Le 19 avril 1993,
quatre-vingt deux adeptes de la sectes dirigée par le gourou David
Koresh périrent dans une ferme de Waco au Texas. L'année suivante,
le 05 octobre 1994, vingt-trois corps furent découverts dans une
ferme située à Cheiry, un village de la Broye fribourgeoise située
en Suisse Romande. Et plus tard dans la journée, vingt-cinq autre
cadavres à plus de cent-cinquante kilomètres de là dans le hameau
de Grange à Salvan. Rapport entre toutes les victimes ? Elles
sont toutes mortes dans des incendies volontaires ordonnés aux
États-Unis par David Koresh et sa secte des Davidiens et en
Suisse par les dirigeant de la secte de l'Ordre du temple solaire
fondée en 1984 par Luc Jouret et Jo Di Mambro. Deux faits divers
authentiques n'ayant aucun rapport direct mais qui trouvent cependant
un lointain écho les ayant précédé avec Bad Dreams
(également connu sous le titre de Panics)
que réalisa en 1988 l'américain Andrew Flemings, scénariste,
producteur et donc réalisateur de dizaines d'épisodes de séries
télévisées et de quelques longs-métrages dont le sympathique
Dangereuse
alliance
(The Craft)
en 1996. Mais de quel rapport parlons-nous exactement ?De cette
introduction plutôt courte mais réussie qui voit un certain Harris
(l'acteur Richard Lynch), gourou d'une secte, contraindre ses adeptes
de l'accompagner dans une mort affreuse puisque là aussi, il s'agit
du feu. Bien évidemment, on sort là du contexte dramatique des deux
faits-divers évoqués plus haut mais la relative similitude entre le
réel et la fiction se confond durant un court instant...
Si
Panics
semble bénéficier d'une réputation plutôt flatteuse parmi
certains amateurs de fantastique et d'horreur, reconnaissons tout de
même que le film d'Andrew Flemings s'avère relativement décevant.
Tout d'abord parce qu'il empiète sur les plates-bandes d'un certain
Freddy Krugger, le plus célèbres des grands brûlés, et notamment
sur ses troisièmes aventures visibles sur les écrans de cinéma
l'année précédent la sortie de Panics.
On parle évidemment là de l'excellent Les
Griffes du cauchemar
du réalisateur Chuck Russell et ses remarquables effets-spéciaux
notamment conçus par les célèbres Kevin Yagher, Greg Cannom et
Screaming Mad George ! Ensuite parce que le long-métrage
d'Andrew Fleming s'en inspire un peu trop sans jamais parvenir à
l'égaler ou même faire oublier les hallucinantes séquences de
cauchemar dont seront les victimes des adolescents dits
''suicidaires''. La présence de l'actrice Jennifer Rubin au
générique n'est donc pas anecdotique puisqu'elle fit partie du
casting du classique de Chuck Russell dans lequel elle interprétait
déjà l'une des adolescentes, supposée suicidaire elle aussi et
donc internée à l'hôpital psychiatrique de Westin Hills. Autre
lieu, autres personnages, autre réalisateur mais un récit qui
ressemble fort au scénario écrit à l'époque par Wes Craven (le
créateur de la franchise), Bruce Wagner, Frank Darabont et le
réalisateur lui-même. De là à imaginer que celui de Panics
écrit par Andrew Fleming, Michael Dick, P.J. Pettiette et Yuri
Zeltser puisse n'être qu'un plagiat des Griffes
du cauchemar,
il n'y a qu'un pas...
Gilbert
A. Mosko, Michèle Burke et Richard Snell n'ayant pas le talent ni
l'imagination des spécialistes des effets-spéciaux cités plus
haut, Panics
se situe au mieux au niveau d'une série B sympathique et au pire, au
niveau de ce qu'il est désormais commun de nommer sous l'appellation
Mockbusters !
Le plus drôle (ou le plus sinistre et dérangeant, c'est à chacun
de voir), est l'évocation du personnage incarné par Richard Lynch
qui outre le fait qu'il renvoie presque directement au rôle qu'il
tint dans le très curieux Meurtres sous contrôle
(God told me to)
que le réalisateur Larry Cohen réalisa en 1976, ravive ce terrible
événement qui se produisit en juin 1967 lors duquel, le futur
acteur (qui débutera véritablement sa carrière l'année suivante
avec le court-métrage LSD: Trip to Where ? de
Harvey R. Langee) s'immola par le feu alors même qu'il était sous
l'influence de diverses drogues ! Panics
revêtirait-il
une forme de thérapie tardive pour cet acteur à la trogne
incroyable ? Probablement qu'il n'en eut pas besoin.
Contrairement à cette poignée d'adolescents qui connaîtront un
sort aussi triste que celui des ''héros'' du long-métrage de Chuck
Russell. Des gamins qui seront suivis par les acteurs Harris Yulin et
Bruce Abbott dans les rôles respectifs du Dr. Berrisford et du Dr.
Alex Karmen. Si le premier est plus connu pour son visage que pour
son nom, le second, lui, est demeuré célèbre pour avoir été
notamment l'une des vedettes du classique gore de Stuart Gordon,
Re-Animator...
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