Mettons un instant de
côté notre travail et asseyons-nous quelques minutes pour réfléchir
sur la pensée du philosophe américain Frito Pendejo qui disait,
''Heu....''. Imaginons
un monde où régneraient paix
pet et bonne humeur
doigts d'honneur. Un pays où les collines verdoyantes de Hollywood
auraient laissé la place à des montagnes de détritus. Une contrée
où parler en bon français passerait au mieux, comme ringard, et au
pire, comme le signe d'une orientation sexuelle très mal acceptée.
Un monde où l'homme le plus intelligent du monde (car comme tout le
monde le sait, L'Amérique EST le monde) aurait un quotient
intellectuel avoisinant les quatre-vingt et la femme la plus
''savante'' serait une ancienne prostituée... C'est à peu de choses
près le monde dans lequel nous convie le réalisateur
américano-équatorien Mike Judge, auteur entre autre de Beavis
et Butt-Head se font l'Amérique
en 1996 et de 35
heures, c'est déjà trop
en 1999. En 2006 sort sur les écrans de cinéma outre-atlantiques
Idiocracy.
Une œuvre qui pour beaucoup de jeunes adolescents et même pour
certains, plus âgés, nés très peu de temps avant le nouveau
millénaire, est et demeurera sans doute comme le film de toute une
génération. Comme pu l'être considéré objectivement le
chef-d’œuvre de John Hugues The
Breakfast Club
en 1985 ou abusivement Le
Grand Bleu
de Luc Besson trois ans plus tard, Idiocracy
reste une vision pessimiste de notre lointain avenir mais dont la
pertinence se remarque aujourd'hui, au quotidien. Qui n'a pas un jour
croisé une bande d'adolescents névrosés accrochés à leur
téléphone portable et charriant un langage dénué de toute
coordination linguistique vit soit sur une autre planète, soit a été
plongé dans un état de stase ces trente dernières années.
En
2005, le soldat Joe Bauers et la prostituée Rita eurent le malheur
d'accepter de participer à un projet organisé par l'armée
américaine. Celui de rester durant une année entière enfermés
dans un caisson de cryogénisation. Malheureusement, le projet est
compromis lorsque le haut responsable du projet se retrouve en
prison. L'armée décide de stopper les essais mais oublie totalement
les caissons et ceux qu'ils renferment. C'est ainsi que Joe et Rita
se retrouvent propulsés au vingt-sixième siècle dans un monde où
il ne fait bon vivre que pour les idiots. Séparés de Rita, Joe
cherche par tous les moyens de retrouver la jeune femme mais connaît
quelques soucis avec la justice. En effet, ne portant pas sur lui le
code barre qui permet désormais d'identifier chaque individu, il est
jeté en prison après une parodie de procès vite expédié.
Cependant, lors d'un test d'aptitudes intellectuelles, Joe démontre
des compétences qui lui permettent de gravir instantanément les
plus hautes marches du pouvoir. Désigné ministre de l'intérieur
par le président des États-Unis d'Amérique Dwayne Elizondo
Mountain Dew Herbert Camacho (l'acteur Terry Crew), il est notamment
chargé d'étudier les causes de l'infertilité des sols...
Interprété
par Luke Wilson que l'on a pu notamment découvrir dans l'excellent
épisode de X-Files,
Le
Shérif a les Dents Longues,
le personnage de Joe va devoir accomplir des prouesses s'il veut
pouvoir changer les choses dans un monde où l'ignorance et
l'abrutissement des masses est la norme. ''Lobotomisés'', abrutis
par des programmes télévisés dignes des pires choses que le média
Télé est capable de proposer de nos jours, l'Homme (et par
extension la femme, donc) est désormais incapable de traiter les
problèmes qu'il rencontre. Comme la sécheresse, la diminution des
denrées alimentaires ou le traitement des déchets. Sous son aspect
de comédie bouffonne, ce qu'il demeure effectivement, Idiocracy
alerte de manière caricaturale sur ce qu'il pourrait advenir de
notre humanité. Mike Judge choisi de faire les choses en grand. Les
décors sont parfois remarquables, entre montagnes de détritus,
immeubles et ponts effondrés, marchés grouillant de vie. Et puis,
il y a l'interprétation. D'abord celle des deux principaux
protagonistes, ou celle de Dax Shepard qui personnifie à merveille
le crétin de base. Amusant, sans plus, malgré une imagination
débordante qui provoque cependant quelques anachronismes (un avion
dans le ciel à une époque où le quotient intellectuel est tel que
l'on imagine difficilement un individu capable d'en prendre les
commandes?), Idiocracy
repose sur un concept qui explique de manière trop simpliste le
phénomène responsable de l'état de délabrement de notre planète
et de ses habitants. Les enjeux sont énormes mais là encore, Mike
Judge les règles en deux trois coups de cuiller à pot. Reste que le
couple Luke Wilson et Maya Rudolph fonctionne plutôt bien et se
révèle attachant. Le statut de film culte échappe malheureusement
à cet Idiocracy
visionnaire
mais qui aurait mérité, parfois, un brin de sérieux pour entrer
dans la cours des grands du cinéma d'anticipation dystopique.
Sympathique, sans plus...
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