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lundi 1 octobre 2018

Unearthly Stranger de John Krish (1956) - ★★★★★★★☆☆☆



Étrange cas que ce Unearthly Stranger réalisé en 1963 par le réalisateur et scénariste britannique John Krish. Incarné par les acteurs John Neville (Les Aventures du Baron Munchausen, Le Cinquième Élément) et Philip Stone (Orange Mécanique, The Medusa Touch) qui interprètent respectivement les rôles du Docteur Mark Davidson et du Professeur John Lancaster, Unearthly Stranger est un long flash-bask d'une heure vingt environ qui revient sur d'étranges événements survenus dans un laboratoire de recherches spatiales où sont menées des investigations devant permettre à l'homme de voyager dans l'espace grâce au pouvoir de la concentration mentale. Alors que le scientifique Geoffrey D. Munro est retrouvé mort alors même qu'il a percé une partie de la solution, John Lancaster confie à Mark Davidson la responsabilité du projet. Suivi de près par le major Clark (Patrick Newell), lequel est davantage préoccupé par la sécurité de l'état que par celle de 'l'individu', Mark a épousé il y a de cela quelques semaines, la suissesse Julie, rencontrée lors d'un séjour en Suisse. Se méfiant de tout ce qui pourrait compromettre le projet et mettre en péril l'intégrité du pays, le major se fait de plus en plus suspicieux envers cette jeune femme dont il ne sait rien. Mark paraît lui-même incapable de donner les renseignements qui pourraient rassurer son supérieur. Quelques détails pourtant éveillent son ami John, qui lors d'un dîner, découvre que la jeune femme est notamment capable de porter à mains nues un plat chauffé à 240 degrés sans qu'elle ne ressente la moindre brûlure...

Unearthly Stranger, que l'on peut traduire chez nous sous le titre L'étranger surnaturel est une œuvre de science-fiction à petit budget plutôt convaincant. L'une des grandes forces du film de John Krish demeure dans son interprétation et sa mise en scène puisqu'en matière d'effets-spéciaux, il demeure d'une exceptionnelle sécheresse. En effet, si aucun monstre, aucun trucage n'apparaît à l'écran, Unearthly Stranger se révèle pourtant relativement réussi. Le cinéaste dose son œuvre avec parcimonie : un peu de science (fiction), de mystère, de charme (l'actrice britannique d'origine marocaine Gabriella Licudi est plutôt jolie). Quelques morts, et surtout, des questions. Nombreuses. Car il est difficile de définir où veut en venir le cinéaste avant qu'une bonne partie du long-métrage ne nous soit dévoilée.

John Neville et Philipe Stone portent le film sur leurs épaules. Réalisé avec un certain sérieux, Unearthly Stranger ressemble davantage à un film honorablement financé qu'au 'petit budget' qu'il demeure en réalité. L'absence d'effets-spéciaux ne manquant fort heureusement pas cruellement, John Krish propose une parade ingénieuse en faisant intervenir d'étranges sons précédant un drame. Bien que les historiens du cinéma Brian McFarlane et Steve Chbnall aient vu dans Unearthly Stranger une fable efficace, retenant leur attention sur la féminité, le film peut également être vu sous un angle social offrant une part importante au délicat sujet de l'immigration. Julie revêt en effet l'apparence de l'étrangère en situation irrégulière se réfugiant chez son nouvel époux afin de cacher son statut d'immigrée. Une étrangère un peu particulière comme le spectateur pourra alors le découvrir lors d'une séquence relativement convaincante la montrant se promenant dans la rue avant de mettre mal à l'aise l'ensemble des enfants jouant dans la cour d'une école primaire. Malheureusement, ce genre de scène étant plutôt rare, le film jongle surtout entre deux décors : celui du laboratoire dans lequel Mark mène ses recherches, et la maison qui les abritent lui et Julie.

Œuvre de science-fiction abordant le thème de l'invasion sous une forme originale, Unearthly Stranger rappellera sans doute à certain un grand classique du genre réalisé en 1956 par Don Siegel : L'invasion des Profanateurs de Sépultures. Et même si le sujet y est bien différent, le final, fort réussi, laisse entrevoir une même conclusion paranoïaque et pessimiste. Une très bonne surprise...

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