Angela Vidal et son
caméraman Scott, blah blah blah, on connaît l'histoire. le remake
[REC] réalisé
par le cinéaste américain John Erick Dowdle en 2008
est à peu de choses près le même que celui que réalisèrent les
espagnols Paco Plaza et Jaume Balagueró l'année précédente. Oui,
oui, un an seulement auparavant. On ne s'étonnera donc pas que
l'opportuniste nous ait pondu un long-métrage quasi-identique si ce
ne sont quelques scènes présentées comme autant de fausses
innovations par rapport à l’œuvre originale. Mais pourquoi donc
a-t-il été offert à John Erick Dowdle de réaliser la version
américaine d'un classique ibérique ? Sans doute parce que le
bonhomme a signé un an auparavant un long-métrage dont la
réputation est si sulfureuse et son contenu réputé si abjecte
qu'il a été interdit un peu partout dans le monde. The
Poughkeepsie Tapes
s'est donc ainsi vu retiré des salles de cinéma et des plate-formes
de streaming en raison de sa violence. Sauf qu'en y regardant de plus
près, l'objet incriminé n'est qu'une infâme bande horrifique.
Infâme non pas par le sujet abordé, mais parce qu'il témoigne des
inaptitudes de son auteur à pondre un Torture-Porn
digne de ce nom. Loin d'égaler les classiques du genre, si l'on ose
le comparer ne serait-ce qu'au traumatisant The
Girl Next Door de
Gregory Wilson, Quarantine
ne lui arrive pas à la cheville, ni même à la plante des pieds.
Quarantine,
justement, dont il est question ici. Remake évident et surtout
désastreux d'un gros succès venu d'Espagne en 2007 et auquel
l'américain rend une copie polie et trop respectueuse pour
intéresser ne serait-ce qu'une seule seconde le spectateur qui
connaît déjà l'original par cœur. L'actrice américain Jennifer
Carpenter reprenant le nom du personnage incarné à l'époque par
l'espagnole Manuela Velasco, on la croirait sortir d'un concours de
scream-queens
duquel elle serait sans doute sortie victorieuse. Issue du petit
écran où elle brilla dans la peau de Debra Morgan, petite sœur du
tueur en série Dexter dans la série éponyme, l'actrice a bien du
mal à faire oublier Manuela Velasco même si ses efforts sont
louables.
En
comparaison du film dont il s'inspire, Quarantine
n'apporte aucune plus-value si ce n'est un surcroît de hurlements et
une caméra en mode Found
Footage
qui n'a jamais été autant victime des symptômes de la maladie de
Parkinson que dans le cas présent. Rien de neuf sous la chaleurs des éclairages, ni derrière
l'obscurité qui abrite des individus qui désormais ne semblent plus
être les victimes d'un mal lié au surnaturel mais plutôt à une
forme de rage dont les premiers symptômes se déclarent après
quelques dizaines de secondes suivant la première morsure. Pas de
quoi se pâmer devant le peu d'imagination de John Erick Dowdle qui
se contente donc de reprendre le scénario original écrit à
l'époque par Jaume Balagueró et Luis Berdejo. Mais alors que les
deux cinéastes espagnols étaient parvenus à créer un réel climat
d'angoisse avec l'aide d'un budget s'élevant seulement à un million
et demi d'euros, John Erick Dowdle parvient à un résultat quasiment
identique mais avec un financement pratiquement dix fois supérieur.
Preuve que l'argent ne fait pas tout et que le talent et
l'imagination d'un auteur penche énormément dans la balance. Quitte
à revivre l'aventure, autant se farcir à nouveau l'original que ce
remake tout à fait dispensable...
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