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dimanche 6 février 2022

Greystoke, la légende de Tarzan de Hugh Hudson (1984) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

On a beau se moquer gentiment de Christophe(r) Lambert, mais tout comme Jean-Claude Van Damme, pour ne citer que ce seul exemple, cet acteur franco-américain a tout de même su ponctuer sa carrière de quelques longs-métrages ''remarquables''. Quel que soit le sens que l'on donnera à ce mot dont la signification possède diverses interprétations, reconnaissons que dans les années quatre-vingt et même, la décennie suivante, il nous offrit quelques sympathiques incarnations. Fred, dans Subway de Luc Besson en 1985. Connor MacLeod dans Highlander de Russell Mulcahy en 1990. Peter Sanderson dans Face à face de Carl Schenkel en 1992. John Henry Brennick dans Fortress de Stuart Gordon en 1993. Ou encore Jack dans The Road Killers de Deran Sarafian. L'on eut même droit au tout début des années 2000 à un sous-Seven plutôt agréable avec Resurrection, une nouvelle fois réalisé par Russell Mulcahy. Mais avant tout cela, et bien d'autres pépites flirtant parfois dangereusement avec le Z, Christophe Lambert enchaîna quelques seconds rôles avant de tenir la vedette de Greystoke, la légende de Tarzan, ce grand film d'aventures signé du réalisateur britannique Hugh Hudson et adapté du roman de l'écrivain américain Edgar Rice Burroughs paru pour la toute première fois en 1912 dans le magazine All-Story Magazine. Greystoke, la légende de Tarzan, c'est tout d'abord une anecdote personnelle dont je ne suis pas peu fier puisque je me souviens encore qu'à l'époque de sa sortie sur grand écran, je m'étais rué dans l'une des deux salles du cinéma Cosmos de Chelles, en Seine et Marne. C'était il y a trente-huit ans et l'expérience fut si enthousiasmante que je devais y retourner une seconde fois, dès le lendemain. Mon père, avec sa manière si particulière de montrer son amour pour son fils en ce temps là me rétorqua que si j'y avais été deux fois, c'est parce que je n'avais pas compris le film lors de la première projection. Tout l'humour typique de ce grand monsieur originaire du Nord Pas de Calais, ce département issu de cette région administrative du nord de notre pays pompeusement connu sous le nom de Hauts-de-France depuis 2014... (Papa, je t'aime)...


Difficile de demeurer objectif devant un film qui trente-huit ans plus tard reste étrangement l'une de mes meilleures expériences cinématographiques vécues dans les salles obscures. Et pourtant, aujourd'hui, en 2022, le film de Hugh Hudson, dont le Québec respecta religieusement le titre original en le traduisant sous celui de Greystoke, la légende de Tarzan, seigneur des singe paraît déjà beaucoup moins fort qu'à l'époque de sa sortie en 1984. D'une durée sensiblement vertigineuse de cent-trente minutes, le film n'en était déjà pas moins charcuté puisqu'à l'origine pensé comme une œuvre s'étendant bien au delà de ses deux heures et trente minutes puisqu'il en alignait pas moins de trois. Oui, trois heures dont on pouvait espérer que la demi-heure supplémentaire aurait pu pallier à certains manques ignorés sous forme d’ellipses. On pense notamment au naufrage du navire qui transporte à l'origine Alice et Jack Clayton, futurs parents de John/Tarzan, ou de certaines autres séquences dans la jungle qui auraient sans doute mérité d'être rallongées. Car le principal soucis dont souffre Greystoke, la légende de Tarzan se situe sans doute dans la légèreté de la mise en scène de certaines situations. Comme l'affrontement entre Tarzan et l'un des singes de sa tribu qui se résume ici à quelques.... singeries et un combat sous l'eau se déroulant en l'espace d'une toute petite poignée de secondes. Décomposé en deux parties, entre l'Afrique équatoriale et l'impressionnante demeure des Clayton, le spectateur aura surtout retenu les splendides séquences tournées dans la jungle du parc national Korup dans la partie ouest du Cameroun. Dans des conditions qui s'avéreront forcément difficiles, le film offrira cependant des images d'une beauté exotique renversante parmi lesquelles, les magnifiques chutes d’Ekom-Nkam....


Au côtés de Christophe Lambert qui débutait là véritablement sa carrière internationale, l'actrice originaire de la Caroline du sud Andie MacDowell apparaissait dans son tout premier rôle. Celui de Jane Porter, célèbre future épouse de l'homme-singe rencontrée lors du retour du héros dans la patrie d'origine de ses parents, l'Angleterre aristocratique. Nous retrouvons également l'excellent Ian Holm qui cinq ans après avoir notamment interprété l'inquiétant androïde Ash dans le chef-d’œuvre de science-fiction horrifique de Ridley Scott Alien, le huitième passager endossait le rôle de l'explorateur britannique, le capitaine Phillippe D'Arnot. Greystoke, la légende de Tarzan offre un joli contraste entre la jungle et l'Angleterre victorienne. Entre la sauvagerie de la première et le clinquant de la seconde. Un beau film d'aventures, parfois émouvant, dans lequel Christophe Lambert offre l'une de ses meilleurs incarnations, mais qui souffre sans doute d'être découvert de nos jours sur petit écran, quelle que soit ses dimensions. En effets, Greystoke, la légende de Tarzan est d'abord et avant tout un long-métrage pensé pour le cinéma. Moins fabuleusement envoûtant que lors de sa sortie sur grand écran, l’œuvre de Hugh Hudson n'en demeure sans doute pas moins l'une des meilleures adaptations du cycle Tarzan de Edgar Rice Burroughs...

 

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