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lundi 10 novembre 2025

Other de David Moreau (2025) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Dernier long-métrage du réalisateur et scénariste français David Moreau, Other s'inscrit dans ce courant que certains nomment Elevated Horror. Un ''sous-genre'' du cinéma d'horreur qui comme son nom l'indique est censé élever le genre à travers des choix esthétiques, des thématiques ou une manière singulière de les traiter. Le film peut effectivement être envisagé sous cet angle, comme bon nombre d'autres longs-métrages qui d'ailleurs actuellement s'engouffrent dans le genre et arrivent parfois à étonner par leur approche novatrice. Oui mais voilà. Encore faut-il est capable d'extraire du sujet, sa quintessence, sans pour autant n'avoir l'air rien d'autre qu'une œuvre ennuyeuse et au final très en deçà des attentes d'un public désormais blasé par tout ce qu'on lui propose... Si même Other n'entretient que de très lointains rapports avec le remarquable Ich Seh Ich Seh que signèrent en 2014 les autrichiens Severin Fiala et Veronika Franz, les liens qui unissent l'héroïne avec sa mère défunte font remonter des souvenirs proches d'un cauchemar qu'elle aurait inconsciemment choisi d'occulter. Porté par l'actrice et mannequin franco-ukrainienne Olga Kurylenko, le flm de David Moreau s'inscrit dans une horreur psychologique qui se débarrasse de toute transgression gore en dehors de quelques plans de visages ''ravagés'' pour n'en retenir que ce qui touche au psychisme d'Alice, jeune femme qui après des années de silence retourne chez sa mère afin de régler les démarches liées à son enterrement. Ici, David Moreau traite notamment de cette obsession pour la beauté et renvoie en outre à cette vision d'une Amérique où certains parents et surtout, certaines mère infligent à leurs filles des tortures morales et parfois physiques s'agissant d'ambitions qui leurs sont propres et qu'elles projettent sur leur progéniture. Un concept qui depuis la naissance des réseaux sociaux s'est d'ailleurs élargi et voit même de jeunes femmes passer sur le billard pour, selon elle, correspondre à des canons de beautés. Si Other n'est objectivement pas très convaincant, c'est surtout parce que le rythme et les enjeux sont relativement mal exploités. Tandis que l'Elevated Horror et l'horreur psychologiques sont parfois en mesure de nous offrir d'authentiques chocs cinématographiques, ici, tout se déroule dans un climat d'austérité et de lassitude qui ne parviennent jamais vraiment à atteindre la conscience du spectateur...


Bien mal serait venu de ma part d'être définitif dans cette dénonciation d'une œuvre qui ne me toucha jamais vraiment au vu des innombrables éloges dont a bénéficié le film. Sans comprendre ce qui a pu en bouleverser certains, sans avoir aucune idée des éléments déclencheurs, Other s'est en fait révélé être une expérience dénuée de scènes véritablement marquantes. On sent bien que ça et là, le cinéaste français a tenté des choses. Il en est même qu'il serait malhonnête de passer sous silence. Comme ce principe systématique qui veut que seule l'héroïne soit visible à visage découvert. Car il faut le comprendre, Alice est confrontée à une ''créature'', un ''fantôme'' du passé qui surgit et ''efface'' le visage de ceux qui ont le malheur de croiser son chemin. Et part effacer, il faut comprendre que cette ''chose'' dont on entend les pas retentir dans la demeure familiale et dont la silhouette est parfois et partiellement visible arrache le visage de ses victimes. Une fois les différentes options abordées à l'image, David Moreau offre un twist qui aurait pu être inattendu s'il n'avait pas été si grossièrement traité. On aura compris que pour la mère d'Alice, la beauté est un élément essentiel, qu'il faut cultiver jusqu'à épuisement. Cet aspect du récit, vu à travers de vieilles bandes VHS, n'explique malheureusement pas tout. Quant au garçon masqué qui ouvre les hostilités dans un premier acte qui laisse tout d'abord supposer que le film pourrait être rangé dans le genre Found Footage, on en est encore à se demander qu'elle peut être son utilité. Car à moins de servir de Vade-mecum à une Alice incapable de comprendre par elle-même quel type de danger la guette, pourquoi donc le script insiste sur ce personnage, lequel harangue en permanence la jeune femme en lui conseillant de se masquer le visage alors même que durant le climax qui l'oppose à la ''créature'', cette dernière demeure inoffensive face à notre héroïne ? Certains vous diront qu'il ne s'agit là que ''d'instinct''. L'une des problématiques de Other est de multiplier les concepts sans que jamais David Moreau ne parvienne à leur trouver une solution. Cela est d'autant plus dommage que lui, ainsi que le scénariste Jon Goldman ont écrit un scénario qui aurait pu être en or si seulement le réalisateur était allé au bout du bout de son concept. Au final, et aussi ambitieux qu'il puisse paraître, Other n'aboutit à rien. Ou en tout cas, à pas grand chose...

 

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