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samedi 12 juin 2021

The Dead Center de Billy Senese (2018) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Second long-métrage de Billy Senese après Closer to God en 2014, The Dead Center venait à bien nommé quatre ans plus tard pour nous rappeler que même au sein d'une thématique vue et revue sur petit et grand écran ou en littérature, il est toujours possible de proposer quelque chose de neuf. C'est en partie en cela que le film de Billy Senese tient toutes ses promesses. Mais pas que. Il y a aussi le traitement, cette manière si particulière de nous conter une histoire tournant autour du thème apparemment éculé du Mal. Sans fioritures exagérées qui décrédibiliseraient instantanément le propos, le réalisateur plonge ses interprètes au cœur d'une mystérieuse affaire concernant un certain Michael Clark qu'interprète l'acteur Jeremy Childs, frère siamois cinématographique du Michael Shannon/Curtis LaForche du troublant Take Shelter réalisé par Jeff Nichols et sorti en janvier 2012. Tourné sous sédatifs mais pas pour autant ennuyeux, The Dead Center distille une ambiance relativement inconfortable notamment due au contexte situé dans un asile de fou où les patients soliloquent d'incohérents monologues, où les infirmiers font leurs rondes nocturnes et où les médecins tentent de mettre un nom sur les diverses pathologies dont sont atteints leurs patients. Et parmi ces derniers, Michael Clark, justement, que le réalisateur décrit malheureusement dès les premiers instants comme un homme s'extrayant d'un sac mortuaire après que ceux qui le prirent en charge l'aient considéré comme mort...


Un de ces détails qui font l'erreur de briser un chouilla du mystère qui entoure un ou plusieurs personnages. Fort heureusement, il y a là suffisamment de matière pour que le scénario de The Dead Center écrit lui-même par Billy Senese conserve une grande part de mystère. Surtout, le film se décompose en deux sections parfaitement distinctes tout en étant indissociables l'une de l'autre. D'un côté, l'étude comportementale du patient par le psychiatre Daniel Forrester qu'interprète Shane Carruth (acteur, mais aussi réalisateur de Primer et Upstream Color, deux œuvres de hard science-fiction) et de l'autre, l'enquête policière menée par Edward Graham qu'incarne Bill Feehely. Derrière cette double intrigue passionnante où le fantastique s'invite très rapidement comme le sous-entend tout d'abord le comportement du malade, le récit développe un scénario ''multi-prises'' qui laisse envisager tout et n'importe quoi. Au téléspectateur de se faire sa propre opinion, qu'elle soit avérée lors de la dernière partie ou tout à fait en désaccord avec ce qu'a voulu dire l'auteur. ATTENTION SPOILERS !!! On pourra peut-être y voir durant un temps une alternative dépressive au chef-d’œuvre de Jack Sholder, Hidden avant de comprendre que la vérité est ailleurs. Dans les écrits sacrés et notamment dans d'anciens textes religieux et poétiques de l'Inde ancienne comme le relate un article de journal accroché au mur d'une chambre et où est inscrit : ''Je suis la bouche de la Mort. Personne ne m'échappe''. On comprend alors que l'on est loin de l'idée que l'on se faisait au départ et qu'il s'agit plus ici d'un cas de possession ou du moins, d'une présence maléfique positionnée en tant que corps étranger... FIN DU SPOILERS !!!


The Dead Center distille parfois un étrange sentiment de malaise dû à des visions mortifères aussi glaçantes que purent l'être en leur temps les visuels morbides de l'étouffant Macchie solari réalisé par l'italien Armando Crispino en 1975. Mais aussi dû à la présence de l'acteur Jeremy Childs et son regard de poisson mort, le corps recouvert de brûlures dont certaines semblent rituelles. Plutôt que de nous livrer la totalité des clés de l'énigme et quitte à nous laisser croire qu'une suite puisse être immédiatement mise en chantier à l'issue de celui-ci, The Dead Center abandonne le spectateur avec quelques questions en tête. Des réponses que l'on attend mais dont la dérobade ne laissera cependant personne circonspect. Car en effet, l'essentiel est dit et il ne faudra pas bien longtemps pour comprendre quel peut être le rôle de ce curieux patient sans pour autant avoir de réponse quant aux raisons de ses agissements. Une réponse qui d'ailleurs nous est sans doute offerte à travers les dites coupures de journaux. Envoûtant...

 

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