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mercredi 14 juin 2023

Evil Dead Rise de Lee Cronin (2023) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

The Hole in the Ground de Lee Cronin date déjà de trois ans et c'était... vachement sympa. C'est donc avec un certain avantage que partait le dernier volet à ce jour de la franchise Evil Dead. Ouais, cette saga culte née sur les écrans sanguinolents et putréfiés du cinéma d'horreur un jour d'Octobre 1981 aux États-Unis et presque deux ans plus tard dans l'hexagone. À l'origine, une trilogie dont la ''fabrication'' et la ''distribution'' dans les salles obscures se seront étalées sur onze années puisqu'il aura fallut attendre 1992 pour que soit visible le troisième volet intitulé Evil Dead 3 : L'Armée des ténèbres. Pour être tout à fait honnête, cela débuta même quelques années plus tôt, à la fin des années soixante-dix, avec le court-métrage Within the Wood qui contenait déjà au fond des tripes, les germes du premier volet, œuvre ô combien cultissime signée d'un certain Sam Raimi. Suivi alors un second sobrement intitulé Evil Dead 2 en 1987 et que beaucoup considèrent comme le meilleur opus de la franchise. Moi pas ! Et puis... silence radio... durant plus de vingt ans... Jusqu'à ce que débarque sur les écrans un reboot de l'original. Un Evil Dead cuvée 2013 réalisé par l’uruguayen Fede Alvarez. Un type devenu populaire sur Youtube (SIC!) grâce à son court-métrage et dont Evil Dead allait devenir son premier long. Culotté le bonhomme. Une assise en béton pour une proposition plus qu'honnête et surtout, très gratinée ! Bref, un bel hommage au film de Sam Raimi et un nouveau nom sur lequel il allait désormais falloir compter (trois ans plus tard, il signera d'ailleurs l'excellent et anxiogène Don't Breathe : La Maison des ténèbres). Ensuite, nouveau silence radio mais cette fois-ci de courte durée puisque le Necronomicon, Ash et les démons allaient revenir non plus sur grand écran mais à la télévision à travers la génialissime série Ash vs. Evil Dead. Trois saisons (et malheureusement) pas une de plus entre 2015 et 2018. Un retour aux sources entre épouvante, gore, fantastique et burlesque pour le plus grand bonheur des fans... et des autres. Bon, après ce très court résumé de l'historique de l'une des franchises les plus mythiques du cinéma d'horreur, venons-en à l'essentiel : Evil Dead Rise de Lee Cronin...


Première chose à savoir : N'étant pas de ceux qui régurgitèrent le contenu de leur estomac au moment de faire la critique des dernières séquelles/préquelles des sagas Predator ou Alien et n'ayant aucun appétit particulier pour le respect de la mythologie entourant ces dernières (chaque auteur peut cuisinier son œuvre à sa sauce, je m'en cogne royalement), je n'attends généralement rien d'autre que de pouvoir être replongé dans des univers similaires reproduisant en revanche la plupart de leurs codes. Et dans le cas présent, le vocabulaire horrifique et contextuel de la franchise initiée par Sam Raimi il y a plus de quatre décennie. Lee Cronin peut choisir à sa guise de traverser le temps, d'utiliser les outils modernes (ses personnages s'éclairent parfois à l'aide de leur smartphone), d'ignorer Ash (Fede Alvarez l'a bien fait de son côté), de pratiquer le jeunisme (la moitié de ses personnages sont des enfants)... Mais merde ! Où est passée la cabane dans les bois ? En préambule, on a bien droit à une séquence d'ouverture qui rappelle ostensiblement l'univers originel, mais à vrai dire, cet étang fait tout d'abord penser au Crystal Lake de Vendredi 13 et l'on pourrait raisonnablement imaginer voir y roder l'ombre de Jason Voohrees ! Terminés donc le bois et ses arbres-violeurs, la cabane et sa trappe obstruant un sous-sol glauquissime ! Désormais, l'action se situe en ville, dans un immeuble délabré, une ancienne banque réaménagée en appartements. Une poignée de locataires y vit et parmi eux, une mère de famille et ses trois chiards dont l'équilibre mental semble être aussi fragile que les façades de cet édifice qu'un tremblement de terre semble pouvoir faire s'effondrer. Un phénomène inattendu, presque anachronique, prétexte à révéler la présence du fameux Necronominon et de quelques vinyles sur lesquels ont été enregistrés de bien curieux messages. Par chance (ou par un malheureux hasard!), l'un des gamins en question (le fils), a pour hobbies de scratcher sur des galettes 33tours...


