Actuellement, les
loups-garous semblent avoir le vent en poupe puisque rien qu'en 2024
l'on a pu en dénombrer un certain nombre. Et même s'ils
n'investissent pas l'espace médiatique avec le même acharnement que
les zombies et autres infectés, les voir resurgir sur nos petits et
grands écrans fait plaisir à voir. Enfin... pas toujours !
Lorsqu'il envisage de mettre en scène des individus atteints de
lycanthropie, le réalisateur américain Steven C. Miller semble
artistiquement, scénaristiquement et émotionnellement plus proche
d'un Paul W. S. Anderson ou de la longue liste des tâcherons qui ont
exploité la fin de carrière de Bruce Willis que de John Landis, Joe
Dante, Neil Jordan, Michael Wadleigh ou même de Leigh Whannell. Rien
qu'à travers son nom, Werewolves,
on sent bizarrement que ça va pas le faire. Trop rudimentaire. Trop
direct ! Mettant notamment en scène Frank Grillo , Katrina Law
, Ilfenesh Hadera et même Lou Diamond Phillips lors du premier acte,
le dernier joujou de Steven C. Miller montre très rapidement des
capacités très limitées en matière d'inspiration. Et si la
comparaison avec le cinéma de Paul W. S. Anderson n'est pas le fruit
du hasard, c'est parce que l'on se retrouve là face à un projet
typique de cet autre réalisateur qui lui au moins savait divertir à
défaut de proposer avec Resident Evil
une œuvre authentiquement pensée comme une fidèle adaptation du
célèbre jeu vidéo de Capcom.
Et si Werewolves
n'a quant à lui rien à voir avec l'univers vidéoludique, il a par
contre le devoir de respecter un genre qui tout au long du siècle
dernier a vu des artistes transmettre un patrimoine souvent respecté
par leurs héritiers. Dans le cas de Werewolves,
rien n'est moins sûr. Pondu, cagué, vomi, éructé par le
scénariste Matthew Kennedy, le script est fidèle à ce que l'on
peut concevoir lorsqu'un film n'est doté ni d'une folle inspiration,
ni de moyens techniques importants mais nécessaires au bon
déroulement de sa création. Alors qu'à l'origine le film devait
s'intituler Year 2,
pensant sans doute que l'idée d'une super Lune transformant la
population en loups-garous puisse suffire à maintenir un haut niveau
d'intérêt du côté des téléspectateurs, Steven C. Miller s'en
vient donc avec sous le bras un scénario aussi épais qu'une feuille
de papier-cul et dont la profondeur psychologique est telle qu'un
enfant de trois ans pourra sans soucis comprendre les tenants et les
aboutissants de l'intrigue sans avoir à se retourner toutes les
trente secondes vers papa ou maman ! Bref, avec Werewolves
on
ne risque pas de griller les neurones en ce sens où ils demeureront
au repos durant toute la projection. Un an auparavant, l'humanité
connut l'une des plus grandes tragédie de son histoire après
l'apparition d'une super Lune dans le ciel. Causant des millions de
morts parmi la population qui alors s'était transformée en
loups-garous.
Alors
qu'aujourd'hui tout le monde se prépare à l'apparition d'une
nouvelle super Lune, des scientifiques (parmi lesquels on retrouve
donc Lou Diamond Phillips) travaillent sur un remède dont
l'efficacité ne dure malheureusement que soixante minutes. À
plusieurs pâtés de maisons du centre de recherches, une femme et sa
gamine s'apprêtent quant à elles à se défendre contre des
créatures qui bientôt viendront les assiéger. Wesley (Frank
Grillo) va donc traverser la ville pour rejoindre sa belle-sœur Lucy
(Ilfenesh Hadera) et sa fille jusque chez elles et les défendre
ainsi contre leurs très velus assaillants. Des créatures filmées
soit en gros plans, faisant ainsi appel à de l'animatronique, soit
en plan PRESQUE général avec cette fois-ci, des acteurs planqués
dans des costumes à peine dignes de trôner sur les étals des
magasins de ''farces et Attrapes'' ! Et je dis presque car en
fait, jamais l'on ne verra l'une d'entre elles filmée des pieds à
la tête. Et pour cause : engoncés dans leurs étroits
costumes, leurs interprètes semblent tout sauf capables de se
mouvoir naturellement. Il est même à parier qu'à plusieurs
reprises, lors de séquences toutes pourries de poursuites en ville,
certaines acteurs se cachant sous leur costumes soient montés sur
des planches à roulettes. Autant dire que l'on avait pas vu ça
depuis Razorback
il y a des décennies. Encore que le film de Russell Mulcahy mérite
son titre de classique de l'épouvante et du fantastique quand
Werewolves
ne mérite quant à lui pratiquement que du dédain ! Bas du
front, l'énergie qui se dégage de l'intrigue semble factice tant en
réalité l'on s'ennuie devant cette accumulation de clichés déjà
vus un milliard de fois dans n'importe quelle œuvre mêlant action,
horreur et science-fiction. L'écriture est d'une indigence qui
confine à l'escroquerie mais qui témoigne aussi et surtout de
l'amateurisme de son auteur. Ne sachant absolument pas comment mettre
un terme à son histoire, les adieux avec nos trois principaux
protagonistes se font de la plus désastreuse manière. On entendrait
presque Steven C. Miller donner le clap de fin avant de le voir
déclarer devant son équipe technique et ses interprètes, un truc
du genre : ''Bon,
allez, ça suffit comme ça. On remballe et on se tire. Et si le
public n'est pas content, ben on l'emmerde !''.
Et oui, je le confirme. Steven C. Miller nous enfile. Nous la met
bien profonde. Certains prêtent à Werewolves
le titre de nanar. Comme si cette distinction habituellement très
honorable justifiait que l'on produise n'importe quelle merde. Ben
non, je ne suis pas d'accord. Ce film n'est pas un nanar. Juste un
navet, un de plus, dans ce grand fourre-tout que sont les cinéma
d'horreur et d'épouvante...
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