Auteur de Psychokinesis
en 2018 et de la trilogie zombiesque Dernier
train pour Busan/Seoul
Station/Peninsula
entre 2016 et 2020, le réalisateur, scénariste, producteur et
acteur sud-coréen Yeon Sang-ho se lance aujourd'hui dans le
thriller. Peut-être marqué par le phénoménal The
Strangers
réalisé par son compatriote Na Hong-jin en 2016 ou par le non moins
saisissant The Medium du
thaïlandais Banjong Pisanthanakun il y a trois ans, il offre
l'exclusivité de son dernier long-métrage Revelations
aux
possesseurs d'un abonnement Netflix.
Sans être attendu comme le messie mais éveillant tout de même la
curiosité d'une partie de ceux qui adoubèrent au moins de des trois
volets de sa franchise consacrée aux zombies, Yeon Sang-ho se penche
en 2025 sur le cas d'un pasteur (Ryu Jun-yeol dans le rôle de Seong
Min-chan) qui découvre qu'un individu qu'il a récemment accueilli
au sein de sa petite église est peut-être l'homme qui vient de
kidnapper l'une de ses paroissiennes. En effet, après avoir purgé
une peine de prison pour avoir violé et assassiné une adolescente,
Kwon Yang-rae (l'acteur Shin Min-jae) vient d'être libéré et il
semble déjà s'être remis en chasse d'une nouvelle proie. Sa
premièrevictime, Lee Yeon-joo (Han Ji-hyun) fut séquestrée,
torturée puis supprimée avant même que sa sœur Lee Yeon-hee
(Shin Hyun-been) puisse faire quoi que ce soit pour la retrouver et
la libérer. Depuis, l'adolescente hante l'esprit de la jeune
inspectrice qui enquête désormais sur la disparition de Shin
A-yeong (Kim Bo-min)... Revelations
aborde différentes thématiques. La plus ordinaire d'entre toutes
étant cette enquête policière franchement succincte qui pourtant
révèle dans le cinéma sud-coréen à proprement parler mais aussi
sur un plan continental, une aptitude à établir un schéma certes
récurrent mais très souvent fascinant. On pense bien évidemment à
l'incroyable Limbo du
réalisateur hongkongais Soi Cheang qui à travers ce seul
long-métrage a mis tout le monde d'accord il y a quatre ans en
arrière ! Autre thématique, qui en arrière-plan peut ici expliquer
certains phénomènes : la Paréidolie. Ce mécanisme visuel qui
pousse à envisager que ce que l'on voit par exemple lorsque l'on
regarde un nuage ressemble à un visage, un animal ou un objet !
Un
sujet ici directement lié à la thématique de la foi religieuse.
Celle du héros, captée justement à travers ces quelques visions
qui lui ''dicteront'' son comportement durant le reste de l'aventure.
Évidemment, traité avec une infinie précision dans les détails,
le processus de la Paréidolie crée un doute chez le spectateur.
Dieu s'adresse-t-il réellement à Seong Min-chan ou ce que le
pasteur voit dans le ciel n'est rien d'autre que des formes qui
prennent celles qu'il désire au plus profond de son âme ?
Écrit par le réalisateur ainsi que par le scénariste Choi
Gyoo-seok sur la base du Manhwa
(bande dessinée coréenne) dont ils furent eux-même les auteurs en
2022, Revelations
se devait d'être riche et passionnant. En brassant des idées aussi
nombreuses en l'espace d'un peu plus de deux heures, on se rend en
fait rapidement compte que le film aurait sans doute mérité un
format plus long. Sous forme de mini-série, pourquoi pas. Parce
qu'entre cette histoire de ce violeur/assassin, celle de cette
inspectrice vouant désormais son existence à son arrestation et au
sauvetage de sa nouvelle victime, celle de ce pasteur dont la foi le
mènera semble-t-il à la folie et les soucis d'adultère qu'il
rencontre avec son épouse, une fois le récit arrivé à son terme,
Revelations
laisse une drôle d'impression. Désagréable. Comme si Yeon Sang-ho
avait gâché le matériau de base pour n'en offrir qu'une vision
très sommaire de ses différents éléments. De l'enquête,
sommairement mise en scène, en passant par le comportement parfois
outrancier du pasteur et jusqu'au tueur dont l'attitude ne laisse
malheureusement jamais planer le moindre doute quant à sa
culpabilité ou encore, sans oublier la résolution de l'intrigue un
peu tirée par les cheveux, Revelations
a contrairement à la plupart des thrillers sud-coréens ou plus
généralement d'origine asiatique, bien du mal à être passionnant.
La comparaison avec les quelques exemples cités plus haut achevant
d'ailleurs définitivement cette pâle copie dont les seuls éléments
réellement originaux ne parviennent absolument pas à faire pencher
la balance du bon côté. Bref, une déception...
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