L'affiche du long-métrage
Affaire de Famille
ressemblant en tout point à celles des comédies franchouillardes
des années soixante-dix quatre-vingt, le film aurait pu être condamné à finir sa carrière au format DVD, vendu à deux euros
dans les bacs des supermarchés. Pourtant, à l'image de la dite
affiche, ce premier long-métrage réalisé par Claus Drexel en 2007
est une œuvre qui joue du début à la fin sur les apparences. Pour
commencer, évoquons l'un des rares points noirs du film : on a
effectivement souvent l'impression d'être devant un téléfilm de
luxe plutôt que dans une œuvre vouée à être projetée sur grand
écran. Ce qui s'avère en définitive peu contraignant puisque le
concept et ses interprètes font que l'on oublie très rapidement la
légèreté de la mise en scène pour ne plus se concentrer que sur
le déroulement de l'intrigue. Affaire de Famille
est une comédie noire qui lorgne du côté du thriller. Miou-Miou,
André Dussolier et Hande Kodja en sont les membres tandis qu'Eric
Caravaca incarne le rôle d'un inspecteur de police et Julien
Courbey, celui d'un voyou...
Tout
commence ''tranquillement'' avec l'incendie de la serre des
Guignebont, se poursuit avec la découverte d'un sac rempli de
billets de banque et se termine par un projet d'escapade vers le
Brésil. André Dussolier est Jean Guignebont, supporter de football,
ancien avant-centre du Grenoble Foot 38. Miou-Miou interprète son
épouse Laure. Elle tient une boutique de bric à brac, adore les
romans d'épouvante et le chocolat. Hande Kodja est Marine, la fille
des Guignebont. Un brin rebelle et plus proche de sa mère que de son
père. Eric Caravaca campe le rôle de l'inspecteur Vivant qui
enquête sur l'incendie survenu chez les Guignebont tandis que Julien
Courbey est une petite frappe au look de gangsta rap qui aimerait
récupérer le fruit d'un butin sur lequel a mis la main le père de
famille..
Une
famille originale pour un scénario qui ne l'est pas moins. Construit
en trois chapitres et un épilogue, Affaire de
Famille use
du principe des différents points de vue d'une même séquence. Le
premier étant vu à travers les yeux de Miou-Miou, puis d'André
Dussolier et enfin de ceux de Hande Kodja. Le principal intérêt du
long-métrage de Claus Drexel se situe au niveau de la perpétuelle
réinterprétation des événements puisque à chaque changement de
chapitre une vision nouvelle apporte des réponses différentes,
elles-mêmes contredites par le chapitre suivant. L'interprétation
juste ne bouleverse cependant pas les habitudes du spectateur même
si découvrir André Dussolier dans ce registre, une arme à la main,
peut amuser. Miou-Miou est attendrissante et Julien Courbey savoureux
dans le rôle de ce pseudo rappeur portant cheveu ras et collier
''bling bling'' autour du cou. Pour un premier long-métrage, Claus
Drexel réalise une comédie qui en dépit d'un visuel
''inesthétique'' est vraiment sympathique, légère, sans prises de
tête, astucieuse et jamais ennuyeuse. Une jolie petite découverte...
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