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mardi 10 décembre 2024

You'll like my Mother de Lamont Johnson (1972) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Sixième long-métrage d'un cinéaste qui débuta sa carrière en réalisant des dizaines d'épisodes de séries télévisée, You'll like my Mother situe son action dans un petit bled paumé du nord-est du Minnesota. Enceinte et fraîchement débarquée de Los Angeles, la jeune Francesca Kinsolving (l'actrice Patty Duke) est veuve depuis que son mari Matthew a perdu la vie dans un accident d'avion durant la guerre du Vietnam. Persuadée d'être bien accueillie par sa belle-famille, elle est reçue par sa belle-mère, une infirmière du nom de Katherine Kinsolving (Rosemary Murphy) qui lui indique rapidement qu'elle n'a pas l'intention de la garder auprès d'elle ni de reconnaître l'enfant qu'elle porte comme étant son petit-fils. Accusant ainsi la jeune femme de lui avoir volé les deux dernières semaines qu'elle aurait pu partager avec Matthew avant son décès. Vivant dans une luxueuse demeure familiale aux côtés de Kathleen (Sian Barbara Allen), une adolescente psychologiquement fragile, Katherine permet cependant à Francesca de rester le temps que se calme la tempête de neige qui sévit dehors. Logée dans l'une des chambres situées à l'étage, la jeune femme saisit rapidement que quelque chose cloche dans cet environnement étouffant. Alors que Francesca va passer plusieurs jours en compagnie de cette étrange famille, la mère de son défunt mari prend l'habitude de lui donner des somnifères pour s'assurer qu'elle ne traîne pas le soir entre les murs de la maison pour y fouiller les différentes pièces. Francesca découvre bientôt que sa belle-mère lui a menti en lui faisant croire qu'elle n'a jamais reçu certaines lettres écrites par son fils. De plus, une silhouette inquiétante se profile régulièrement entre les murs de la demeure. Quelques jours plus tard, aidée par Katherine, Francesca accouche tandis que l'infirmière affirme à cette dernière que son bébé est mort en couche... Réalisé par Lamont Johnson et écrit par Jo Heims sur la base du roman éponyme de Naomi A. Hintze, You'll like my Mother est un drame horrifique relativement pesant qui oppose une jeune citadine à ce que l'on compare en général aux méthodes employées par le coucou gris. Cet oiseau de la famille des cuculidés qui pratique le parasitisme de couvée et que l'on retrouve parfois dans certaines affaires criminelles.


Comme chez nous en France, avec les affaires Edgar Boulai, Alfredo Stranieri dit ''Le tueur aux petites annonces'' ou l'affaire Flactif dans laquelle David Hotyat décima les cinq membres d'une même famille avant de s'approprier avec sa compagne Alexandra Lefevre l'un de leurs biens immobilier dans le Grand-Bornand, en Haute-Savoie. Tourné en huis-clos, dans un décor enneigé, You'll like my Mother prend rapidement un caractère suspicieux. La découverte par Francesca d'un document laissant supposer que la mère de Matthews est morte depuis un certain temps ne laisse ainsi que très peu de place à l’ambiguïté : Katherine est donc le coucou de ce long-métrage dont l'aspect criminel repose sur le désir de possession. Car la famille est riche. L'apparition de la jeune femme devenant ainsi un véritable problème pour la fausse belle-mère, laquelle va être en outre épaulée par son fils Kenny (Richard Thomas). Un individu visiblement psychotique qui contrairement à sa sœur Kathleen partage les mêmes ambitions criminelles que sa génitrice. Le long-métrage de Lamont Johnson élabore un climat d'oppression permanent. La jeune Francesca devant se résoudre à patienter jusqu'au moment opportun lors duquel elle pourra échapper à ses geôliers. Ajoutant aux événements la présence d'un bébé qu'aura caché Kathleen dans le grenier contrairement à la demande de sa mère qui lui avait enjoint de l'enterrer. Sinistre demande de la part d'une femme incarnée par une Rosemary Murphy physiquement impressionnante et donnant la réplique à une Patty Duke toute menue. Actrice qui durant sa carrière recevra plusieurs récompenses. Comme le Golden Globe et l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour son interprétation dans Miracle en Alabama d'Arthur Penn en 1962 ou un Emmy Award pour le rôle de Bernadette Hennessey Armargh dans la mini-série en huit épisodes Captain and the Kings de Steven et Elinor Karpf en 1977. Saluons également la performance de Sian Barbara Allen qui ici incarne une adolescente muette et atteinte de troubles psychiatriques. Un joli minois que l'on retrouvera notamment dans diverses séries télévisées telles que Columbo, Kojak ou L'incroyable Hulk.

