la sortie du premier volet de
la trilogie Retour vers le futur
de Robert Zemeckis et pour son rôle de Marty McFly...
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