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vendredi 21 mars 2025

The Palace de Roman Polanski (2023) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Au delà du plan strictement réservé à la polémique consistant à systématiquement dénigrer un artiste et son œuvre sur le simple prétexte que sa vie personnelle est entachée par une ou plusieurs controverses, que vaut objectivement le dernier long-métrage du réalisateur, scénariste, producteur et interprète franco-polonais, Roman Polanski ? Séparant l'homme de l'artiste et connaissant mieux le second que le premier, c'est en toute décontraction et sans un seul instant d'hésitation que j'ose prétendre que The Palace est sans doute son film le moins convainquant. De part le cynisme qui emporte le septième art à travers des œuvres boursouflées par un désir de capitaliser sur les dérives de notre société, l'auteur appose ainsi sa marque à travers un dernier effort totalement dépassé, qui sous l'insigne patronyme rappelant l'éponyme série française créée par Jean-Michel Ribes à la fin des années quatre-vingt se permet de lui être infiniment inférieur. Rejoignant les critiques de professionnels tous moins tendres les uns que les autres avec ce cinéaste qui souvent su élever la plupart de ses longs-métrages au rang de chefs-d’œuvre, Roman Polanski revenait voilà deux ans en arrière avec un projet casse gueule dont la simple place que prennent les événements à la toute fin du siècle dernier le condamnent à n'être rien de plus qu'un ersatz démodé de tout ce que la comédie mondiale à de plus insolent à proposer. Anachroniquement pittoresque, aussi plaisant à suivre qu'une présentation d'entreprise en PowerPoint tout en ayant l'ambition de réunir un casting international, The Palace coche toutes les cases de la comédie ratée. Le divertissement est on ne peut plus gênant et les rires aussi rares que l'eau sur le continent africain ! Comme l'indique le titre, le film se déroule dans un luxueux palace situé dans les Alpes Suisses où le directeur Hansueli Kopf (l'acteur allemand Oliver Masucci) doit gérer de richissimes et excentriques clients dont les désirs sont généralement surprenants ! Sur la base d'un budget de dix-sept millions de dollars, l'auteur du Bal des vampires, du Locataire, de Lune de fiel, du Pianiste ou encore de J'accuse signe une œuvre relativement pauvre en situations comiques.


Désespérant le public de ne jamais fournir à certains de ses personnages matière à créer l'empathie, le réalisateur façonne aux côtés de l'acteur, peintre et cinéaste polonais Jerzy Skolimowski une galerie de personnages prodigieusement caricaturaux. Une cours des miracles où la française Fanny Ardant incarne la Comtesse Constance Rose Marie de La Valle, laquelle voue une véritable passion pour son minuscule roquet qu'elle nourrit de caviar. Où Mickey Rourke interprète Bill Crush, un faux milliardaire qui attend avec impatience la fin du monde pour selon lui, renflouer ses caisses. Acteur aux nombreuses interventions de chirurgie esthétique qui n'est depuis longtemps plus que l'ombre de lui-même et qui dans le cas de The Palace les quelques personnages secondaires féminins venus agrandir les rangs de cette atroce galerie de Freaks dont la fortune se lit sur chaque trait de leur visage. L'on a droit au couple formé par les britanniques John Cleese et Browny James. Lui incarne le très riche Arthur William Dallas III et elle, sa pantagruélique épouse Magnolia. Viennent rejoindre au sein du casting l'acteur portugais Joaquim de Almeida dans le rôle du chirurgien Lima ainsi qu'un groupe de russes rapidement rejoints par un ambassadeur incarné par Ilia Volok. L'on aurait pu se satisfaire de cette galerie de portraits hauts en couleurs si seulement réalisateur et scénariste s'étaient donnés la peine de donner du corps à leurs personnages qui plus que d'être étoffés participent tous davantage à une succession de scénettes dont beaucoup parmi elles n'élargissent pas davantage l'appréciation que l'on peut avoir dès le départ des uns et des autres. L'annonce retransmise en direct de la démission du président russe Boris Elstine au soir du 31 décembre 1999 n'ayant par exemple absolument aucune conséquence sur l'évolution du récit. The Palace est en fait un projet bâclé, sans envergure autre que de situer l'action au Gstaad Palace niché sur les hauteurs de la ville éponyme alors que le décor est enneigé. Le dernier long-métrage du cinéaste franco-polonais et au mieux, une mauvaise comédie et au pire, un calvaire malgré sa durée peu exorbitante de cent minutes. Bref, une très grosse déception...

 

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