Classé X aux États-Unis
l'année de sa sortie sur grand écran et considéré comme une pièce
de collection s'agissant de la version VHS
sous lequel le film fut ensuite distribué au Brésil, Jekyll
and Hyde Portfolio
d'Eric Jeffrey Haims est l'occasion d'évoquer une fois encore le
sujet de la Sexploitation
à travers l'adaptation au cinéma du classique de la littérature
fantastique écossaise, L'Étrange
Cas du Dr Jekyll et de M. Hyde de
Robert Louis Stevenson. Le long-métrage entre également dans la
catégorie des Video
Nasty.
Ces films exploités sans avoir été au préalable soumis au
British Board of Film Classification et
qui appartenaient généralement à des catégories bien spécifiques
réunissant certains critères comme la violence ou le sexe. Très
librement inspiré du célèbre roman de l'écrivain originaire
d’Édimbourg, Jekyll and Hyde Portfolio
est donc l'une des très nombreuses adaptations du récit qui sous sa
forme originale compta quelques classiques mais aussi un certain
nombre de longs-métrages inattendus. À l'image de l'excellent The
Nutty Professeur,
parodie écrite, réalisée et principalement interprétée par
l'acteur américain Jerry Lewis. Ou encore à travers ce Jekyll
and Hyde Portfolio,
lequel ne conserve du récit initial que quelques vagues éléments.
Qu'il soit l'objet d'un véritable culte au Brésil auprès de
certains amateurs est une chose. Mais si l'on veut demeurer
totalement objectif, le résultat à l'écran est absolument
désastreux. Eric Jeffrey Haims semble tant fasciné par la poitrine
de ses interprètes féminines qu'il consacre l'essentiel de son
œuvre à filmer en gros plans des poitrines libérées de leurs
entraves pour le ''bien'' de spectateurs aussi attirés que lui par
la mazophilie. Mais ici, rien de commun avec l'obsession d'un Russ
Meyer qui consacra une bonne partie de sa filmographie à filmer des
actrices plantureuses aux énormes poitrines. Rien de commun avec la
série de longs-métrages Vixen,
avec Faster, Pussycat! Kill! Kill!
ou encore avec Mondo Topless.
Celles de ses interprètes sont dans la moyenne. Ni trop petites, ni
trop imposantes. Il est important d'insister sur cet aspect du film
tant l'essentiel du récit tourne autour de séquence filmant ses
actrices et acteurs en position horizontale. Sur la base d'un
financement étriqué Jekyll and Hyde Portfolio
ne
risque pas d'émouvoir celles et ceux qui sont venus s'offrir
quelques frissons n'ayant rien à voir avec tout ce qui se situe au
dessous de la ceinture. Techniquement et artistiquement, l'on est
plus proche de ce que produisait généralement le cinéaste espagnol
Jesús Franco que de l'œuvre classieuse que l'on est en droit
d'attendre de l'adaptation de l'un des plus remarquables ouvrages de
la littérature fantastique mondiale.
Si
l'hémoglobine apparaît parfois à l'écran, et dans des teintes
orangées, l'essentiel est moins d'évoquer les exactions d'un type
pas très sain psychologiquement que ces envahissantes parties fines
entre individus de sexe opposé... ou non. Relations hétérogènes
et saphisme sont donc au cœur d'une intrigue bancale, interprétée
par des acteurs en dessous de tout, qui récitent leur texte sans le
moindre engouement. Si redécouvrir aujourd'hui l'œuvre d'un artiste
aussi fondamental que put l'être Herschell Gordon Lewis (qui, je le
rappelle aux étourdis, est considéré à juste titre comme
l'inventeur du Gore sur grand écran) semble être une évidence,
Jekyll and Hyde Portfolio accumule
les tares avec une telle régularité que sa projection s'inscrit
dans cette catégorie de films qui constituent presque une véritable
épreuve ! Les effets-spéciaux se limitant à quelques giclées
de faux sang (ainsi qu'à une décapitation, je l'avoue), Eric
Jeffrey Haims croit sans doute très approprié d'insister par deux
fois sur l'authentique dissection d'une grenouille filmée en gros
plan ! Si la pratique peut paraître en soit parfaitement
anodine (qui n'a pas vécu ce traumatisme sur les bancs d'école?),
cette insistance avec laquelle le réalisateur s'amuse avec ce
batracien dont le cœur bat encore a de quoi donner la nausée. Quant
aux scènes de sexe à proprement parler, elles conservent toutes
cette désagréable fadeur que l'on rencontre dans ce genre de
productions fauchées auxquelles participent en général des
actrices relativement peu motivées ! Bref, l'on ressort de
l'expérience sans avoir jamais eu la sensation d'avoir effectivement
assisté à la projection d'une œuvre culte ! Jekyll
and Hyde Portfolio
est aussi triste à regarder que les poitrines de ses interprètes
féminines. Les ébats se ressemblent tous et se fixent tous de
manière obsessionnelle sur la poitrine des actrices. L'acting est
déplorable. Les décors hideux La mise en scène inexistante. Quant
au roman de Robert Louis Stevenson, il n'en demeure que quelques
monstrations ridicules à travers des visages qui se déforment, sans
l'emploi d'effets-spéciaux, devant l'objectif d'une caméra
voyeuriste. Même pas un nanar. Juste une série Z sans intérêt...
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