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vendredi 6 septembre 2019

[REC]³ Génesis de Paco Plaza (2012) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Pour ce troisième épisode de la saga [REC], le cinéaste espagnol Jaume Balagueró laisse à son acolyte Paco Plaza le soin de réaliser seul cette nouvelle aventure sortie cinq ans après le premier et trois après le second. Alors que l'année précédente, le premier réalisait l'efficace Mientras duermes, Paco Plaza se tourne une nouvelle fois vers l'univers qui les rendit célèbres son homologue espagnol et lui. [REC]³ Génesis ne doit pas s'envisager comme une production horrifique revenant sur les origines du mythe mais plutôt comme une version plus légère (l'humour y est omniprésent) et moins étouffante (tournée dans des décors beaucoup plus ouverts) que le premier. Abandonné par Jaume Balagueró, Paco Plaza se charge une nouvelle fois de l'écriture du scénario en compagnie du scénariste Luis A. Berdejo, lequel était déjà intervenu lors du premier épisode avant de laisser sa place à Manu Diez lors du second. Ne se souciant plus des événements relatés dans les deux premiers épisodes, le cinéaste et son scénariste se penchent sur le cas de Clara et Koldo qui viennent tout juste de se marier. C'est donc dans un contexte festif que vont se dérouler les événements puisque l'oncle du couple, un certain Victor (l'acteur Emilio Mencheta), mordu plus tôt dans la journée par un chien, va être le premier infecté de l'histoire. Du moins, le premier des invités de la réception puisque plus tard, la découverte d'hommes en combinaison laisse planer le doute quant aux origines réelles du virus.

Ce qui d'ailleurs semble être la principale différence avec les deux premiers épisodes dans lesquels était évoqués des cas de possession satanique alors que dans le cas présent, le mal semble lié avant tout à une nouvelle forme de rage particulièrement virulente. Le monde étant plus ouvert, [REC]³ Génesis est l'occasion pour Paco Plaza de disperser ses différents protagonistes, les deux mariés étant très rapidement séparés lorsque le carnage commence et que le virus se propage à une vitesse relativement moins spectaculaire que dans les deux premiers volets de la saga. Le cinéaste tente avec plus ou moins de bonheur (et plutôt moins d'ailleurs) d'injecter une très forte dose d'humour, pénalisant ainsi l'aspect horrifique qui faisait le charme de [REC] et de [REC]². En évacuant toute forme de stress, [REC]³ Génesis n'est plus qu'un ersatz qui tente vainement de reproduire les mêmes schémas sans pour autant jamais vraiment y parvenir.

Au bénéfice de ce troisième volet, on pourra reconnaître à Paco Plaza un sens inné en matière de mise en scène et de découpage. Le film n'est jamais véritablement ennuyeux. Et même si de grotesques incohérences viennent parfois plomber l'intrigue (à titre d'exemple, le spectateur se demandera ce qui empêche les protagonistes de se saisir de n'importe quelle lame de couteau disponible dans la cuisine pour ôter les quelques vis qui leur permettraient de s'échapper par une grille fixée au sol), les interprètes font preuve de suffisamment de vigueur pour que la pauvreté du scénario qui ne repose que sur du vide laisse indifférents les spectateurs les moins regardants. Un autre intérêt repose sur la réalisation : alors que la première partie, tournée caméra à l'épaule en mode Found Footage a de quoi abîmer les rétines de n'importe quel spectateur, Paco Plaza fait le choix judicieux d'abandonner cette approche pour un confort visuel plus proche de ce que l'on pouvait espérer. Il n'empêche, [REC]³ Génesis a parfois l'air d'une véritable escroquerie misant sur la popularité de ses aînés. Beaucoup de sang, de sueur, d'action, mais un scénario aux abonnés absents. Pas de quoi justifier la mise en chantier d'un quatrième opus. Et pourtant, deux ans plus tard sortira [REC] 4, signifiant le retour derrière la caméra de Jaume Balagueró et devant, celui de l'actrice Manuela Velasco...

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