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mardi 11 octobre 2022

Old People de Andy Fetscher -2022) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Tout pétri d'indigence qu'il puisse être bien que son auteur ait choisi de professer des valeurs morales tout à fait respectables, le dernier long-métrage du réalisateur allemand Andy Fetscher Old People peut être facilement comparé à l’œuvre crépusculaire de l'un des cinéastes italiens spécialisés dans l'horreur parmi les plus célèbres. En effet, derrière ce message prônant le respect de nos anciens sous un angle tout à fait singulier, de son univers se dégage une atmosphère ''fulcienne'' qui à défaut d'être l'égale d'un Frayeurs ou d'un L'au-delà a au moins ce mérite de piéger dans ses filets les amateurs de cinéma d'épouvante. Une gageure que la mise en scène et le scénario de l'allemand auront cependant bien du mal à maintenir de la première à la dernière seconde tant le film s'avère sous certains aspects, relativement pénible à suivre. Mal définit, le caractère des divers protagonistes est entaché par le peu d'intérêt que lui accorde Andy Fetscher. J'en veux pour preuve le détachement avec lequel le réalisateur traite la cérémonie de mariage de deux de ses personnages tout en reprenant l'éternel cliché du couple séparé et de la mère s'occupant seule de sa progéniture. Autre aspect préoccupant : cette ouverture retirant par avance au spectateur toute latitude de se faire sa propre réflexion sur ce qui pourrait se produire par la suite. Un meurtre commis par un vieil homme sur le corps d'une jeune femme et voilà qu'Andy Fetscher nous embarque pour un récit dont on devine alors les tenants et les aboutissants. Un principe qui veut que l'on attire le chaland dès le départ en lui remettant entre les mains une partie des clés de l'intrigue. Fatiguant, éreintant et inutile si l'on est un tant soit peu du genre à ne pas fuir une œuvre au bout de cinq ou dix minutes d'inactivité de la part des personnages !


Si Old People entretient un véritable climat d'angoisse grâce à quelques ''clichés'' filmant ses ''vieux'' sous des angles audacieux (d'où l'importance parfois des éclairages), l'opportunité de nous offrir un vrai ''film de peur'' semble avoir été inconsciemment produit par une mise en scène et un montage aux aspects parfois labyrinthiques. L'on a effectivement couramment l'impression que dans la salle de montage, les ''bobines'' se sont emmêlées pour produire au final une œuvre aussi énigmatique dans son déroulement que les merveilles d'un Lucio Fulci encore en vie qui aurait posé ses valises pour un temps au pays de Goethe. Quitte à faire des comparaison, pourquoi se gêner et ne pas aller plus loin encore en faisant le parallèle entre le long-métrage d'Andy Fetscher et le chef-d’œuvre de George Romero datant de 1968 ? Old People ne serait-il pas effectivement une sorte de Nuit des morts-vivants se muant en une Nuit des vieux-rampants ? Et même, l'ombre de l'excellent Alone in the Dark que le réalisateur américain Jack Sholder réalisa en 1982 semble planer au dessus de cette bourgade où vont pâtir de la vengeance de grabataires aux performances physiques étonnantes, quelques personnages trop peu caractérisés pour inquiéter le spectateur du sort éventuel que leur réserverait les pensionnaires d'une maison de retraite !


Sorti de ces rapprochements partagés ou non par la majorité des spectateurs, le long-métrage d'Andy Fetscher souffre en outre d'une durée excessive si l'on tient compte du fait que le propos n'en méritait pas tant. D'où cet agaçant remplissage constitué de sous-intrigues plus creuses que profondes et tellement véhiculées par le passé qu'elles paraissent désormais superficielles. Reste malgré tout quelques masques figés dans la mort et des visages parcheminés qui ne rassureront pas les gérontophobes. Avant de refermer le livre de ce récit ponctué de quelques clichés objectivement saisissant (sachons demeurer honnête), reste une question : Quelle valeur doit-on donner à cette invasion ? Pour quelles raisons profondes nos vieux ne se contentent plus de rester le cul sur une chaise à regarder la télé dans la salle commune de leur maison de retraite ou allongés dans leur lit à ressasser le passé ? Peut-être la réponse se trouve-t-elle au cœur de la partition musicale des compositeurs Christopher Bremus et Steven Schwalbe lorsque celle-ci empiète dans des territoires évoquant la sorcellerie ou la possession démoniaque. Avec ses faux airs de George Eastman vieillissant période Antropophagus, l'acteur Paul Faßnacht campe un Aike relativement sinistre. Au final, Old People réussi à happer le spectateur grâce à son ambiance parfois délétère, méphitique et mortifère, à quelques tableaux et portraits horrifiques saisissants, mais déjà moins pour son scénario des plus convenu... À défaut d'autre chose, le film d'Andy Fetscher comblera une partie de votre soirée si vous n'êtes pas trop exigeant...

 

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