Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


samedi 9 mai 2020

Into the Forest de Patricia Rozema (2015) - ★★★★★★★★☆☆



Depuis un certains nombres d'années, beaucoup de cinéastes se sont penchés sur l'avenir de notre humanité. Et le bilan est généralement des plus sombres. Science-fiction post-apocalyptique, dystopies, survivalisme en milieu hostile, retour à la sauvagerie et à la barbarie. L'homme a de quoi se faire du soucis. Et pourtant, malgré les myriades de longs-métrages plus ou moins réalistes, allant d'une humanité décimée par des virus, des guerres ou des catastrophes naturelles, en passant par diverses invasions extraterrestres et jusqu'au mythe fantastique du mort sortant de sa tombe pour se nourrir de chair fraîche, les scénaristes ont eu matière à imaginer des futurs proches plus ou moins violents. En tout cas, souvent angoissants. Il en est cependant qui préfèrent encore croire que l'Homme cherchera à conserver son humanité même si autour de lui tout semble peu à peu se déliter. Il fallait sans doute la sensibilité d'une femme pour accoucher en 2015 de Into the Forest, une œuvre ni vraiment post-apocalyptique, ni jamais tout à fait dystopique. Tout juste dans laquelle les deux héroïnes s'avèrent empruntes d'un besoin naturel de survivre dans un contexte volontiers anxiogène. Vivant à l'écart de la ville, dans une maison isolée en pleine forêt, Nell et Eva sont contraintes de se débrouiller seules depuis que leur père est mort lors d'un accident survenu dans la forêt alors qu'il coupait du bois à l'aide de sa tronçonneuse (leur mère, elle, est déjà morte depuis un certain temps lorsque l'intrigue débute).

Mais également depuis qu'une étrange coupure d'électricité généralisée est survenue dans le pays. Un événement qui aurait pu demeurer anodin s'il n'avait pas eu tendance à perdurer dans le temps. Car sans électricité, beaucoup de choses vont changer en ville. À commencer par l'essence qui se fait de plus en plus rare, les rayons des supermarchés qui se vident, mais aussi et surtout les comportements qui changent. Si d'une manière générale Eva et sa jeune sœur Nell n'ont pas trop de soucis à se faire de ce côté là vu que pour arriver jusqu'à elles, il faut compter plusieurs jours de marche, leur isolement est cependant générateur d'une angoisse montante. Car le genre nous y a habitués : dans un monde où tout part à la dérive, les mauvaises rencontres sont parfois inévitables. Mais si les deux sœurs en feront les frais, le propos de Into the Forest ne tourne heureusement pas essentiellement autour du thème du retour à la barbarie. Non, avec tout la sensibilité qui semble la caractériser, la productrice, réalisatrice, scénariste et monteuse canadienne Patricia Rozema choisit d'abord de porter un message positif en offrant une part très importante du scénario à ses deux jeunes interprètes...

Dans les rôles respectifs de Nell et de sa sœur Eva, on retrouve les actrices Ellen Page ainsi que Evan rachel Wood. Justes, touchantes, admirablement mises en scène par la canadienne, elles ne peuvent qu'emporter tous les suffrages tant elles ont réussis à s'emparer de leur personnage. Si les moments de bonheur éphémères laissent très rapidement la place à l'inquiétude, le spectateur accompagne ces deux merveilleuses interprètes chaque fois que l'occasion lui est offerte et les quelques antagonistes discrètement évoqués lors de scènes parfois oppressantes (on pense notamment à la séquence nocturne lors de laquelle les deux filles et leur père croisent des types louches, ou plus tard, lorsqu'Eva est agressée par le vigile du supermarché Stan, interprété par le toujours inquiétant Michael Eklund (déjà bien flippant dans The Divide de Xavier Gens en 2011)) accentuent la pression qui opère sur les épaules des deux sœurs contraintes de se débrouiller seules. Into the Forest est une œuvre surprenante et touchante à la fois. Difficile de ne pas s'attacher à Eva et Nell. Proposé fut un temps sur la plateforme de streaming Netflix, le film est aussi l'occasion de véritablement faire connaissance avec une cinéaste qui compte... Une œuvre à ne surtout pas manquer, donc...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...