 

lundi 7 mars 2022

The Miracle Worker (Miracle en Alabama) d'Arthur Penn (1962) - ★★★★★★★★★★

 


 

Avant d'entrer dans le vif du sujet, quelques anecdotes croisées. En 1980, l'actrice Melissa Gilbert remportait le Primetime Emmy Awards de la meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm pour son interprétation de la jeune Helen Keller dans The Miracle Worker, remake du long-métrage réalisé par Arthur Penn en 1962. Melissa Gilbert qui fut avant tout, l'héroïne principale de la série télévisée américaine La petite maison dans la prairie. Statut qu'elle partagea avec bon nombre d'interprètes formant la communauté de Walnut Grove et parmi lesquels nous retrouvions notamment l'actrice Melissa Sue Anderson dans le rôle de sa sœur Mary Ingalls. Laquelle allait connaître un triste sort en perdant la vue à l'âge de quatorze ans. Un sujet grave, qui ne fut pas sans rappeler le fond de The Miracle Worker qui en 1962 traitait déjà à peu de chose près du même sujet... Second long-métrage d'Arthur Penn après Le gaucher en 1958 et tout un ensemble d'épisodes de séries télévisées, The Miracle Worker (Miracle en Alabama) fait partie des grands chefs-d’œuvre du cinéma. De ceux qui justifient que l'on puisse se passionner pour le septième art et qui dans une certaine mesure réapprennent à celles et ceux qui l'auraient oublié, que pleurer peut aller de paire avec les éclat de rire. L'une des deux principales héroïnes de ce film absolument bouleversant est interprétée par la jeune actrice Patty Duke qui dans le rôle de Helen Keller donne vie à une authentique personnalité, auteur et militante politique américaine qui à l'âge de deux ans devint sourde, muette et aveugle. Face à elle, l'actrice Anne Bancroft qui de son côté, interprète celui d'Anne Sullivan qui elle-même vécu jusqu'à sa mort survenant le 20 octobre 1936 à Forest Hill...


The Miracle Worker bouscule certaines idées reçues qui persistent à l'image. Entre un demi-frère qui considère l'affection de sa demi-sœur comme une maladie mentale, un père qui a baissé les bras et une mère qui la surprotège, rien ne semble plus pouvoir sauver Helen de sa condition et qui désormais est âgée de douze ans. Autant d'années à passer murée dans le silence et le noir après avoir été victime d'une congestion cérébrale alors qu'elle n'avait que quelques mois. C'est alors qu'arrive dans son existence Anne Sullivan, qui après avoir été élève d'une école pour aveugles et avoir surtout partiellement retrouvé la vue après une dizaines d'interventions chirurgicales, va accepter de venir en aide à Helen et ses parents. Un apprentissage qui sera de longue haleine, avec plus de bas que de hauts, mais avec cette force de conviction comparable à un combat pour la vie. Si Inga Swenson, Victor Jory et Andrew Prine incarnent formidablement bien les membres de la famille Keller, c'est bien évidemment le duo que forment Anne Bancroft et Patty Duke qui retient avant tout l'attention. Une relation difficile, houleuse, cathartique mais surtout, d'une justesse et d'une humanité infinies. Bouleversant, oui, parce que partager son expérience personnelle (les cauchemars tétanisants d'Anne Sullivan renvoyant directement à sa propre expérience) quitte à affronter ses démons intérieurs a de quoi sublimer un propos où l'amour, plutôt que d'être salvateur, cultive l'enfermement de l'être aimé. Anne Bancroft est absolument éblouissante dans le rôle du professeur tandis que Patty Duke trouve les gestes et les quelques borborygmes adéquats. Un combat permanent entre une gamine souffrant de son infirmité mais sachant comment l'utiliser pour faire passer tous ses caprices auprès de ses proches (seul le demi-frère ayant semble-t-il rapidement compris que s'apitoyer sur le sort de Helen n'était pas la solution) et une femme remarquable non seulement dans sa connaissance du sujet mais aussi et surtout dans son approche lucide du comportement à avoir vis à vis de la jeune fille...


Arthur Penn ne ménage absolument pas ses effets et certaines séquences resteront à tout jamais gravées dans l'esprit du chanceux spectateur qui découvrira The Miracle Worker. On pense notamment à cette longue et pénible (pour la jeune fille et son professeur) séquence du repas. Incroyable mise en scène et extraordinaire interprétation des deux interprètes. Bien entendu, le long-métrage d'Arthur Penn n'est pas que le simple étalage d'un combat entre une gamine murée dans le silence et celle qui tente de l'en sortir. Le film est également ponctué de moments de grâce lors desquels est contraint le silence et où seuls les gestes de tendresse et les regards s'imposent. Du miracle promis par le titre, il ne faudra sans doute s'attendre à rien de commun avec ce que prévoient certains prédicateurs. Juste l'issue bienheureuse d'un travail harassant mais ô combien admirable d'une femme pour une autre en devenir. Il y a des œuvres qui se rangent dans des tops cent, des tops cinquante ou bien même, des tops dix. The Miracle Worker n'est pas loin de mériter une place dans le trio de tête des plus grands films de l'histoire du cinéma. Dès son second long-métrage, Arthur Penn aboutissait déjà à la quintessence de son art. Inutile de préciser que la version originale s'impose ici plus que n'importe où ailleurs. On s'en doute, le film remporta en 1963 l'Oscar de la meilleure actrice ainsi que celui du meilleur second rôle pour Anne Bancroft et Patty Duke. À noter également la superbe partition musicale du compositeur Laurence Rosenthal...

 

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