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mardi 29 juillet 2014

Martin de George Romero (1977)


Martin est un garçon singulier. Faisant route vers Pittsburgh, il agresse une jeune femme dans un train. La piquant à l'aide d'une seringue contenant un somnifère, il la déshabille une fois endormie, lui fait l'amour, puis lui tranche les veines du poignet afin de s'abreuver de son sang. Couvert de sang, Martin prend une douche, essuie toute trace de sa présence puis attend tranquillement que le train arrive à destination.
Sur le quai l'attend son cousin Cuda. Ce vieil homme froid et distant précède de loin Martin qui le suit jusque dans sa demeure. Là, Cuda promet à Martin de sauver son âme et de le détruire. Les portes de la maison sont ornées de gousses d'ail et de crucifix. Le cousin de Martin lui conseille de ne pas s'approcher des gens du village, ni d'adresser la parole à sa petite-fille Christina qui vit avec lui. Dès le surlendemain, Martin travaille dans la petite boutique tenue par Cuda. Il livre pour son cousin des clients qui n'ont pas le temps de faire le déplacement jusqu'au magasin. C'est à cette occasion qu'il fait la connaissance de Mrs Santini avec laquelle il sympathise, et surtout, pour laquelle il se découvre des sentiments. En outre, il réalise que pour la toute première fois, il est capable de faire l'amour à une femme sans que celle-ci soit inconsciente...


Martin est un film remarquable. En général et surtout dans la carrière de George Romero qui nous habitue ordinairement aux invasions de morts-vivants. Son personnage principal, campé par le touchant John Amplas, semble dénué de tout mauvais fond mais ne peut semble-t-il s'empêcher de tuer les femmes avec lesquelles il couche et d'en boire le sang afin d'étancher sa soif. On se demande très souvent si Martin est un véritable vampire (les images en noir et blanc qui parsèment l'œuvre semblent en témoigner), s'il n'est victime que de pulsions maladives, ou d'une légende cultivée par certains membres de sa famille qui se croient touchés par une malédiction (les incessants souvenirs qui émaillent le récit en qui semblent confirmer cette dernière) .

Certains éléments semblent confirmer cette dernière thèse. En effet, l'apparence de Martin nous paraissent témoigner de l'éternelle jeunesse du supposé vampire. De plus, il est difficile de juger de la véracité des faits antérieurs divulgués à travers des images en noir et blanc, et qui présentent un Martin qui, depuis, n'a pas pris la moindre ride.

A moins qu'il ne s'agisse pour George Romero que d'un moyen particulièrement original de faire la critique d'une religion qui assène son pouvoir sur des esprits aussi faibles que celui de Martin, au point de provoquer chez lui et chez certains membres de sa famille une certaine dérive psychologique. Car, et les spectateurs en sont témoins, les divers objets apotropaïques placés ça et là dans la demeure de Cuda n'ont semble-t-il aucun effet sur un Martin qui se joue des superstitions en croquant à pleines dents dans une gousse d'ail ou en se caressant la joue à l'aide d'un crucifix. On le découvre même mimant le vampire de la légende en arborant une dentition de vampire qu'il ôte une fois obtenu l'effet recherché.

Le film de George Romero fait montre, outre son épuisante lenteur, d'une certaine rêverie. Entre les errances de son personnage principal, quelque chose d'indubitablement poétique se dégage de cette fable parfois morbide. L'addiction de Martin pour le sang est sans doute l'un des aspects les plus troublants de l'œuvre de Romero et renvoie à une autre, réalisée bien des années plus tard par Abel Ferrara: The Addiction.

Au terme de Martin, on demeure avec bien des interrogations. Le spectateur créera donc sa propre mythologie afin d'apporter pour lui-même une issue aux questions restées sans réponses. Ce film, réalisé en 1977 dans la petite ville de Pittsburgh n'est sans doute pas le plus connu des œuvres de George Romero (célèbre pour avoir réalisé La Nuit Des Morts-Vivants et Zombie), mais elle reste parmi les plus intéressantes du cinéaste.

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