Ce qu'il y a de navrant
mais également de génial avec Bruce Willis, c'est qu'à force
d'accepter de tourner dans n'importe quel long-métrage, on pourrait
désormais presque chroniquer l'un de ses films une fois par mois.
Rien que pour cette année 2022, l'acteur américain a déjà bien
rempli son cahier des charges avec un quota de longs-métrages qui
ferait pâlir de jalousie un Steven Seagal qui depuis deux ans n'est
apparu dans aucun film mais que l'on devrait logiquement retrouver
prochainement dans deux œuvres actuellement en pré-production. Dix
longs-métrages pour Bruce Willis alors que nous n'avons pas encore
atteint la moitié de l'année ! Et parmi eux, A Day to
Die du
réalisateur afro-américain Wes Miller. Rien qu'à l'affiche, on se
doute bien que ce nouveau long-métrage mettant en vedette l'ancienne
star du cinéma d'action ne va pas faire dans la dentelle. Du
testostérone pur jus, armes à la main, avec explosions garanties
(c'est du moins ce que semble promettre la dite affiche). Accompagné
de Kevin Dillon (oui, oui, le frère de...) et de Frank Grillo, Bruce
Willis apparaît d'emblée comme une figure de cire qui, espérons-le
(et là où y'a de l'espoir...), n'est que le résultat d'un soin
tout particulier apporté par un graphiste ayant eu la main lourde au
moment de concevoir l'affiche !
Concernant
le film lui-même, comme l'on pouvait s'y attendre, A
Day to Die est
mauvais. Mais s'il n'atteint pas les cimes de la médiocrité comme
ce fut le cas l'année dernière avec Hard Kill
de Matt Eskandari, Apex
et Cosmic Sin d'Edward
Drake, ou Fortress
de James Cullen Bressack, on aura rarement vu une ancienne gloire du
cinéma d'action se corrompre dans un long-métrage à la facture
artistique aussi déplorable. Alors que le film de Wes Miller se
découpe en trois partie, c'est lors de la première servant
d'introduction que le spectateur aura l'occasion de constater
l’étendue des dégâts. Alors qu'une prise d'otage est en cours,
une équipe de soldats américains est chargée de pénétrer un
bâtiment afin d'en déloger des suprématistes blancs qui ont fait
prisonniers des femmes et des hommes d'origine afro-américaine.
Malheureusement, rien ne se déroule comme prévu et la mission
tourne au carnage. Dix-huit mois plus tard, l'un des agents de cette
mission (Kevin Dillon dans le rôle de Conner Connolly) se retrouve
impliqué dans le meurtre de l'un des hommes de main d'un certain
Tyrone Pettis (Leon) qui le contraint désormais de lui verser la
modique somme de deux millions de dollars. En échange de quoi le
truand acceptera de libérer Candice, l'épouse de Conner qu'il vient
de faire kidnapper par ses hommes...
Si
le fond du film promet de bonnes choses aux amateurs de cinéma
d'action et de thrillers, l'enrobage est d'une rare laideur. La
séquence d'introduction endure des tares visuelles et scénaristiques
proprement abominables. D'une invraisemblance crasse (ici, pas de
furtivité mais une pénétration des lieux à coup de
lances-missiles!!!), la scène souffre notamment d'effets-spéciaux
fauchés. Fumées, explosions, hélicoptères s'écrasant au sol,
échanges de tirs... tout, absolument tout respire le factice et ne
laisse rien présager de bon pour la suite. Mais rassurons-nous, le
meilleur, ou certes, le moins pire, reste à venir. Reformant autour
de lui l'ancien groupe d'intervention militaire, Conner Connolly, son
frère Tim (Gianni Capaldi), Dwayne Miller (Vernon Davis) ou encore
Steven Rogers (Alexander Kane) vont braquer le principal concurrent
de Tyrone Pettis afin de mettre la main sur l'argent qui permettra de
faire libérer Candice. C'est donc là dessus que repose le second
acte de A Day to Die,
précédant un dernier, tout à fait incohérent, qui verra
finalement le truand et l'équipe de Conner collaborer afin de faire
tomber le chef de la police corrompu, un certain Alston,
qu'interprète Bruce Willis. Oui, celui que l'on avait déjà oublié
et qui participe bien au tournage du film. Avec un tel rythme et une
présence à chaque fois si réduite, celui qui incarna si
brillamment John McLane peut se permettre de tourner dans des
dizaines de films par an..
Comme
cela est de coutume depuis quelques années, l'affiche de A
Day to Die
est en partie mensongère puisque en mettant en avant Bruce Willis,
elle donne le sentiment que l'acteur y tiendra une place
prépondérante alors même qu'en comparaison de Kevin Dillon, Gianni
Capaldi ou Leon, son temps de présence est très largement réduit.
Ce qui n'est en soit pas vraiment rédhibitoire vu le jeu devenu
systématiquement monolithique de l'acteur américain. On se
surprendra cependant à suivre les aventures de Conner sans vraiment
broncher, à part lorsque interviennent les ''artificiers du
troisième millénaire'' dont le travail ne consiste plus à placer
des explosifs ça et là sur la scène d'action, mais de traiter les
séquences d'explosion à l'aide de CGI.
Malheureusement, dans le cas présent, le résultat à l'écran est
horrible et parfois à peine digne des EFX
de Sharknado
et consorts. Bref, le dernier long-métrage de Wes Miller ne laiss
ancun répit à Bruce Willis qui continue donc d'enchaîner les
mauvais rôles. Vous êtes prévenus...
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