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vendredi 17 novembre 2023

Ju-on: Shiroi Rôjo de Ryuta Miyake (2009) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Celles et ceux qui aiment les puzzles et qui voudraient se frotter à un autre type de jeu mais qui à peu de chose près reposer sur le même principe, bienvenue dans le merveilleux univers de la J-Horror. Ici, pas question de rendre rébarbatif le jeu en question puisqu'il ne sera demandé à personne de dresser une liste exhaustive de tout ce que le cinéma nippon a pu engranger en matière de fantômes, esprits, ectoplasmes et autres apparitions surnaturelles. Non, nous allons surtout nous pencher sur les deux plus célèbres franchises du genre et déjà, sachez-le, ça ne sera pas forcément chose facile ni de tout repos. D'un côté, Ringu. De l'autre, Ju-On. Vous avez une heure pour me rendre vos copies..... Bon, plus sérieusement, nous allons évoquer aujourd'hui l'un des nombreux chapitres de la seconde et faramineuse franchise que d'opportunistes réalisateurs mettent régulièrement à jour. Il faut tout d'abord savoir que l'on trouve parmi les divers longs-métrages qui furent réalisés depuis le début de ce siècle, des œuvres qui furent créditées sous le tire original, Ju-On et d'autres sous celui de The Grudge. Il en est même certaines qui furent affublées des deux. Quand je vous dis que c'est un beau bordel.... Ensuite, et contrairement à ce que l'on pense généralement, tout n'a pas véritablement débuté en 2000 mais à la fin du vingtième siècle. Et pour être plus précis, en 1998. En effet, le japonais Takashi Shimizu réalisa à l'époque deux courts-métrages intitulés Katasumi et 4444444444 qui furent tous deux à l'origine de la future saga dont le dernier exemplaire est sorti voilà trois ans sous le titre The Grudge, lequel fut réalisé par Nicolas Pesce. Notons qu'une adaptation télévisée vit également le jour cette même année 2020 avec l'arrivée d'une série en six épisodes intitulée Ju-On : Origins créée par Takashige Ichise et Hiroshi Takahashi. Entre séquelles, reboot et remakes est sorti en 2009 et pour les dix ans de la première série de longs-métrages, Ju-on: Shiroi Rôjo de Ryuta Miyake dont la carrière de cinéaste débuta véritablement en 2001 avec l'écriture du scénario de Gakko no Kaidan: Mononoke Special de Kiyoshi Kurosawa, Akira Ogata et Norio Tsuruta. Malgré l'apparent opportunisme qui se cache derrière ce concept auquel l'on ajoutera Ju-on: Kuroi Shōjo de Mari Asato qui lui-même fêta les dix ans de la franchise se cache en fait un épisode plutôt soigné et dont le principe reste le même.


Sous forme de chapitres portant tous le prénom des uns et des autres protagonistes évoluant au sein du récit, Ju-on: Shiroi Rôjo charrie lui aussi son lot de séquences horrifiques qui n'ont apparemment, aucun rapport entre elles. Et pourtant, derrière cette succession d'événements tragiques, le long-métrage de Ryuta Miyake cache un double drame. En effet, dans ce qui demeure le huitième long-métrage de la franchise Ju-On/The Grudge (supervisé en outre par Takashi Shimizu lui-même), le réalisateur et scénariste japonais pousse le curseur de l'horreur un peu plus loin encore que ses prédécesseurs. Il n'est plus seulement ici question d'évoquer la vengeance d'un individu ayant été assassiné mais bien d'aborder l'histoire trouble d'une famille décidément affligée par le malheur. Qui donc est cette vieille femme au teint blafard apparaissant ponctuellement, un ballon de basket à la main ? Et cette jeune fille, alors... ? En fait, deux victimes d'un double meurtre atroce. On comprend alors qu'elles sont réapparue sous forme d'entités surnaturelles. Mais l'horreur ne s'arrête pas là car même si certains faits ne sont que suggérés, on comprend rapidement que le fils de cette famille a priori tout à fait normale laissait s'exprimer des pulsions incestueuses vis à vis de sa jeune sœur. Pour les dix ans de la franchises, Ryuta Miyake ne fait rien moins que de briser ce qui chez nous demeure un tabou mais qui au Japon n'est pas un acte répréhensible dès lors qu'au pays du Soleil Levant, l'inceste est consenti de part et d'autre ! Sans être au niveau de l’œuvre originale, on se surprend malgré tout à apprécier cette nouvelle malédiction même si au fond l'on nous sert toujours un peu le même plat. On réservera donc en priorité ce double-programme au fans de la franchise mais l'on conseillera malgré tout aux néophytes de se lancer dans l'aventure Ju-On en débutant par le classique de Takashi Shimizu sorti dix ans auparavant, donc...

 

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