Après un premier volet
exotique, un second qui l'était encore davantage et donc
fantaisiste, Kevin Connor revenait en 1977 avec le troisième et
dernier opus d'une trilogie consacrée aux voyages fantastiques sur
des continents jusque là, encore inexplorés. Avec Le
Continent oublié (The People That Time Forgot),
le réalisateur britannique semble avoir retenu la leçon des défauts
qui émaillaient Le sixième continent
et Centre terre : septième continent et
nous propose cette fois-ci un spectacle beaucoup plus crédible en
terme d'environnements. Sans doute parce qu'ici, une partie de
l'intrigue a été tournée en décors naturels, abandonnant ainsi le
cadre farfelu du second volet où l'on pouvait notamment croiser des
champignons géants ou des rideaux de feu provoqués par l'écoulement
d'un magma présent sous le manteau de notre planète. Suite directe
du Sixième continent
et non pas du deuxième volet qui ne reprenait quant à lui aucun des
personnages d'origine, Le Continent oublié
s'ouvre
sur une expédition lors de laquelle le major Ben McBride, la
photographe Lady Charlotte Cunningham, le paléontologue Norfolk et
l'artilleur mécanicien Hogan partent à bord d'un avion à la
recherche de Bowen Tyler (qu'interprète toujours l'acteur Doug
McClure) qui, souvenez-vous, jetait à la fin du premier long-métrage
une bouteille à la mer, espérant ainsi qu'une équipe d'exploration
soit lancée à sa recherche. L'avion survole alors des montagnes
enneigées de l'Antarctique avant d'être subitement attaqué par un
ptérodactyle, lequel provoque le crash de l'engin. Ses quatre
passagers se retrouvent alors cloués au sol dans une zone désertique
et vont être très rapidement confrontés à diverses créatures
ainsi qu'à diverses tribus sauvages...
Si
dans Le Continent oublié l'absence
de Caroline Munroe qui illuminait la pellicule de sa beauté et de
ses ''charmes'' est ici fort logique, Kevin Connor n'en oublie pas
cependant son public puisqu'il ajoute à ce troisième volet la
présence de l'actrice britannique Dana Gillespie dans le rôle de la
sauvageonne Ajor et dont les atouts n'ont rien à envier à ceux de
celle qui quatre ans plus tard allait se frotter à l'un des plus
impressionnants tueurs en série auquel le septième art ait donné
naissance (impressionnant Joe Spinell dans le cauchemardesque Maniac
de William Lustig). Dana Gillespie nous offre une magnifique paire de
poumons contrecarrant en partie la froideur du personnage
qu'interprète de son côté l'actrice Sarah Douglas ! Beaucoup
plus immersif puisque visuellement plus réaliste, on s'étonne
parfois des progrès parcourus en l'espace d'une année seulement en
matière d'effets-spéciaux avec notamment la présence à l'écran
d'un stégosaure plutôt convaincant, tantôt filmé à l'échelle
humaine, tantôt intégré sur fond vert. À l'origine, Kevin Connor
n'avait pas prévu cette suite du Sixième
continent
mais pensait tout d'abord s'attaquer à un autre personnage créé à
l'origine lui aussi par l'écrivain américain Edgar Rice Burroughs,
John Carter. Mais pour une question de contrat, les spectateurs
auront alors droit au retour de Bowen Tyler pour un récit
visuellement beaucoup plus riche. Situant en partie son action dans
des grottes, Le Continent oublié bénéficie
de sympathiques costumes et de décors parfois saisissants (les
catacombes constituées de milliers de crânes humains)...
Le
héros du Sixième continent partageant
ici la vedette avec Ben McBride, ce dernier est interprété par
Patrick Wayne qui n'est autre que le fils de la star du western
américain John Wayne. Quant à Doug McClure, l'acteur a depuis pris
de la bouteille et arbore une barbe et une chevelure de belle
envergure. On apprend dès son retour à l'écran le sort qui fut
accordé à tout un peuple ainsi que le destin funeste auquel eu
droit Lisa Clayton qui fut aux côtés de Bowen, l'unique survivante
à l'issue des péripéties du Sixième
continent.
Le réalisateur et le scénario de Patrick Tilley justifiant ainsi
l'absence de l'actrice Susan Penhaligon qui trois ans auparavant
tenait le rôle de la jeune femme. Alors que dans le volet précédent
le compositeur Michael Vickers expérimentait toutes sortes de
sonorités électroniques (celui-ci œuvra notamment dans le porno
avec Chatouilleuses volcaniques
de Tudor Gates et Wilbur Stark en 1972), il laisse ici la place à
John Scott pour une partition plus classique mais collant
parfaitement à l'atmosphère générale du film. À noter qu'il sera
plus tard à l'origine des bandes musicales de
Nimitz, retour vers l'enfer de
Don taylor et de Greystoke, la légende de Tarzan
de
Hugh Hudson. Si comparativement aux deux précédents volets de la
trilogie Le Continent oublié s'avère
beaucoup plus maîtrisé, il perd sans doute en revanche un peu de ce
charme suranné que ses prédécesseurs avaient cependant réussi à
conserver. Un film d'aventures fantastiques qui demeure pourtant fort
dépaysant...
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