Dark Nature
est le premier long-métrage de Berkley Brady. Sa singularité
se situe plus dans ses origines canadiennes que dans son script
puisqu'il s'inscrit dans la tradition des survival se déroulant en
forêt. Le classique du genre demeurant évidemment le Délivrance
de
John Boorman. Nous sommes en 2023 et bien entendu, le message a
largement évolué depuis le mouvement #MeToo et le poison du wokisme
qui parasitent l'un et l'autre nombre de productions étrangères et
même hexagonales. Ici, le récit se concentre sur cinq femmes
réunies afin d'exorciser leur traumatisme respectif. C'est la raison
pour laquelle elles se retrouvent sous l'impulsion de l'une d'elles
afin d'affronter leurs mauvais démons. Et parmi elle, Joy
qu'interprète l'actrice Hannah Emily Anderson. Victime d'un conjoint
brutal au point qu'il a mis sa vie en danger en l'étranglant, la
jeune femme encore très secouée par cette nocive liaison va se
retrouver entourée de quatre autres victimes de traumatismes divers
dont une amie prénommée Carmen au physique de féministe coupeuse
de couilles, une seconde au faciès de femelle klingonne et une
troisième très marquée par son expérience militaire en
Afghanistan ! Si tout ceci a plutôt l'air sympathique, ce qui
l'est moins est le traitement que fait la réalisatrice de son sujet
puisque ce qui semble être un film d'horreur survivaliste n'est rien
moins que l'un des pires représentants du genre.
Dark Nature
cumule effectivement les tares à commencer par des dialogues aussi
nombreux qu'inintéressants. Si la personnalité des héroïnes n'a
déjà rien de fondamentalement passionnant, leur sort est en
adéquation avec l'absence d'intérêt que produit le jeu des unes et
des autres à l'écran. Tourné en grande partie en extérieur, le
long-métrage s'autorise pourtant un ou deux passages dans une grotte
rappelant évidemment le film culte de Neil Marshall, The
Descent !
Mais
alors qu'en matière d'effroi ce dernier avait su faire le taf au
delà de nos espérances, l’œuvre de Berkley Brady éprouve
d'immenses difficultés à générer le moindre sentiment de terreur.
Même l'efficace partition musicale du compositeur français
Sebastien Pan ne parvient pas à rendre anxiogènes la plupart des
séquences qui pourtant tendent en ce sens. Dire que l'on se fiche du
sort des héroïnes est un euphémisme. Car alors que la réalisatrice
avait entre les mains de quoi développer une intrigue pleine
d'intérêt tournant autour des plaies que ses personnages tentent de
traiter par la voie de cette aventures forestière, le but essentiel
est ensuite à chercher ailleurs. Dans la survie en milieu hostile
où, comble de la démagogie, de la métaphore ou de l'allégorie, la
créature à laquelle elles vont être confrontées n'est que la
représentation monstrueusement (faussement?) concrète du mâle
agressif et violent que l'on tente de globaliser. Autre chose :
la méthode consistant en une succession d'hallucinations comme
celles dont est la victime l'ancienne militaire est une bonne, voire
même, une excellent idée. Sauf qu'une fois de plus, la réalisatrice
semble incapable de mettre à profit ce concept. Mais alors, où se
situe le véritable intérêt de Dark Nature ?
peut-être dans ses effets gore, dans l'hémoglobine et donc plus
généralement dans l'horreur ? Et bien non, définitivement
non. Ici, quelque flaques de sang. Là, le corps éventré d'un cerf
aux entrailles rouges-rosées pas vraiment crédible. Berkley Brady
faillit malheureusement dans tous les domaines comme cela arrive
généralement à celles et ceux dont l'ambition dépasse largement
leurs capacités. Au final, Dark Nature
s'avère relativement pénible à ''supporter'' jusqu'à son terme.
Même lorsqu'une fois de plus il ose s'en prendre à The
Descent
tout en lui étant très largement inférieur en tous points de vue.
Notons que depuis la réalisatrice à tourné le film Creepypasta,
autre phénomène lié aux légendes urbaines reléguées par les
réseaux sociaux...
"le poison du wokisme" hahaha
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