Celles et ceux qui aiment
les puzzles et qui voudraient se frotter à un autre type de jeu mais
qui à peu de chose près reposer sur le même principe, bienvenue
dans le merveilleux univers de la J-Horror. Ici, pas question de
rendre rébarbatif le jeu en question puisqu'il ne sera demandé à
personne de dresser une liste exhaustive de tout ce que le cinéma
nippon a pu engranger en matière de fantômes, esprits, ectoplasmes
et autres apparitions surnaturelles. Non, nous allons surtout nous
pencher sur les deux plus célèbres franchises du genre et déjà,
sachez-le, ça ne sera pas forcément chose facile ni de tout repos.
D'un côté, Ringu. De l'autre, Ju-On.
Vous avez une heure pour me rendre vos copies..... Bon, plus
sérieusement, nous allons évoquer aujourd'hui l'un des nombreux
chapitres de la seconde et faramineuse franchise que d'opportunistes
réalisateurs mettent régulièrement à jour. Il faut tout d'abord
savoir que l'on trouve parmi les divers longs-métrages qui furent
réalisés depuis le début de ce siècle, des œuvres qui furent
créditées sous le tire original, Ju-On et d'autres
sous celui de The Grudge. Il en est même certaines qui
furent affublées des deux. Quand je vous dis que c'est un beau
bordel.... Ensuite, et contrairement à ce que l'on pense
généralement, tout n'a pas véritablement débuté en 2000 mais à
la fin du vingtième siècle. Et pour être plus précis, en 1998. En
effet, le japonais Takashi Shimizu réalisa à l'époque deux
courts-métrages intitulés Katasumi et 4444444444
qui furent tous deux à l'origine de la future saga dont le dernier
exemplaire est sorti voilà trois ans sous le titre The Grudge,
lequel fut réalisé par Nicolas Pesce. Notons qu'une
adaptation télévisée vit également le jour cette même année
2020 avec l'arrivée d'une série en six épisodes intitulée Ju-On
: Origins créée par Takashige Ichise et Hiroshi Takahashi.
Entre séquelles, reboot et remakes est sorti en 2009 et pour les dix
ans de la première série de longs-métrages, Ju-on: Shiroi
Rôjo de Ryuta Miyake dont la carrière de cinéaste débuta
véritablement en 2001 avec l'écriture du scénario de Gakko
no Kaidan: Mononoke Special de Kiyoshi Kurosawa, Akira Ogata
et Norio Tsuruta. Malgré l'apparent opportunisme qui se cache
derrière ce concept auquel l'on ajoutera Ju-on: Kuroi Shōjo
de Mari Asato qui lui-même fêta les dix ans de la franchise se
cache en fait un épisode plutôt soigné et dont le principe reste
le même.
Sous
forme de chapitres portant tous le prénom des uns et des autres
protagonistes évoluant au sein du récit, Ju-on:
Shiroi Rôjo charrie
lui aussi son lot de séquences horrifiques qui n'ont apparemment,
aucun rapport entre elles. Et pourtant, derrière cette succession
d'événements tragiques, le long-métrage de Ryuta Miyake cache un
double drame. En effet, dans ce qui demeure le huitième long-métrage
de la franchise Ju-On/The
Grudge
(supervisé en outre par Takashi Shimizu lui-même), le réalisateur
et scénariste japonais pousse le curseur de l'horreur un peu plus
loin encore que ses prédécesseurs. Il n'est plus seulement ici
question d'évoquer la vengeance d'un individu ayant été assassiné
mais bien d'aborder l'histoire trouble d'une famille décidément
affligée par le malheur. Qui donc est cette vieille femme au teint
blafard apparaissant ponctuellement, un ballon de basket à la main ?
Et cette jeune fille, alors... ? En fait, deux victimes d'un
double meurtre atroce. On comprend alors qu'elles sont réapparue
sous forme d'entités surnaturelles. Mais l'horreur ne s'arrête pas
là car même si certains faits ne sont que suggérés, on comprend
rapidement que le fils de cette famille a priori tout à fait normale
laissait s'exprimer des pulsions incestueuses vis à vis de sa jeune
sœur. Pour les dix ans de la franchises, Ryuta Miyake ne fait rien
moins que de briser ce qui chez nous demeure un tabou mais qui au
Japon n'est pas un acte répréhensible dès lors qu'au pays du
Soleil Levant, l'inceste est consenti de part et d'autre ! Sans
être au niveau de l’œuvre originale, on se surprend malgré tout
à apprécier cette nouvelle malédiction même si au fond l'on nous
sert toujours un peu le même plat. On réservera donc en priorité
ce double-programme au fans de la franchise mais l'on conseillera
malgré tout aux néophytes de se lancer dans l'aventure Ju-On
en
débutant par le classique de Takashi Shimizu sorti dix ans
auparavant, donc...
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