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jeudi 14 novembre 2019

Le Cycle de la Chair et de L'esprit: Videodrome de David Cronenberg (1983) - ★★★★★★★★☆☆



Considéré par une partie de la communauté ''cronenbergienne'' comme le meilleur film de son auteur, Videodrome est à juste titre, un grand film. Non seulement parce qu'il perpétue de la plus fascinante et dérangeante manière, la tradition d'un cinéaste qui a voué la majeure partie de sa carrière à examiner la dégénérescence physique et intellectuelle de ses personnage. De ses origines jusqu'au début des années 2000, David Cronenberg s'est fait le chantre d'un courant qui n'appartient qu'à lui, sinon à son propre fils Brandon Cronenberg qui avec son premier long-métrage Antiviral en 2012, semble avoir décidé de prendre la relève. Le père, lui, célèbre avec Videodrome, le pouvoir de la télévision sur la chair et l'esprit à travers l'une de ses œuvres les plus complexes et sans doute, la plus expérimentale d'entre toutes (si l'on excepte les étranges ''objets'' que sont Crash et Le Festin Nu.). On comprendra alors qu'à l'époque de sa sortie, le huitième long-métrage de David Cronenberg n'ait pas fait l'unanimité même si au fil des ans, Videodrome a gagné ses galons d’œuvre culte. Sans doute parce qu'il a ouvert la porte à tout un pan d'une télévision-poubelle devenue depuis, monnaie courante.

Directeur de programmes indépendants à la réputation sulfureuse, Max Renn est à la recherche perpétuelle de programmes qui pourront assurer la survie de sa chaîne. C'est ainsi que Harlan, l'un de ses collaborateurs, déniche un programme appelé Videodrome dans lequel sont proposées des séances de torture à l'issue desquelles, les victimes finissent par mourir. Mais alors que Max croit qu'il s'agit de simulations, il apprend bientôt que les victimes meurent réellement. C'est à cette période qu'il rencontre Nicki Brand, l'animatrice d'une émission de radio avec laquelle il va entretenir une liaison coupée court lorsque la jeune femme décide de partir en reportage à Pittsburgh, là-même où se tourne le programme Videodrome. Pendant ce temps là, Max s'intéresse de plus en plus à cette étrange émission et s'avère bientôt victime d'inquiétantes hallucinations...

Concentrées en un seul long-métrage, David Cronenberg annonce les dérives prochaines (nous sommes alors en 1983) dont s'emparera le média ''TV'' les décennies, voir les années suivantes. Bien que nous n'en sommes pas toujours arrivés à de telles extrémités, combien d'années encore avant que ne déferlent sur nos petits écrans les visions déjà apocalyptiques annonciatrices des dérives ''cathodiques'' dont fait déjà son ''beurre'' Internet et les réseaux sociaux ? Pris à son propre piège, le ''héros'', incarné par un James Wood fascinant, se retrouve alors dans les mailles d'un filet dont il ne pourra s'extraire qu'en allant à l'encontre de ses propres principes moraux. David Crononberg dénonce également la part d'ombre qui abrite chacun d'entre nous. À Travers la prise d'opposition formulée au départ par Niki Brand (l'actrice et chanteuse du groupe Blondie, Deborah Harry), laquelle s'avère elle-même adepte de pratiques masochistes, ou Masha, qui malgré certaines réticences devant le programme Videodrome avoue son penchant pour les hommes beaucoup plus jeunes qu'elle. Sado-masochisme, snuff-movies, addictions, Videodrome dénonce l'exutoire que révèlent des programmes crapoteux auxquels les spectateurs n'arrivent cependant pas à échapper. Nanti d'effets-spéciaux créés par l'un des spécialistes en la matière, le talentueux Rick Baker, le film de David Cronenberg est parmi les plus sombres et définitifs de leur auteur. Caractérisé par des visions hautement sulfureuses (surtout à l'époque de sa sortie) et un propos qu'il serait bon d'éclaircir définitivement, il sera cependant conseillé au néophyte de découvrir la filmographie de ce maître es manipulations de la chair et de l'esprit, à travers ses œuvres antérieures, ou mieux, par le flamboyant La Mouche, qui sans avoir abandonné les obsessions de son auteur, est une excellente alternative aux déboires que connaissent la majorité de ses personnages. Culte !

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