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mercredi 5 mai 2021

Anthropophagous 2000 d'Andreas Schnaas (1999) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Si Anthropophagus de Joe D'Amato pouvait encore faire illusion en évoquant le débarquement de touristes sur une île grecque, son remake signé dix-neuf ans plus tard par l'allemand Andreas Schnaas aura déjà, lui, beaucoup plus de difficultés pour nous convaincre que l'action se situe elle aussi sur l'une de ces îles que citent les divers résumés. Fauché comme les blés, Anthropophagous 2000 est d'abord un hommage au cinéaste italien qui meurt trois mois avant la sortie de ce remake. Un calendrier, fruit du hasard, qui ne doit pourtant pas faire oublier que la vision d'Andreas Schnaas n'a d'hommage que dans l'esprit puisque comme le réalisateur transalpin, l'allemand signe un long-métrage épouvantablement mauvais. Et ce qui se voudrait justement un hommage en allant (involontairement) jusqu'à coller à l'esprit Z de l’œuvre originale s'affirme comme une attestation selon laquelle sans pognon ni imagination, rien de bon ! Parce que des réalisateurs qui réfléchissent au contenu et à la composition de leur œuvre moyennant des budgets de misère, il y en a eu et il y en aura toujours. Mais là où persévéreront certains d'entre eux se retrouvera toujours dans un résultat qui à l'écran se traduit par un résultat catastrophique. Anthropophagus version 1980 a beau bénéficier d'un statut culte et d'une aura spécifique auprès d'un certain public notamment grâce (ou à cause) à deux séquences qui, si sur le papier son gratinées (l'avortement contraint d'une future maman et l'anthropophage du titre s'auto-dévorant les entrailles), sont en réalité tout sauf réalistes et donc ratées... surtout la première d'entre elles...


Notons que bien avant que le réalisateur allemand ne décide de s'approprier le sujet de Joe D'Amato et George Eastman (ce dernier incarnant également le rôle du cannibale), une (fausse) suite fut mise en chantier sous le titre de Rosso Sangue, toujours réalisée l'année suivante par Joe D'Amato, scénarisée par ses soins ainsi que par Michele Soavi (notamment réalisateur du cultissime Bloody Bird en 1987), George Eastman interprétant non plus le personnage de Nikos Karamanlis mais celui de Mikos Stenopolis ! En 1999, c'est Andreas Schnaas qui reprend lui-même le rôle de Nikos Karamanlis dans un remake reprenant une part des éléments de l’œuvre originale. Mais alors que dans la version de Joe D'Amato, l'insignifiance du récit n'était même pas rattrapée par ses effets-spéciaux de très mauvaise qualité (le fœtus n'était rien d'autre qu'un lapin acheté chez le boucher du coin), Andreas Schnaas se fait, et NOUS fait plaisir avec une accumulation d'atrocités qui feront le bonheur des amateurs de gore pas trop regardant sur le réalisme de certains maquillages. Les hostilités débutent sur une plage après une séance de "in out in out" (Alex, si tu me lis) aussi passionnante qu'un reportage sur la culture des huîtres. Sous une tente, une jeune asiatique tatouée à peu près partout sur le corps découvre son compagnon égorgé avant d'être ''proprement'' massacrée à coups de hache. Efficace ! Surtout que la séquence se termine par un arrachage de visage particulièrement gerbant...


Très vite, le spectateur aura l'occasion de découvrir la très mauvaise qualité d'image. Sans doute due à l'acquisition par Andreas Schnaas d'un caméscope d'une autre époque. Un style visuel auquel s'allient sans complexe une mise en scène et un montage désastreux ainsi qu'une interprétation au rabais. Vu le look de certains ''acteurs'', on se doute que le réalisateur n'est pas allé chercher bien loin et qu'il a demandé à quelques amis personnels d'accepter de jouer dans ce qui s’avérera être son quatrième long-métrage après qu'il ait signé sa trilogie Violent Shit dont l'excellente et cultissime collection Haxan Films nous permis de découvrir les prémices en France dans le milieu des années quatre-vingt dix. L'intrigue ? En gros, des touristes en balade sur une île grecque vont être les victimes d'un homme devenu fou depuis que son épouse et leur petite fille sont mortes à la suite d'un naufrage. Courage, chers spectateurs.... prenez au moins le temps de vous habituer au style de jeu et de mise en scène particulier des interprètes et du réalisateur car la surprise n'en sera que plus grande. Toutefois, ne jamais oublier que l'on est bien face à du bon gros Z qui tâche. La fascination du réalisateur pour le vomi s'exprime à plusieurs occasions et dans un goût des plus douteux. Digérées ces quelques courts passages dont nous nous serions bien passés, le film, malgré ses innombrables défauts, vaut surtout pour sa longue liste d'atrocités exposées à l'écran : égorgements, éviscérations, fracture ouverte de l'avant-bras, extraction des viscères par la bouche (un hommage au Frayeurs de Lucio Fulci?), empalement (autre hommage mais cette fois-ci au Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato) et j'en passe et des meilleurs. On a même le droit aux deux séquences qui offrirent sa réputation au long-métrage de Joe D'Amato. Sauf que cette fois-ci, Andreas Schaas repousse très largement l'ignominie de l'acte d'avortement. Futures mamans, bienvenue à vous ! Bref, Anthropophagous 2000 est visuellement laid, interprété à l'arrache, à peine mis en scène, monté n'importe comment (on passe du jour à la nuit en un instant) mais question gore, il y a de quoi se remplir la boite à fantasmes. Choisissez votre camp. Joe D'Amato ou bien Andreas Schnaas ?

 

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