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vendredi 7 septembre 2018

La Loi de la Jungle de Antonin Peretjatko (2015) - ★★★★★★★☆☆☆



La Guyane, sa forêt, ses mygales et son chantier hors norme que le monde entier devrait lui envier. C'est là-bas qu'est envoyé par le ministère de la norme, Marc Châtaigne, pour s'assurer de la mise aux normes européennes du chantier Guyaneige. La toute première piste de neige amazonienne Un projet pharaonique planté au beau d'une forêt tropicale remplie de serpents, d'araignées et de scorpions. Aidé sur place par la jolie Tarzan (!?!), stagiaire elle aussi, Marc va y vivre une aventure dépaysante, bourrée de péripéties, enrobée d'un humour totalement déjanté et libérée de toute logique. C'est en roue libre que vivent cette aventure Vincent Macaigne et Vimala Pons. Pas toujours drôle mais totalement absurde, La Loi de la Jungle se voudrait une alternative au cinéma de Quentin Dupieux que les fans de ce dernier ne s'en étonneraient même pas. Pourtant, ici, tout y est infiniment plus limpide malgré l'impression de bordel généralisé qui s'en dégage. En à peine quatre-vingt quinze minutes, le cinéaste français Antonin Peretjatko s'autorise toutes les folies sans même se donner la peine de savoir quels gags, parmi la myriade de ceux proposés, fonctionneront, et quels autres échoueront dans leur tentative de faire rire le public venu assister à un meeting-pot où se croiseront involontairement quelques classiques du septième art. Si les cris de la faune sauvage et un passage forcé dans les eaux de l'un des cinq fleuves guyanais rappelleront à certains deux des plus fameux longs-métrage de l'allemand Werner Herzog (oui, faut quand même avoir une sacrée imagination pour comparer le jeune français et ce génie du septième art), la pittoresque étreinte entre nos deux héros dans la boue (r)éveillera de savoureux souvenirs à ceux qui découvrirent en son temps, celle de l'héroïne Emmanuelle dans le quatrième opus de ses charnelles aventures...

Film d'aventure burlesque duquel pointe une romance absurde, l'héroïne Tarzan de La Loi de la Jungle s'y prend pour un temps, pour Bud (Spencer), ou Terence (Hill), à choisir. La grande force du second long-métrage d'Antonin Peretjatko demeure dans ce duo explosif qui s'attire tout en se repoussant. Entre les idéaux de chacun, le torchon brûle jusqu'à ce que naisse cette petite étincelle qui les rapprochera lorsque la Mort viendra frapper à la porte de l'un d'eux. Une porte qui restera fermée et donnera lieu à l'une des scènes d'amour les plus absurdement écourtée de l'histoire du cinéma.

Ce qu'il faut retenir également de l’œuvre barrée du cinéaste, c'est le travail effectué sur la bande-son et l'image. Et l'on ne parle pas seulement de la photographie, de l'éclairage ou des choix musicaux (sur lesquels je reviendrai), mais bien du rythme imposé par un montage qui effectue une importante modification en terme d'images par seconde comparé à la très grande majorité des films circulant sur le marché. En effet, Antonin Peretjatko a choisit de tourner son film en 22 images par seconde au lieux des 24 ou 25 réglementaires. Le résultat ne se fait pas longtemps attendre puisque cette technique inédite (du moins, je le crois), offre au film l'apparence d'un dessin animé, les voix étant alors plus aiguës et plus rapides. En bref, plus saccadées, comme l'est également l'action, les personnages semblant ainsi victimes de convulsion involontaires. Participant au comique de situation, apparaissent à l'écran l'excellent Pascal Legitimus ou Matthieu Amalric. D'autres personnalités également, peut-être moins connues mais qui en revanche apportent une valeur ajoutée en terme d'humour. Fred Tousch dans le rôle de l'huissier poursuivant Marc Châtaigne jusqu'en Guyane en est le parfait exemple.

D'une manière générale, La Loi de la Jungle possède les qualités de ses défauts et vice versa. On s'amuse un temps de l'absurdité du propos en nous demandant jusqu'où le cinéaste repoussera la cocasserie du sujet abordé (Une piste de neige en Guyane, quelle idée absurde!!!). Malheureusement, le film souffre de s'éparpiller et finit par ne plus ressembler à rien d'autre qu'à une successions de gags sans réel fil conducteur. Pour revenir à la bande-son, nous louerons le travail effectué par Thomas de Pourquery qui compile ici de grands airs de musique classique avec des choses beaucoup moins attendues tels que le classique Oxygène de Jean-Michel Jarre ou l'un des thèmes musicaux du dessin-animé Goldorak. Foutraque mais diablement original La Loi de la Jungle risque cependant de ne pas plaire à tout le monde...

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