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jeudi 7 mai 2020

Les Trois Fugitifs de Francis Veber (1989) - ★★★★★★★☆☆☆



À droite, Pierre Richard, Gérard Depardieu, Jean Carmet, Maurice Barrier, Jean Benguigui et Anaïs Bret. À gauche, Martin Short, Nick Nolte, Kenneth McMilla, James Earl Jones, Bruce McGill, et Sarah Rowland Doroff. Au centre, Francis Veber, le réalisateur et scénariste de La Chèvre, Le Jaguar, Le Dîner de Cons ou La Doublure. D'un côté, Les Fugitifs, comédie culte réunissant deux des plus populaires interprètes français. De l'autre, parmi les plus couramment vus sur les écrans américains à l'époque. On ne présentera pas Nick Nolte et sa filmographie longue comme un bras mais plutôt Martin Short, dont le nom n'évoquera peut-être pas grand chose pour certains mais qui fut notamment en 1987, l'un des deux principaux interprètes de l'excellente comédie fantastique L'Aventure Intérieure de Joe Dante. En adaptant son propre film trois ans après sa sortie en 1986 sur les écrans français, Francis Veber ne prenait pas trop de risques de l'autre côté de l'Atlantique. Scénario clé en main, il lui aura simplement fallut adapter à la sauce américaine le principe des Fugitifs. Si le concept du remake américain adapté d'une comédie française est souvent l’objet de quolibets plutôt objectifs de la part des vrais amateurs de comédies françaises (il n'y a qu'à voir le traitement qu'a infligé au Dîner de Cons le réalisateur américain Jay Roach avec son adaptation intitulée The Dinner pour s'en convaincre), il est en revanche moins risqué de proposer un produit formaté pour le public américain.

Mais si ce dernier repose en général beaucoup moins sur les dialogues que sur le comique de situation et la gestuelle de ses interprètes, confier le remake des Fugitifs à Francis Veber était peut-être une manière d'offrir à la comédie américaine autre chose qu'une succession de séquences uniquement axées sur les pitreries de ses interprètes. Connaissant les qualités de l'auteur français, on pouvait s'attendre à retrouver la subtilité de son travail effectué sur notre territoire. Mais si d'une manière générale, la plupart des dialogues et des situations de The Fugitives demeurent fidèles à ce qu'il écrivit trois ans auparavant, les fans de l’œuvre originale noteront une baisse très sensible au niveau des dialogues qui s'avèrent dans le cas présent, légèrement moins fins que dans Les Fugitifs. Ça n'est pas manquer d'objectivité ni faire preuve de chauvinisme pour le cinéma français que d'affirmer que le remake est nettement moins bon que l’œuvre originale. Si dans la plupart des situations, on retrouve bien l'esprit des Fugitifs, Nick Nolte, Martin Short et le reste du casting ont bien du mal à faire oublier Pierre Richard, Gérard Depardieu et les autres interprètes français.

Martin Short n'en est cependant pas moins amusant, jouant dans un registre légèrement plus hystérique que le jeu de Pierre Richard. En résulte forcément un personnage moins touchant lorsqu'il évoque sa gamine. D'ailleurs, à ce propos, si la toute jeune Sarah Rowland Doroff est attachante, Anaïs Bret était quant à elle carrément craquante. Si Nick Nolte fait parfois illusion, surtout de dos à vrai dire, certaines scènes le montrent étrangement peu naturel dans son comportement. Qu'il dodeline de la tête dans la banque ou qu'il feigne l'évanouissement, une balle plantée dans la jambe, le jeu de cet acteur pourtant parfois stupéfiant dans d'autres circonstances est assez désolant. Concernant le reste du casting, le public français aura sans doute beaucoup de mal à préférer le jeu de Kenneth McMilla à celui, excellentissime, de notre Jean Carmet national. Tout comme James Earl Jones qui n'efface jamais le souvenir du génial Maurice Barrier récemment disparu. La vision américaine de ces fugitifs ne manque d'ailleurs pas seulement de finesse qu'en terme de dialogue, mais également d'interprétation. Tout comme pas mal de situations, Les Trois Fugitifs est un peu plus bourrins (la police sortant la cavalerie et les sirènes lors du braquage, les bras droits de Charlie n'ayant clairement pas inventé la poudre ni le fil à couper le beurre, etc...). Mais curieusement, et contrairement à beaucoup d'autres remakes de comédies américaines, celui-ci demeure comme faisant partie des quelques tentatives plutôt sympathiques. Très nettement en deçà de l'original mais ne boudons pas notre plaisir de retrouver nos héros à la sauve américaine...

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