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dimanche 10 mai 2015

Les tueurs qui inspirent le 7ème art: Patrick Henry "La Machine" de Paul Vecchiali (1977)



De la fiction...

La banlieue. Une sortie d'usine. Dernier jour d'école. Un bar, le soir. Ses habitués. Et Pierre Lantier qui ne se rend pas au rendez-vous que lui a donné l'un de ses collègues de travail. Le jeune homme roule lentement à bord de sa Renault orange avant de proposer à une fillette de l'aider à retrouver son petit caniche noir. Vêtu d'une veste à carreaux rouge que reconnaîtra bientôt le principal témoin, un immigré, Lantier est contacté par la police qui voit en lui un témoin potentiel dans la disparition d'Arlette avant d'être finalement accusé puis arrêté. Lantier, parle, avoue l'enlèvement puis le meurtre. La gamine et retrouvée morte et défigurée dans une ancienne usine d'incinération des ordures ménagère.
La presse s'empare de l'affaire. Et un juge d'instruction est saisi. Commence alors pour l'accusé et les principaux acteurs du drame, une enquête minutieuse...

La Machine date de 1977 et pourtant, depuis presque quarante ans, rien n'a vraiment changé. L'année précédant la sortie du film, la France connaît l'effroi au travers d'une sordide affaire de pédophilie. Celle du jeune Philippe Bertrand, huit ans, tué par le « célèbre » Patrick Henry. Le cinéaste Paul Vecchiali, également producteur indépendant et écrivain réalise une œuvre forte, poignante, et qui attache une grande importance au réalisme des faits.

Le film de Vecchiali décortique de A à Z le cheminement d'une affaire criminelle. L'enlèvement, la découverte du corps, sans passer par tout ce que peut avoir de sordide le meurtre de l'enfant qui ne sera décrit que dans les rapports de police et dans les interventions de la presse papier et télévisée. Des domaines qui n'avaient pourtant pas l'insensibilité d'aujourd'hui et qui savaient peut-être encore dans une certaine mesure « se tenir » et respecter la douleur des parents. Une juge d'instruction prend la relève. Témoignage bouleversant des parents de la fillette. De l'immigré qui a découvert le corps. Des habitués du bar où avait ses habitudes le criminel. Réactions des habitants de la région qui sans même se poser la question sur la légitimité de la peine de mort demandent que le tueur paie de sa vie le meurtre de la petite Arlette.

Les médias s'invitent chez le parents d'Arlette donc, mais chez la mère de Pierre Lantier également. On tente de trouver des raisons à son acte. Un père qui battait sa mère devant son fils et qui depuis a quitté la demeure familiale. Pierre a le visage angélique de celui que l'on ne soupçonne pas. Ses collègues, ses quelques amis le confirment. Une psychiatre examine l'assassin. Ministres et garde des sceaux n'attendent même pas les résultats et le condamnent devant les caméras à la peine de mort.


C'est d'ailleurs autour de celle-ci que va s'articuler le film. On en oublierait presque la victime. Le public rêve de lyncher le monstre. D'autres veulent une justice exemplaire. Une manière un peu différente et hypocrite d'en arriver au même résultat.

La Machine est une œuvre très forte. Éminemment instructive. La Machine, c'est cette instruction qui ne laisse la place à aucun hasard. C'est aussi quelque part l'apparente froideur du tueur qui ne montre pas avant le procès la moindre émotion, ou encore l'acharnement des médias à faire du tueur un monstre, cultivant ainsi la haine des citoyens...

à la réalité

A Troyes, Patrick Henry enlève le jeune Philippe Bertrand le 30 janvier 1976 alors qu'il sort de l'école. C'est ainsi que débute l'une des affaires policière les plus sordides de l'histoire criminelle française. Le kidnappeur demande alors une rançon, mais la police, en planque est repérée par le malfrat et celui-ci s'enfuit à bord de son véhicule dont les autorités parviennent tout de même à noter le numéro de la plaque d'immatriculation. Il est arrêté mais nie avoir commis l'enlèvement. Il ose même avouer devant les médias que « le criminel mérite la peine de mort pour s'en être pris à un enfant ». Patrick Henry est filé par la police et c'est alors que sa photo est diffusée dans tous les hôtels qu'un propriétaire reconnaît en cet homme l'un de ses clients. Lorsque la police débarque dans la chambre qu'il loue, elle découvre le corps du petite Philippe caché sous le lit de Patrick Henry. Dès lors, ce dernier est arrêté. Il va être le sujet d'une haine féroce de la part du public qui va demander sa tête. La peine de Mort sera d'ailleurs le point central de toute cette affaire dont bon nombres se souviennent encore aujourd'hui...

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