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jeudi 27 novembre 2025

Lie of the Land de John Carlin (2023) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Après avoir fait un détour du côté de la campagne finlandaise en compagnie des brasseuses de bière Taina et Pirkko dans 100 Litraa Sahtia de Teemu Nikki, direction l'Irlande avec Lie of the Land de John Carlin et son couple d'éleveurs de bétail incarné par Nigel O'Neill et Ali White. Second film du réalisateur, scénariste, producteur, directeur de la photographie et monteur quatre ans après le long-métrage d'action, de science-fiction et d'horreur Termination, Lie of the Land met donc en scène deux époux financièrement pris à la gorge et qui se savent incapables de rembourser les dettes qu'ils ont contracté à la banque. Pour échapper à leurs créanciers, Ward et Cath ont tout prévu. Après avoir vendu leurs vaches à un voisin (Paddy Jenkins dans le rôle de Shearer), préparé les affaires qu'ils ont prévu d'emporter avec eux et réunis l'argent qu'ils ont économisés, ils attendent avec impatience l'arrivée d'un passeur du nom de Sheperd (Barry John Kinsella) qui doit leur permettre de disparaître en toute discrétion de la circulation. Lorsque celui-ci débarque dans leur ferme, il leur demande de lui remettre l'argent et prévoit de revenir les récupérer une semaine plus tard afin de leur faire quitter le pays. Contrevenant ainsi à ce qui au départ était prévu. Méfiants à l'idée de lui confier leurs économies et de le laisser partir, Ward et Cath préfèrent finalement de se passer des services de Sheperd... Voici donc comment débute Lie of the Land, petit film sans grosses prétentions ne dépassant pas les quatre-vingt minutes mais qui recèle d'excellentes idées. À commencer par la première partie du récit durant laquelle le scénario de Tara Hegarty fait mine d'engager ses personnage sur la voie du désespoir. Un couple qui décide de tout abandonner, même la demeure familiale qui appartient à Cath malgré tous les souvenirs qu'elle renferme. Le script donne à penser que le couple à choisit d'en finir avec la vie et que l'homme qu'ils attendent impatiemment pourrait être celui qui enfin les ''libérerait''... Une forte impression qui ensuite part en fumée lorsque ce qui s'apparente à un drame social va se transformer en un petit thriller qui joue dans la cours des grands...


Car aussi simple que soient la mise en scène et l'interprétation, John Carlin signait en cette année 2023 l'un de ces petits bijoux qui malheureusement n'ont jamais la publicité qu'ils méritent. Porté par un duo d'acteurs interprétant des personnages plus vrais que nature, le cinéma de John Carlin se rapproche tout d'abord du réalisme social dont Ken Loach a fait et continue de faire son fond de commerce. Sauf que dans le cas de Lie of the Land, rien ne va évoluer dans le sens classique des événements pour en réalité manœuvrer dans une direction encore plus sombre et défavorable pour notre couple d'éleveurs... Difficile de ne pas avoir la tentation d'en dire davantage sans révéler le changement de ton que va prendre le long-métrage. Tout juste faut-il comprendre que Barry John Kinsella tiens là un rôle relativement glaçant. Notons la présence au générique de l'acteur Abe Smyth qui dans le rôle de Boyle incarne un ami proche du couple et dont certains traits de caractère semblent parfois futiles. Décrivant ce personnage au demeurant fort sympathique et serviable comme faisant partie de la communauté gay ou comme étant un ami proche de Sheperd. Des détail superficiels qui n'empêchent cependant pas l'utilité du personnage lorsqu'il intervient lors du dernier tiers de l'intrigue. Vue sa courte durée, Lie of the Land laisse peu de place à l'ennui. Seuls ceux qui ne sont animés que d'une passion pour le cinéma d'action risquent de désespérer du rythme imprimé au récit et pourtant, il s'agit bien là de l'un des éléments fondateurs qui créent une véritable empathie pour ce couple prêt à fuir ses responsabilités pour refaire sa vie. Les amateurs de thrillers sombres, filmés en partie de nuit et situés en milieu rural prendront un grand plaisir à suivre ce jeu de cache-cache intense et parfaitement incarné. Les plus fins observateurs noteront les petites touches d'humour qui agrémentent le récit. Comme lorsque vers la fin, Ward vante le fait que Cath soit plus jeune que lui avant qu'elle ne mette ses lunettes pour mieux voir... Bref, Lie of the Land est une excellente surprise...

 

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