Le féminisme n'est pas un gros mot !


Pas de bol pour cette famille qui DE BASE, se révèle un brin ''creepy''. Le fiston en mode DJ passe les disques en question, reluque avec attention l'ouvrage relié en peau humaine et réveille ainsi les forces du mal. Bon, la bonne idée du film est de s'attaquer au problème en faisant de la génitrice la créature démoniaque qu'il va falloir combattre. Car oui, quoi de pire que d'être menacé, attaqué, foudroyé par LA personne que l'on aime le plus au monde (vu que le connard de père est parti refaire sa vie avec une greluche) et qui est censée vous protéger ? Côté ambiance, on a droit à des tons maussades et un environnement façon ''décor de fin du monde''. Que l'on se rassure : Lee Cronin n'aseptise absolument pas le propos puisque des idées en matière de gore, le bonhomme en a à revendre. Mais à la limite, ça on s'en tape, vu la quantité de sang que l'on ingurgite depuis des décennies, celles-ci auront finalement assez peu d'impact sur nos transits intestinaux (comme il serait bon parfois de faire un ''Reset'' et de se retrouver dans la peau d'un néophyte!). Bizarre ces gamins tout de même. À part la plus petite qui ne semble pas avoir trop subit les affres du Wokisme, on commence tout d'abord par se demander qui des deux autres est la fille ou le garçon. Surtout elle, avec sa chevelure courte, sa silhouette androgyne façon ''non-genrée'' ! Le type d'adolescente à préférer faire la visite d'une grotte humide avec ses camarades féminines que de tenir une queue de billard avec ses potes masculins... si vous voyez où je veux en venir !. Bon pour revenir à l'horreur, accrochez-vous : Car contrairement aux attentes, le film fait moyennement le taf. Même la prometteuse scène de la râpe à fromage qui promettait d'être inconfortable dans la bande-annonce est totalement ratée. Amusant : le réalisateur nous refait le coup de la vague de sang de Shining de Stanley Kubrick. Un hommage parfaitement inutile qui confirme qu'un immense fossé sépare le génie du petit artisan...


Evil Dead Rise de Lee Cronin n'est, en soi, pas une abominable purge, mais au regard de tout ce qui a été produit jusqu'à maintenant autour de la franchise, ce volet est le plus mauvais d'entre tous. Enfin, le seul à l'être selon moi. Tout ce qui faisait le sel de la saga est ici ignoré. Difficile de voir autre chose qu'un énième film de possession usant opportunément de l'aura d'une licence cultissime dont le film ne rejoint pratiquement aucun des critères si ce n'est la présence de démons. L'accumulation de séquences gore (entrecoupées de ventres mous) n'y change rien. Le souvenir trop prégnant des épisodes antérieurs (et même le volet signé de Fede Alvarez) pousse alors le spectateur à l'indifférence devant cette accumulation de poncifs qui n'ont même pas le mérite de se hisser à la hauteur de ses aînés. Pas flippant pour un sou et une débauche de sang qui n'émeut que trop rarement, le film est en outre dénué de tout second degré. Ou du moins, de cet aspect hautement burlesque qui faisait partie des charmes de la franchise... Comme le Evil Dead de Fede Alvarez me direz-vous ! Oui, sans doute, mais à la différence duquel le bonhomme intégrait ses personnages en un lieu iconique reconnaissable entre tous. Le renouveau de la franchise n'aura donc malheureusement pas lieu en 2023. Fade et profondément maniéré, Evil Dead Rise reste une grosse déception dans lequel, Alyssa Sutherland dans le rôle d'Ellie semble cependant s'éclater. C'est déjà ça...

 

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