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mardi 14 janvier 2025

Fateful Findings de Neil Breen (2013)

 


 

En un quart d'heure, pas davantage, Neil Breen a tout dit de son art. Une épouse éplorée qui devant le lit d’hôpital de son époux s'effondre dans les bras de son ami. Et qui le plan suivant arbore un visage inexpressif, dénué d'émotion, et qui, tel un poteau électrique, s'affiche raide immobile jusqu'à ce que le réalisateur, scénariste, compositeur, monteur (etc...) termine l'action comme il est d'usage au cinéma en entonnant, comme on le devine, le célèbre ''Coupez !''. Neil Breen, c'est tout le plaisir de prendre la plume puis la caméra sans pour autant avoir la moindre connaissance technique en matière d'écriture, de mise en scène, de direction d'acteur, de montage et de post-production. Et c'est bien pour ça qu'on l'aime notre Maître ès Nanars, indétrônable gourou du septième art, indestructible lorsqu'il affronte des dizaines de malfaiteurs à la manière de Keanu Reeves dans Matrix, lorsqu'il combat un tigre blanc pixelisé, qu'il sème la bonne parole sur fond vert, se prenant ainsi carrément pour le fils de Dieu ! Mégalo, Neil ? Meuh naaaaaan. Juste un nombril légèrement plus proéminent que celui de ses semblables. On ne lui reprochera pas cet authentique appétit de reconnaissance qui le pousse malgré lui à opter pour des choix artistiques irrésistiblement drôles. Imaginez : alors que le héros de Fateful Findings traverse la rue en téléphonant à son épouse, une Rolls-Royce le renverse. Des badauds affluent lorsque l'un d'eux se propose comme témoin de l'accident. Ouais, sauf que sans témoins, la responsabilité du chauffeur conduisant la voiture de luxe saute aux yeux. L'avant du véhicule étant abusivement maculé de sang, difficile d'envisager une autre hypothèse ! Un détail.... Surtout comparé à ce qui va suivre. Le bonhomme se réveille à l’hôpital où il fut transporté dans le coma. Retrouvant son costume de ''Man in Black'', il retourne chez lui, bien tranquillement (parce que faut surtout pas cogner dans le décor en fond vert, hein?), pour prendre une douche dans la salle de bain où le rejoint sa femme, laquelle ne se pose aucune question au sujet de la présence de celui qui était censé être allongé sur son lit d’hôpital quelques instants auparavant  ! Neil Breen étant la vedette de son propre film, n'imaginez pas un seul instant qu'il puisse incarner le rôle d'un pompiste ou d'un livreur de pizzas, non, sûrement pas. Lui, est détenteur d'un Master (on s'en tape!) et écrit désormais des romans. Enfin, UN roman puisque le second semble avoir un mal fou à venir au monde. De source sûre, il y a un fait que certains cinéphiles auront beaucoup de mal a accepter : David Lynch et Stephen King ont objectivement tout piqué à Neil Breen. La complexité narrative de l'un et l'interconnexion qui existe entre une grande partie des ouvrages littéraires de l'autre !


Neil Breen se joue ici à nouveau des repères à travers un montage qui fait fi de toute vraisemblance. Tournant ainsi certaines séquences dans certains des cadres qui servirent de lieu d'action trois ans auparavant dans I Am Here... Now, en 2009. Doté de séquences d'une fulgurante ampleur dramatique, l'on assiste lors de la projection de Fateful Findings à une dispute entre notre héros et son épouse, laquelle a osé accepter que la fille de sa meilleure amie vienne prendre un bain dans leur baignoire. Ouais, je sais, c'est choquant, révoltant, inadmissible. Mais avec tout le charisme qui le caractérise, le personnage incarné par Neil Breen parviendra sans mal à remettre de l'ordre lors de cette scène extraordinairement chargée en émotion ! Bon, c'est vrai, j'ai un peu l'air de me foutre de sa gueule. Alors on va plutôt évoquer l'intrigue. Dylan (Neil Breen) et Leah (Jennifer Autry) ne se sont donc plus jamais revus depuis leurs huit ans. C'est donc par un étonnant fruit du hasard qu'ils se retrouvent plusieurs décennies après leur séparation. Lui noircissant les pages numériques d'un ordinateur portable éteint (véridique) et elle étant devenue depuis un grand médecin travaillant à l’hôpital même où fut transporté Dylan à la suite de son accident. Sa survie, le quadragénaire la doit à une mystérieuse pierre noire qu'il découvrit des années en arrière en compagnie de Leah (laquelle s'est fabriqué un bracelet à partir d'une collection de perles découvertes dans une petite boite enterrée dans les bois au même moment). En habituel pourfendeur des inégalités, Neil Breen, enfin, son personnage, avoue à sa femme qu'il ne travaille pas vraiment sur son second roman mais qu'en tant que hacker (pirate informatique), il est parvenu à rassembler une importante somme d'informations concernant des documents secrets détenus par le Gouvernement et par de grosses entreprises. Thème d'usage courant chez un cinéaste que l'on finirait presque par considérer de complotiste paranoïaque ! Entre les époux, rien ne va plus. Tout comme entre leurs meilleurs amis Jim et Amy (David Silva et Victoria Viveiros). L'occasion pour ce cochon... Oups, ce brave Neil Breen, caché derrière le rôle de Dylan, de coucher avec Leah. Et bien sûr, son interprète Jennifer Autry, ben comment l'exprimer simplement... C'est pas la plus moche, si vous voyez ce que je veux dire. Pendant ce temps là, entre Jim et Amy, rien ne va plus non plus. Le premier reproche à la seconde de se refuser à lui, lequel passe alors tout son temps à réparer une très belle voiture dans leur garage alors qu'elle n'en a visiblement pas besoin. C'est ensuite au tour d'Amy de se plaindre de l'indifférence de Jim, qui en outre, et un alcoolique notoire dont l'addiction apparaît curieusement timide à l'écran (l'acteur sirote à peine le verre qu'il a entre les mains!). Film sur les ravages de l'alcool, la consommation de médicaments, la corruption, le harcèlement, l'adultère et la duplicité, Fateful Findings est sans doute parmi les œuvres signée de Neil Breen, l'une des plus cultes.

 

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