Alors là, je sais pas
quoi dire. Pas quoi écrire. Et encore moins penser tant le spectacle
auquel l'on fait face lorsque l'on est mis devant le fait accompli se
révèle d'une bêtise plus imposante que tous les muscles des
soldats réunis dans cette soupe mélangeant abominablement action et
science-fiction dans des décors d'une pauvreté désarmante. Ça
n'est certes pas la première fois que le septième art propose une
histoire et un contexte aussi pauvres mais lorsque l'on pense aux
soixante-dix millions de dollars qui ont été injectés dans cette
adaptation de l'un des plus célèbres jeux vidéos, il y a de quoi
trouver cela indécent. Si passe encore le peu d'envergure
scénaristique du jeu vidéo créé en 1993 par la célèbre société
de développement de jeux vidéos ID Software, sur grand
écran, il en va autrement. Autant dire que Doom
s'adresse à un public averti.
Si
l'intrigue se déroule sur Mars, il ne faudra pour autant pas
s'attendre à un quelconque space opera ou à une œuvre de
l'envergure d'un The Martian réalisé
bien des années plus tard par Ridley Scott. Tiens, d'ailleurs, en
évoquant celui-ci, Doom
peut faire penser à quelques encablures prêt à l'un des classiques
qu'il réalisa en 1979. Le chef-d’œuvre de science-fiction et
d'épouvante Alien, le Huitième Passager.
Et peut-être même encore plus à sa suite qui fut réalisée cette
fois-ci par le réalisateur James Cameron sept ans plus tard sous le
titre Aliens, le Retour.
Le réalisateur polonais Andrzej Bartkowiak convoque à l'occasion de
ce qui demeure à ce jour son antépénultième long-métrage, les
coursives du long-métrage de Scott et les marines de Cameron. Après
ça, Doom
se différencie par une approche bourrine, une mise en scène et une
écriture exécrables. Incarné par des acteurs ayant la
particularité de posséder dans leur grande majorité une arcade
sourcilière aussi saillante que leurs lointain ancêtres les
homo-sapiens, ces derniers sont de plus affublés (du moins dans
notre langue) d'un timbre de voix collant parfaitement à leurs
agissements de soldats bas du front !
Agités
par une volonté farouche de battre des records en matière de
punchlines débilitante, chacun y va de sa phrase assassine puérile,
la médaille d'or revenant sans doute au personnage du caporal Dean
Portman qu'interprète l'acteur Richard Brake. Un exemple comme un
autre qui décrédibilise totalement le récit comme cela est
généralement le cas dans ce genre de science-fiction de petite
envergure. Et dire que Dave Callaham et Wesley Strick s'y sont mis à
deux pour nous pondre un scénario qui pompe également (et
honteusement) le chef-d’œuvre de John Carpenter, The
Thing.
Amateurs de finesse, passez votre chemin. Qu'il s'agisse de
l'intrigue, des dialogues ou de la mise en scène, même la touche
féminine apportée par l'actrice britannique Rosamund Pike ne
parvient jamais à relever le niveau. Les décors sont affreux, minimalistes et baignés
d'une lueur bleutée qui à la longue fini par s'avérer usante
nerveusement. Visuellement inconfortable, Doom
se pare d'une partition musicale indigeste signée par le musicien
britannique Clint Mansell, pourtant capable du meilleur lorsqu'il
compose notamment pour le cinéaste Darren Aronovsky (Pi,
Requiem for a Dream,
etc...). Restent quelques passages durant lesquels nos marines
dégénérés font la connaissance de créatures techniquement plus ou moins
convaincantes. À part cela, Doom
est une authentique purge !!!
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