Des discours
interminables sans doute écrits sur un coin de table et alignant
parfois près de six-mille signes. Le tout vantant une œuvre qui ne
mérite pourtant pas tant d'éloges mais qui forcément attise la
curiosité. Un concept fort, tourné dans une forêt isolée du sud
de l’Australie. Pas de décors artificiels, que du réel, du
concret, et un acteur qui ressemble à l'américain Kurt Russel sans
en avoir pourtant le charisme. Un décor vaste pour un casting
quasiment réduit au minimum. Le héros, Sam Evans, est incarné par
l'acteur originaire d'Adelaide, Brendan Cooney. Et sa fonction de
preneur de son projette instantanément le spectateur quarante-quatre
ans en arrière lorsque Brian De Palma réalisa son magnifique Blow
Out
dans lequel l'ingénieur du son Jack Terry (John Travolta) était
témoin d'un ''accident'' alors qu'il enregistrait de nuit les sons
de la nature... Connaissant la méthodologie de l'immense ''rejeton''
d'Alfred Hitchcock, il était osé pour le réalisateur et scénariste
Paul Evans Thomas lui aussi originaire d'Australie-Méridionale de
marcher sur les plates-bandes de l'auteur de plus d'un chef-d’œuvre
du thriller et du suspens américain. Et pourtant, à travers ce
premier long-métrage qui n'excède pas les soixante-treize minutes,
le cinéaste suit bien les traces du classique de Brian De Palma tout
en l'adjoignant à un courant horrifique connu sous le nom de
Survival. Un sous-genre qui a permis aux amateurs d'aventures et de
frissons de vivre tant et tant d'expérience immersives (à commencer
par l'excellent Délivrance
de John Boorman en 1972) mais qui trouve ici l'un de ses avatars
parmi les moins productifs en matière d'écriture et de mise en
scène. Ne distillant que de très rares paroles, les quelques
personnages sont donc voués à ouvrir les lèvres pour ne débiter
que de rares lignes de dialogue dont la vacuité est telle que leur
auteur aurait mieux fait de tourner un film totalement muet plutôt
que de faire entendre au public des phrases sans intérêt !
Alors, le concept est-il réellement fort ? Oui. Du moins, sur
le papier. Car à moins que le spectateur ait oublié de se munir de
l'un des éléments essentiels au confort de la projection sans que
celui-ci ait été annoté dans la ''notice'' préventive du
long-métrage de Paul Evans Thomas, ce thriller en milieu forestier à
l'exact opposé de l'exotisme de certains représentants du Survival
ne cache aucune des cases de l'expérience sensitive...
Presque
entièrement conçu autour du son, l'élément en question est donc
bien ce casque qui mérite d'accompagner le spectateur lors de la
projection. Du moins, en théorie. Car même en ayant commis la
spéculative erreur de se lancer dans l'aventure du héros sans
s'être muni de l'objet en question, il n'est pas difficile de
deviner qu'en terme de Sound Design, l'expérience s'avère plus que
décevante. Paul Evans Thomas semble effectivement s'être davantage
préoccupé de ce que pouvait entendre son personnage que les sons
que pouvait percevoir le public. Ces sons justement, ceux qui furent
censés nous plonger directement au cœur du concept ne fonctionnent
donc absolument pas. Reste donc à se rabattre sur le récit. Mais là
encore, c'est la déconvenue. En dehors d'un héros au charisme
comparable à un encéphalogramme plat bizarrement perdu dans une
forêt dont on devine qu'il n'a pourtant pas parcouru des dizaines de
kilomètres, le film tente une approche maintes fois remaniée sur
grand écran s'agissant d'intégrer un psychopathe séquestrant une
jeune femme dans une miteuse caravane plantée au beau milieu d'une
forêt de pins ! Je veux bien que l'on apprécie le spectacle,
surtout outre-atlantique où l'américain moyen préférera toujours
choisir le trio Cheeseburger/Donuts/Soda plutôt qu'un met raffiné.
Mais là, nous sommes franchement en dessous de tout. Mou, chiant,
répétitif, sans ambition, déjà vu, mal joué et piètrement mis
en scène, Within the Pines
est sans doute l'un des pires représentants de sa catégorie. Et
même lorsque l'affrontement final survient entre notre preneur de
sons et le taré qui vit reclus dans sa caravane, le combat entre les
deux hommes et risible tant il paraît pathétique car sans vigueur.
Bref, vous pouvez aisément passer votre chemin...
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