Tiens, tiens, marrant
comme cette jolie berceuse m'évoque d'épiques aventures
cinématographiques. Normal, puisque ce thème si prégnant que l'on
pouvait régulièrement entendre dans les différents volets de la
franchise Harry Potter est bien la même que celle qui
ouvre les festivités de ce Fantastic Beasts and Where to Find
Them
réalisé par David Yates et sorti chez nous sous le titre Les
Animaux fantastiques.
Il n'y a donc là aucun hasard puisque même si la relève sera
désormais assurée par le compositeur James Newton Howard, John
Williams est bien celui qui se cache derrière cette fameuse mélodie.
Ce qui pourrait paraître comme le vol injustifié d'une partition au
profit d'un univers différent de celui du plus célèbre des jeunes
magiciens de fiction trouve sa logique dans les écrits de la
romancière et scénariste britannique J. K. Rowling. Celle-là même
qui fut à l'origine de l'univers de Harry Potter et qui une fois
encore est ici adaptée sur grand écran. Plus qu'un roman, l'ouvrage
littéraire Les Animaux fantastiques
condense tout une série de créatures dont une partie apparaîtra
dans les différents épisodes de la saga Harry
Potter.
La particularité de cet ouvrage étant qu'il fut conçu pour
apparaître moins comme l’œuvre de son auteur féminine que comme
un complément servant d'illustration aux élèves de Poudlard. À
l'origine, ce ''dictionnaire'' ne faisant pas directement référence
à J. K. Rowling, le nom tout à fait imaginaire de Norbert
Dragonneau y fut apposé. Ce même ''écrivain'' qui deviendra par
conséquent le personnage principal de la franchise
Les Animaux fantastiques.
Le premier volet sortira en 2016. Soit cinq ans après le tout
dernier épisode de la franchise d'origine intitulé Harry
Potter et les Reliques de la Mort, partie 2.
Et pourtant, l'ouvrage, lui, fut écrit antérieurement aux volumes
de la saga de romans dont l'écriture débuta quant à elle juste
après, en 2001...
Le
héros de ce crossover remontant le temps de presque un siècle est
donc Norbert Dragonneau, ancien élève à Poudlard né le 24 février
1897. Autant dire que le film n'aura pas l'occasion de faire
référence à Harry Potter qui lui, ne viendra au monde que le 31
juillet 1980. C'est donc à un univers semblable où est notamment
évoquée la fameuse école des sorciers dans laquelle étudiera
presque un siècle plus tard le jeune Harry que le spectateur est
convié de suivre les aventures de Norbert qui contrairement à son
célèbre alter ego apparaît pour la première fois à l'écran
alors qu'il est déjà âgé d'une trentaine d'années. Bien que
précédent historiquement les différentes aventures menées par
Harry Potter et ses compagnons, il apparaissait important pour ce
premier volet des Animaux fantastiques
de conserver une certaine maturité dans le développement du récit
et de ses personnages. N'oublions pas que celles et ceux qui
découvrirent en 2001 Harry Potter à l'école
des sorciers ont
depuis bien grandit ! Une franchise dont le tableau n'avait
cessé de noircir au fil des récits et qui trouve avec Les
Animaux fantastiques une
juste continuité malgré son approche antéchronologique. La
reconstitution d'un New York datant des années 20 du siècle dernier
n'a rien ou presque à jalouser aux formidables décors londoniens
ayant servis de ''matière première'' aux époustouflants
environnements de la franchise Harry Potter.
Cet ''outre-monde'' féerique, rêvé par les magiciens en herbe et
les amateurs de récits où sorcellerie et magie se confondent et qui
dans le cas présent revêtent le gigantisme propre à la plus
célèbre des villes américaines...
L'ampleur
de la première séquence laissant présager d'un spectacle à venir
inoubliable, c'est avec un sentiment mitigé mêlé de déception que
l'on ressort de ces nouvelles aventures de l'univers J. K. Rowling.
La maturité qui s'était peu à peu installée dans l'univers de
Harry Potter semble avoir fait chemin inverse malgré les premières
impressions. Non pas que l'on soit retournés à un spectacle
uniquement réservé à nos chères têtes blondes mais malgré
l'accumulation conséquente de péripéties, Les
Animaux fantastiques s'avère
au final relativement fade. Multipliant les moments de bravoure
puérils et artificiels, il devient très rapidement difficile de
croire à cet univers de pacotille dont l'argument fantastique est
malheureusement rudoyé par une approche visuelle parfois déplorable.
Car en effet, et aussi étrange que cela puisse paraître, si
certains effets-spéciaux convainquent assez facilement, d'autres en
revanche minent l'intérêt du récit par leur vision plus proche des
univers déployés par les productions Pixar
que
de l'ultra-réalisme d'un Jurassic Park
âgé de près de trente ans en arrière. L'éternel combat entre le
Bien et le Mal où s'y déploient une prohibition élargissant son
champ d'action au delà de la seule question de l'alcool et où la
chasse aux sorcières y perdure à la manière des X-Men
est des plus classique. Proposant des symboles qui des deux côtés
sont parfaitement représentés, Les Animaux
fantastiques
impose un ton souvent léger, voire grotesque (Eddie Redmayne qui
dans le rôle de Norbert Dragonneau simule une parade nuptiale avec
l'une de ses créatures les plus imposantes), très enfantin mais
surtout, dramatiquement creux ! Il faut patienter longtemps,
très longtemps avant que le récit ne cesse de tourner en rond sur
lui-même. Toujours gangrené par des effets-spéciaux tout juste
acceptables (la plupart des animaux et certains arrière-plans
semblent provenir de cinématiques de jeux vidéos). Il faudra
patienter jusqu'à la dernière demi-heure, soit plus d'une heure
trente après le début, pour que le film prenne un semblant
d'intérêt. Face au poids lourd que furent les derniers volets de la
franchise Harry Potter, Les Animaux fantastiques
manque
cruellement d'ambition. Les délires graphiques, les
prota/antagonistes et l'aventure ne suffisant pas à faire de l’œuvre
de David Yates le grand film qu'il aurait dû être. L'on retiendra
donc en priorité de superbes décors et des personnages tantôt
attachants, tantôt repoussants (Colin Farrell dans le rôle de
Percival Graves (un ersatz du Magneto des X-Men)
ou
pire, Josh Cowdery dans celui du sénateur Henry Shaw, Jr.). Une
déception...
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