Les films d'horreur mettant en scène des rongeurs sont légions. Parmi eux, nous pourrions notamment citer Soudain... les monstres de Bert L. Gordon en 1976, Les rats de Manhattan de Bruno Mattei en 1984 ou encore Rats : L'invasion commence de Jörg Lühdorff en 2001. L'année dernière est sorti sur le territoire nord-américain The Mouse Trap du canadien Jamie Bailey dans lequel le réalisateur s'emparait du personnage de Mickey pour en faire le tueur de ce petit film d'horreur qui n'a pour l'instant pas connu de sortie en salle dans l'hexagone ! En attendant que le tueur en question ne vienne se déchaîner en France sur grand écran ou dans les chaumières et après que Winnie l'ourson (Winnie-the-Pooh: Blood and Honey de Rhys Frake-Waterfield), Peter Pan (Peter Pan's Neverland Nightmare de Scott Chambers), Bambi (Bambi: The Reckoning de Dan Allen) ou Popeye (Popeye the Slayer Man de John Doolan) aient connu un regain d'intérêt dans un genre où l'on ne s'attendait certainement pas qu'ils apparaissent et après qu'ils aient fait des ravages lorsqu'ils furent chacun à leur tour employés dans divers films d'horreur, c'est au tour du plus iconique personnage de l'univers Walt Disney d'être aujourd’hui traité de manière à donner des cauchemars aux petits enfants qui ne s'attendaient probablement pas à le découvrir dans une telle situation ! En effet, et ce de manière apparemment très officielle puisque le film s'ouvre sur une citation de son créateur, Screamboat s'inspire très librement de la fameuse souris de Walt Disney, Mickey Mouse... Se déroulant presque exclusivement à bord d'un ferry, lieu autour duquel vont être regroupés un certain nombre de voyageurs et de membres d'équipage, la traversée va se dérouler de nuit. Pour comprendre le sens qu'a voulu donner le réalisateur et scénariste américain Steven LaMorte au titre de son tout dernier long-métrage, il faut remonter jusqu'en 1928, il y a donc presque un siècle lorsque cette année là sort au Colony Theatre de New York le 18 novembre, le court-métrage de sept minutes Streamboat Willie de Walt Disney et Ub Iwerks. Si Mickey Mouse est d'abord apparu dans Plane Crazy et dans The Gallopin' Gaucho cette même année, Steamboat Willie est officiellement considéré comme ''L'acte de naissance officiel de Mickey''...
Dans ce court-métrage inspiré à l'origine par Steamboat Bill Jr de (et avec) Buster Keaton et co-réalisé avec Charles Reisner dont il est une parodie, le personnage du tueur incarné par David Howard Thornton se nomme à son tour Steamboat Willie mais n'est plus le sympathique matelot du Steamboat Willie commandé par le capitaine Pete mais un tueur en série de taille ridicule mais à l'imagination fertile s'agissant de trouver des moyens originaux de tuer ses proies. En cela, Screamboat s'avère parfois novateur. L'on remarquera que sur l'affiche est vantée l'origine de la production qui fut notamment en charge de celles de Terrifier 2&3. Mais ne nous emballons pas car si ces deux opus de la franchise horrifique signée de Damien Leone sont effectivement de très belles réussites en matière de gore et de personnification de l'antagoniste, pour le reste, Screamboat demeure bien en dessous en raison d'une incarnation, d'une mise en scène et surtout d'un scénario au ras des pâquerettes qui en font un produit d'exploitation commerciale digne d'un certain cinéma fast-food aussi vite vu, aussi vite régurgité. De plus, si le nom de David Howard Thornton sonne à vos oreilles comme une douce musique puisqu'il incarna justement le personnage d'Art le Clown dans les trois volets de la franchise, l'attitude qu'il prend dans Screamboat, qui tente de reprendre certain codes propres à ceux du fameux clown psychopathe, ne fonctionne pas vraiment. Curieuse idée, d'ailleurs, que d'avoir choisi cet interprète sachant que sa grande taille servait honorablement Terrifer et ses suites tandis qu'ici, s'agissant d'une créature qui ne doit pas dépasser les vingt ou trente centimètres de hauteur, sa silhouette n'apporte rien de particulier. Et face au comportement de Art que l'acteur mime désormais lui-même, la comparaison est plutôt faible. Le principal soucis de Screamboat se situe donc au niveau de l'écriture. Si le film a beau allonger quelques séquences bien crades malgré quelques meurtres hors-champ, on a beau être habitués à ce que le genre slasher ne soit pas un modèle de caractérisation, Steven LaMorte et le scénariste Matthew Garcia-Dunn dépassent franchement les bornes... Bref, rien de vraiment exceptionnel à découvrir ici, d'autant plus que pour une référence à la souris de Walt Disney, les maquilleurs de Steamboat Willie s'en sont très largement éloignés...
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