Entre 2009 et 2015, le
réalisateur néerlandais Tom Six balançait à la face du monde sa
copieuse trilogie The Human Centipede
constituée des voletsThe Human Centipede (First
Sequence), The Human Centipede II (Full Sequence)
et The Human Centipede III (Final Sequence).
Un premier volet carrément dingue, un second particulièrement
glauque et un troisième peut-être plus dingue encore que le
premier. Un bouquet final relativement hilarant. Oui mais voilà.
Alors que l'on attend avec plus ou moins d'impatience sa nouvelle
engeance reposant sur le concept de Schadenfreude
théorisé
par Sigmund Freud et qui voit des individus prendre du plaisir devant
le malheur des autres (The Onania Club,
tout un programme, et que tous les distributeurs de la planète se
refusent à.... distribuer), voici qu'une réalisatrice espagnole du
nom de Mar Targarona a plus ou moins décidé de reprendre le concept
de ce timbré de Tom Six en conviant deux interprètes (les acteurs
Marina Gatell et Pablo Derqui) à demeurer collés l'un à l'autre
durant un tout petit peu plus de soixante-dix minutes. Collés ?
Pas vraiment à vrai dire. Plutôt soudés, tricotés, opérés et
joins afin de ressembler peu ou prou à des siamois de sexe opposé !
Si le concept est relativement intéressant, le résultat, lui,
laisse quelque peu à désirer. Surtout si on compare la chose aux
trois longs-métrages de l'américain cités plus haut. De loin....
et même de très loin, on pourrait envisager Dos
comme l'adaptation d'une œuvre littéraire imaginaire conçue par la
part d'ombre de Stephen King. Un Richard Bachman en mode Body
Horror et
aux commandes d'une alternative qui se voudrait plus dérangeante
encore que l'excellent Jessie !
C'est
donc une femme qui se cache derrière tout ça. En sus, ils s'y sont
mis à quatre pour nous pondre ce récit. Cuca Canals, Christian
Molina, Mike Hostench et Daniel Padró. Une femme et un homme se
réveillent dans une chambre. Ils ne se connaissent pas mais sont
désormais soudés l'un à l'autre par l'abdomen. Impossible de se
déplacer l'un sans la coopération du second, les voici désormais
conversant, se demandant quel tordu a bien pu leur faire une chose
pareille. Entre confidences, méfiance, crises de nerfs et boulimie,
nos deux malheureux héros trouvent le moyen de s'embrasser et même,
oui, de s'envoyer en l'air. Quitte à se coltiner la tronche d'un
inconnu durant soixante-dix minutes, pourquoi pas ? Mais alors
qu'ils se remettent au lit pour se donner du plaisir mutuellement
malgré l'atroce douleur qui leur arrache ponctuellement des
grimaces, voilà que le grand méchant loup (Kandido Uranga) débarque nanti d'un look
improbable.... voire même carrément ridicule. Mar Targarona tente
bien de faire avancer le schmilblick mais malheureusement, l'intérêt
du film s'épuise assez rapidement. La faute à des séquences
hautement improbables vu l'urgence de la situation. Une heure et dix
minutes, ça peut paraître court. Mais dans le cas présent, c'est
déjà bien trop long. Une demi-heure de moins et sans doute que le
film aurait gagné en intensité. Et surtout en rythme. Nombre
d'échanges verbaux s'avèrent inintéressants au possible et l'ennui
gagne une fois passée la scène d'introduction. Même lorsque enfin
le nœud de l'intrigue se dénoue !
Proposé par la plateforme Netflix, on pouvait s'étonner d'y voir débarquer un long-métrage au sujet aussi sulfureux que celui de Dos. Pourtant, l’œuvre de Mar Targarona ne choquera pas grand monde à part, peut-être, les adeptes du tricot ou des ''faiseuses'' de pots de confiture ! La part de féminité qu'imprime la réalisatrice à son film a quelque chose de touchant dans sa naïveté mais ne contrebalance malheureusement pas la somme de défauts que contient Dos. Ou comment ruiner le potentiel morbide d'un scénario qui ne manque pas d'idées mais qui à l'écran se montre beaucoup trop timide...
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