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dimanche 16 novembre 2025

Frankenstein de Guillermo Del Toro (2025) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Le réalisateur mexicain Guillermo DelToro rêvait paraît-il depuis de nombreuses années d'adapter sur grand écran le célèbre roman Frankenstein ou le Prométhée moderne qu'écrivit Mary Shelley au début du dix-neuvième siècle et qui fut édité pour la première fois le 1er janvier 1818. Au vu des ambitions tournant autour d'un projet tout de même réalisé par l'auteur du Labyrinthe de pan en 2006, de Crimson Peak en 2015 ou de La forme de l'eau deux ans plus tard, on peut s'étonner qu'au final le Frankenstein ait échoué directement sur la plateforme Netflix alors que l'on aurait pu espérer que le film sorte en salle. D'autant plus que le prologue semble promettre une aventure extraordinaire. Du moins d'un point de vue visuel puisque le récit débute au Pôle Nord où le navire commandé par le capitaine danois Anderson (l'acteur Lars Mikkelsen) se retrouve piégé au beau milieu d'une banquise. Mais alors qu'une explosion a lieu à trois kilomètres de l'énorme embarcation, Anderson et plusieurs de ses hommes se rendent sur les lieux pour y découvrir un homme qui n'est autre que Victor Frankenstein. Très gravement blessé, il est emporté puis emmené à bord du navire lorsque surgit la silhouette d'un ''homme'' particulièrement agressif qui ordonne à Anderson et à ses hommes de lui remettre Victor. Mais devant le refus du capitaine, l'individu se montre très violent et s'en prend à ses hommes, faisant six morts parmi les membres de l'équipage... Lors de ce prologue visuellement attrayant et plutôt violent de la part d'une ''créature'' que l'on comprend d'emblée être celle que créa le Docteur Victor Frankenstein, le spectateur peut d'emblée constater que Guillermo Del Toro a fait le choix de changer certains traits propres aux personnages principaux du récit et notamment au sujet de la créature dont il fait un personnage sans doute plus crucial encore que n'importe quel autre protagoniste. Alors même qu'elle aura droit à son chapitre lors d'un récit à la première personne qui consacrera sa version de l'histoire, la créature de Frankenstein est incarnée par l'acteur australien dont la taille tutoyant presque les deux mètres et dont la ''belle gueule'' le sacre ici comme personnage le plus charismatique. Et ce, malgré de nombreuses cicatrices et greffes de peau dont l'effet change radicalement avec ce que l'on avait l'habitude de voir lors des précédentes adaptations du roman de Mary Shelley. Frankenstein est divisé en trois parties. Comme on a pu le voir, le récit débute par un prologue avant d'être prolongé par deux grandes parties de durées presque égales. Si la troisième est donc consacrée à la Créature, la seconde est presque entièrement dévouée au personnage de Victor Frankenstein qu'interprète quant à lui Óscar Isaac Hernández Estrada. Les traits durs de l'acteur américain originaire du Guatemala collent parfaitement au rôle que lui a confié Guillermo Del Toro...



Car plutôt que d'incarner un Victor Frankenstein relativement bienveillant comme on a pu notamment le découvrir dans l'excellent téléfilm-fleuve Frankenstein: The True Story de Jack Smight plus de cinquante ans en arrière, celui de cette version 2025 est on ne peut plus détestable. Véritable repoussoir pour le spectateur et donc également pour une Élisabeth Lavenza (l'actrice Mia Goth) qui désormais n'est plus sa fiancée mais celle de son frère William (Felix Kammerer), Guillermo Del Toro en profite pour créer le trouble au sein des rapports que vont entretenir la jeune femme et la Créature même si Élisabeth confirme très rapidement qu'il ne s'agit pour elle que de compassion. En outre, le sujet permet au cinéaste mexicain d'aborder le thème de la jalousie. D'inconcevables soupçons naissant dans la tête d'un Victor Frankenstein qui peu à peu semble perdre la raison au point de regretter d'avoir créé sa créature et cherche donc désormais à l'éliminer ! Tandis que la créature ne semble pas avoir de capacités intellectuelles suffisantes pour apprendre et évoluer, le comportement de Victor Frankenstein précédant ceux d'Élisabeth et du vieil aveugle (David Bradley) véhicule un message fort selon lequel, douceur, patience et bienveillance font des miracles face à la brutalité d'un Docteur Frankenstein incapable d'obtenir le moindre résultat ! Si Frankenstein est visuellement remarquable malgré quelques animaux en CGI complètement ratés, on n'en dira pas autant de la partie essentiellement consacrée à Frankenstein. À contrario, lorsque le sujet traite majoritairement de la Créature, on sent toute la passion et l'amour qu'a le cinéaste pour ce personnage hors norme comme il pu en avoir autant pour l'étrange homme-poisson de La forme de l'eau. En dehors de ces considérations, la version de Guillermo Del Toro pourra parfois être considérée comme la vision de trop. De celles dont les ajouts n'apportent en réalité pas grand chose d'autre qu'un vrai savoir-faire artistique. D'ailleurs, en cherchant bien, lorsque l'on veut pouvoir trouver matière à une adaptation réellement originale, il suffit de faire un bond de seulement dix ans en arrière pour y trouver un cas à part avec le Frankenstein de Bernard Rose. D'une durée de deux-heures trente environ, Frankenstein version 2025 est surtout comparable à une œuvre d'art picturale où chaque élément visuel est là pour nous en mettre plein la vue. Doté de quelques idées neuves mais au fond très académique sur certains points de vue, le film de Guillermo Del Toro est peut-être malgré tout celui qu'attendaient ses fans...

 

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