Une seconde note sera désormais allouée aux nanars symbolisée comme suit: 🥔
L'histoire purement
créative qui tourne autour de Blood Of Ghastly Horror
de Al Adamson est assez unique en son genre. En effet, car l'amateur
à la recherche de la moindre information le concernant aura tôt
fait de remarquer que trois dates sont généralement évoquées
quant à l'année de création de cette petite série Z notamment
interprétée par le célèbre acteur américain John Carradine,
premier d'une lignée d'interprètes poursuivie par David, Robert et
Keith. L'acteur a eu beau apparaître dans quelques chefs-d’œuvre
ou non du fantastique ou autres genres cinématographiques tels La
Fiancée de Frankenstein
de James Whale en 1935, Le Chien des Baskerville
de
Sidney Lanfield en 1939, Chasse à l'Homme
de Fritz Lang en 1941 ou beaucoup plus tard La
Sentinelle des Maudits
de Michael Winner et Le Commando des
Morts-Vivants
de Ken Wiederhorn tout deux sortis en 1977, le film de Al Adamson
demeure quant à lui, désespérément mauvais. Et pourtant, il y
avait matière à réaliser une œuvre sinon correctement interprétée
et mise en scène, du moins ne souffrant d'aucun temps mort. Car la
spécificité réellement étonnante de Blood Of
Ghastly Horror demeure
dans le fait qu'il s'agisse en réalité d'un film datant d'abord de
1965 intitulé Psycho A-Go-Go
et auquel plusieurs séquences ont été ajoutées en 1969, le
résultat à l'écran passant ainsi de cette première version à la
seconde, cette fois-ci intitulée The Fiend with
the Electronic Brain.
Mais
Al Adamson, peu satisfait du résultat décida en 1971 de reproduire
le principe en y ajoutant une nouvelle fois des séquences
supplémentaires avec pour résultat, la version définitive connue
sous le titre Blood Of Ghastly Horror. À
l'origine, l'histoire couvrait les conséquences d'un hold-up et la
poursuite d'une mère et de son enfant ayant caché le fruit du vol
dans sa poupée. Puis ce fut au tour du récit tournant autour du
docteur Howard Vanard et ses expériences sur un cerveau électronique
implanté dans celui d'une victime de la guerre du Vietnam blessée à
la tête. Un individu qui deviendra incontrôlable et commettra de
nombreux meurtres. À cela, le réalisateur a ajouté plusieurs
séquences supplémentaires mettant en scène les acteurs Kent
Taylor, Tommy Kirk et Regina Carrol. On passe donc du thriller de
1967 au film d'horreur de 1971.Au final, Blood Of
Ghastly Horror est
un long-métrage hybride et peu cohérent. En effet, le spectateur
aura l'impression d'assister à différents récits sans réelle
cohésion ni lien entre eux. Une démarche vraiment étonnante qui
participe à l'étrange aura d'un film qui ne mérite cependant aucun
éloge...
Parce
que Blood Of Ghastly Horror
est tout simplement... mauvais. Al Adamson a beau passer de son
savant fou à l'enquête policière, de l'enquête policière aux
braqueurs, des braqueurs au soldat/zombie, du soldat/zombie, à la
petite fille et sa mère ou de la petite fille et sa mère aux
braqueurs, Blood Of Ghastly Horror demeure
indigeste. À vrai dire, seul John Carradine parvient à tirer son
épingle du jeu. À une époque où les soutien-gorge ''bombe'' (ou
''obus'') semblent être encore la norme et ou les femmes portent
toutes la coupe ''carré'' ou de volumineux chignons, Al Adamson à
parfois l'air de s'être perdu dans l'univers d'un Russ Meyer où ses
plantureuses actrices auraient été catapultées sur une autre
planète pour être remplacées par des actrices aux normes mammaires
moins exigeantes. Déjà que la réalisation et l'interprétation ne
brillent pas par le professionnalisme du réalisateur et de ses
acteurs, le film a le culot d'ennuyer malgré les changements
constants de situations. Si la scène d'ouverture fait illusion, le
reste est à la traîne. Si le montage est brouillon (logique lorsque
l'on doit travailler sur des images provenant de divers projets), le
pire provient sans doute du son. À croire que Bob Dietz et Sam
Kopetzky se sont endormis sur la table de mixage. En effet, si un
bruit de fond précise parfois que la scène se situe dans les rues
d'une ville peuplée de véhicules, jamais le spectateur n'entendra
le moindre moteur ronronner ou la plus petite portière claquer...
Blood Of Ghastly Horror est
donc une œuvre branlante qui tire son unique intérêt de la
présence de John Carradine, seul maître à bord mais que le
réalisateur aura la mauvaise idée de dessouder bien avant le
générique de fin...
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