Unstoppable
a tout du sujet réjouissant... du moins dans le fond, car dans la
forme, le dernier long-métrage que réalisa le regretté Tony Scott
en 2010 avant de se jeter deux ans plus tard du haut du pont
Vincent-Thomas à San Pedro a surtout de quoi irriter. Se situant
d'un point de vue qualitatif entre l'excellent Runaway Train
d'Andrey Konchalovsky et le nanar de Geoff Murphy, Piège
à Grande Vitesse,
Unstoppable
est typiquement le genre de blockbuster catastrophe (cent millions de
dollars de budget tout de même!) qui mise tout sur le spectaculaire,
quitte à donner dans l’invraisemblable, moyennant quoi, les
spectateurs pourront jubiler devant une myriade de moments de
bravoure. L'habituellement excellent Denzel Washington qui dans le
rôle d'un vieux routard des chemins de fer tient ici la dragée
haute à un Chris Pine portant l'uniforme tout neuf de conducteur de
train se révèle agaçant au plus haut point. Du moins durant une
première partie ou son personnage de Frank Barnes snobe
littéralement Will Colson. Le moquant tout en lui fichant sous les
yeux son inégalable carrière de conducteur de train (tout en
oubliant d'avouer dans la première partie qu'il a été viré par
ses supérieurs). Unstoppable
se mue alors en Inesupportabeule !!!
Chris Pine encaisse avec courage, les spectateurs également, tout en
supposant qu'à travers l'aventure qui va amener les deux hommes à
collaborer ensemble, leurs rapports s'amélioreront.
Le
film de Tony Scott accumule les clichés. Les personnages sont
caricaturaux (le duo de blancs-becs responsables de la catastrophe
sont de fieffés abrutis). Le montage est nerveux, trop diront même
les épileptiques, la bave aux lèvres et le corps parcouru de
convulsions. Quelques séquences permettent de se reposer les iris
mais en règle générale, le spectateur n'a pas le temps d'absorber
les images que lui inflige le montage de Robert Duffy et Chris
Lebenzon qu'il doit passer à une succession d'images beaucoup trop
rapides. Une séance diapositive orcherstrée par un bipolaire entré
dans la phase maniaque de la maladie !
Bon,
faut quand même avouer que Tony Scott n'est pas un manche et que
lorsqu'il s'agit de mettre en place des dizaines, que dis-je, des
centaines de figurants sur la route du train fou, le bonhomme sait y
faire. La grande classe. Unstoppable
et son train numéro 777 foncent à toute allure pour la joie de
spectateurs qui n'auront (presque) pas le temps de reprendre leur
souffle. Heureusement, le cinéaste ménage nombre de séquences se
déroulant dans le service d'aiguillage des chemins de fer. Mais là
encore, se présente un nouveau personnage insupportable. Irritant,
traitant ses subordonnés, excusez-moi de l'expression, COMME DE LA
MERDE ! Pas de quoi être fière dans le rôle du chef du réseau
Connie Hooper, l'actrice américaine Rosario Dawson surenchérit en
matière de mépris, ce qui finit de rendre agaçant ce long-métrage
'commandé' par
d'agressifs premiers rôles. Fort heureusement, Denzel Washington et
Rosario finissent par mettre leurs prétentions de côté pour
s'allier afin que se termine dans les meilleures conditions, la folle
course d'un train transportant des matières dangereuses. Un film
d'action musclé dont on devine assez rapidement la conclusion. Il
n'y a là, pas de quoi fouetter un chat...
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