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samedi 22 décembre 2018

Ghostland de Pascal Laugier (2018) - ★★★★★★★☆☆☆



Lorsque l'auteur du plus consternant et plus surestimé long-métrage de l'année 2008 (Martyrs) revient dix ans après avec un quatrième long-métrage qu'une grande partie de la presse s'accorde à considérer comme un grand film, il y a de quoi douter. Car après avoir été franchement choqué par le contraste entre les avis favorables et le pitoyable résultat à l'écran de son second long-métrage, le retour de Pascal Laugier est à prendre avec des pincettes. Ghostland semblerait donc signer le retour en grandes pompes d'un cinéaste par trop apprécié des amateurs de films d'horreur qui virent sans doute en Martyrs, le renouveau d'un genre assez peu représenté dans l'hexagone, surtout si on le compare aux brassées de productions sortant chaque année outre-atlantique. Pourtant, l'objet en question était loin d'atteindre les quotas horrifiques pourtant encensés par la presse et le public. Loin d'être aussi insupportable que certains osèrent prétendre, Martyrs était surtout grotesque à force de vouloir repousser les limites de l'horreur.
Pascal Laugier se serait-il calmé ? Oui, et non. Car si Ghostland lorgne toujours du côté de l'horreur, il s'est pourtant assagi et propose enfin un projet convaincant qui ne risquera pas de tomber dans l'oubli une fois son passage au cinéma arrivé à terme.

Le dernier « enfant » de Pascal Laugier semble avoir été mis au monde par un Rob Zombie hexagonal. Tout ici ou presque rappelle en effet l'univers sordide, coloré et divertissant du chanteur et cinéaste notamment auteur du remake de Halloween en 2007 et de l'excellent The Devil's Reject. Comme si celui-ci avait mis ses billes en commun avec celles du Tobe Hooper de Massacre à la Tronçonneuse, charriant une excroissance au Silent Hill de Christope Gans auquel auraient été greffés les cerveaux malades de La Colline à des Yeux toutes versions amalgamées. Un univers désenchanté tenant debout grâce à l'incroyable décor intérieur que représente la demeure des héroïnes et grâce aussi à ses « boggeymen » carrément flippants et comme les définit justement le personnage d'Elizabeth Keller incarnée à l'âge adulte par l'actrice Crystal Reed, tels une sorcière et un ogre.

Découpé sous une forme peu commune entre le monde imaginaire dans lequel se réfugie Elizabeth pour échapper au cauchemar et celui où elle et sa sœur subissent les sévices d'un couple de psychopathes particulièrement dérangés, Ghostland ne laisse jamais au spectateur le temps de s'affranchir de telle ou telle situation puisque le contenu est lui, inédit. Dans sa forme, le film de Pascal Laugier est exemplaire et sonne comme le renouveau du cinéma d'épouvante tout en convoquant les quelques longs-métrages évoqués ci-dessus et quelques autres également (The Entity de Sydney J. Furie). Si dans le fond, Ghostland offre un spectacle millésimé bien des fois (nombre de home invasion  et de survivals ont déjà abordé le sujet), son approche est radicalement différente, voire, innovante.
L'une des spécificités demeure dans le fait qu'il arrive au spectateur de douter, justement à travers ces séquences qui voient Elizabteh se réfugier dans un univers dans lequel elle est parvenue à survivre au drame qu'elle, sa sœur, mais leur mère également ont vécu. Cette dernière, justement, incarnée par la chanteuse Mylène Farmer qui trouve là, un moyen de reconversion qui lui sied plutôt justement. Le rôle des filles, quant à eux sont assurés par un quatuor d'actrices dont la jeune Taylor Hickson (qui n'est autre que la propre fille de Mylène Farmer), laquelle a vécu un drame terrible durant le tournage puisqu'elle traversa une vitre qui l'a défigura. Un accident qui trouve un écho retentissant dans l'affiche du film qui même si elle représente le portrait de la sœur du personnage que l'actrice incarne, semble défier les spectateurs leur rappelant que le métier d'actrice n'est jamais tout à fait sans risques. Pascal Laugier, a pris le risque de renouveler le genre. Et Dieu merci, il y est enfin parvenu...

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