Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


lundi 28 juillet 2025

Blaxploitation : Gordon's War d'Ossie Davis (1973) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

L'ancien vétéran du Vietnam Gordon Hudson revient dans le quartier de Harlem pour découvrir que sa femme est morte d'une overdose après avoir consommé de la drogue vendue par l'un des dealers du quartier. Il n'en faudra pas davantage pour que l'ancien capitaine de l'armée américaine réunisse trois de ses anciens compagnons d'arme pour nettoyer les rues de la corruption qui y règne. Aux côtés de Bee Bishop (Carl Lee), d'Otis Russell (David Downing) et de Roy Green (Tony King), Gordon monte donc une toute petite organisation planquée dans un immeuble en ruine afin d'espionner ceux qui gangrènent le quartier. Armés jusqu'aux dents, les quatre hommes vont tout d'abord s'attaquer aux dealers et aux proxénètes avant de s'en prendre directement aux grands pontes du trafic de drogues qui règnent de loin sur Harlem. Un an avant que ne sorte sur les écrans le mythique premier volet de la franchise Death Wish sorti chez nous sous le titre Un justicier dans la ville et dans lequel l'architecte Paul Kersey alors incarné par l'acteur Charles Bronson se faisait justice lui-même dans une ville de Manhattan elle-même gangrenée par la violence, voici que débarquait Gordon's Warn un long-métrage appartenant typiquement au courant Blaxploitation. Alors que Death Wish possède rapidement une réputation sulfureuse, Gordon's War s'avère être antérieure d'un certain nombre de mois puisque le long-métrage du réalisateur afro-américain Ossie Davis est sorti en 1973 tandis que celui réalisé par Michael Winner a vu le jour sur grand écran l'année suivante. Si Paul Kersey se montrera d'un tempérament relativement solitaire, Gordon sait pertinemment que sans le soutien de ses anciens hommes, combattre maquereaux, vendeurs et trafiquants de drogues en tous genres à lui seul sera mission impossible. Dans le rôle titre de Gordon Hudson l'on retrouve l'acteur afro-américain Paul Winfield. Interprète de plus de cent-vingt rôles à la télévision et sur grand écran, en France, on le connaît surtout à travers le petit rôle qu'il incarna dans le premier Terminator James Cameron en 1984. C'est en effet Paul Winfield qui y interprétait le rôle de Traxler, l'un des flics postés dans le commissariat où furent emmenés Sarah Connor et Kyle Reese après leur arrestation. Ici, il incarne donc un héros de guerre dont la mission qu'il s'est lui-même imposée se déroulera dans les mêmes conditions que lors de l'affrontement entre les soldats américains et les Việt Cộng.


Réalisé par le cinéaste Ossie Davis Gordon's War est une œuvre qui s'inscrit parfaitement dans la mouvance des films de Blaxploitation. Si tant et si bien que l'homme blanc n'y est quasiment pas présent. Réalisateur, scénariste et acteur ayant débuté sa carrière dans la mise en scène en 1970 avec Cotton Comes to Harlem (traduit chez nous sous le titre/jeu de mots Le casse de l'oncle Tom), Gordon's War est son quatrième long-métrage. Une œuvre qui retranscrit parfaitement l'ambiance qui pouvait régner à l'époque à Harlem. Ici, pas besoin de décors fabriqués dans tel ou tel studio hollywoodien. Ossie Davis exploite à merveille son matériau de base et fait de l'environnement dans lequel se déroule l'action, un personnage à part entière. Doté du fameux grain 16mm, Gordon's War transpire la corruption, le sexe, la drogue et la violence de rue. Des quartiers les plus chauds aux coupes gorges en passant par des pans entiers du secteur laissés à l'abandon quand ils ne se trouvent pas tout simplement détruits, le réalisateur nous plonge littéralement au cœur d'un monde en décrépitude. Bref, de la Blaxploitation comme on l'aime, accompagnée d'une bande musicale soul et funkie, mais que l'on aurait sans doute aimé qu'il se montre davantage radical. Car alors que Paul Kersey se montrera beaucoup plus extrême dans sa manière d'évacuer le problème l'année suivante, nos quatre héros choisissent une voie, comment dire... plus diplomatique en ce sens où Gordon et ses amis préfèrent laisser une chance aux parasites qui gangrènent Harlem en les effrayant plutôt qu'en leur mettant une balle dans la tête. Notons enfin que parmi les seconds rôles l'on découvre l'actrice, chanteuse et mannequin d'origine jamaïcaine Grace Jones surnommée la Panthère Noire qui bien avant de devenir l'égérie du couturier Azzedine Alaïa, avant de croiser la route de Jean-Paul Gaultier, du graphiste Jean-Paul Goude ou de se lancer dans la chanson, a quasiment débuté ici sa carrière d'actrice dans le minuscule rôle de la prostituée Mary, trois ans après être apparue pour la toute première fois au cinéma dans Sweet Vengeance d'Armin Q. Chaudhri. Si vous voulez vous imprégner de l'ambiance très années soixante-dix et communautaire qui régnait à l'époque dans le quartier de Harlem et si vous voulez découvrir une version afro-américaine de ce que donnera un an plus tard Death Wish de Michael Winner, Gordon's War est fait pour vous...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...