La Guyane, sa forêt, ses
mygales et son chantier hors norme que le monde entier devrait lui
envier. C'est là-bas qu'est envoyé par le ministère de la norme,
Marc Châtaigne, pour s'assurer de la mise aux normes européennes du
chantier Guyaneige. La toute
première piste de neige amazonienne Un projet pharaonique planté au
beau d'une forêt tropicale remplie de serpents, d'araignées et de
scorpions. Aidé sur place par la jolie Tarzan (!?!), stagiaire elle
aussi, Marc va y vivre une aventure dépaysante, bourrée de
péripéties, enrobée d'un humour totalement déjanté et libérée
de toute logique. C'est en roue libre que vivent cette aventure
Vincent Macaigne et Vimala Pons. Pas toujours drôle mais totalement
absurde, La Loi de la Jungle
se voudrait une alternative au cinéma de Quentin Dupieux que les
fans de ce dernier ne s'en étonneraient même pas. Pourtant, ici,
tout y est infiniment plus limpide malgré l'impression de bordel
généralisé qui s'en dégage. En à peine quatre-vingt quinze
minutes, le cinéaste français Antonin Peretjatko s'autorise toutes
les folies sans même se donner la peine de savoir quels gags, parmi
la myriade de ceux proposés, fonctionneront, et quels autres
échoueront dans leur tentative de faire rire le public venu assister
à un meeting-pot où se croiseront involontairement quelques
classiques du septième art. Si les cris de la faune sauvage et un
passage forcé dans les eaux de l'un des cinq fleuves guyanais
rappelleront à certains deux des plus fameux longs-métrage de
l'allemand Werner Herzog (oui, faut quand même avoir une sacrée
imagination pour comparer le jeune français et ce génie du septième
art), la pittoresque étreinte entre nos deux héros dans la boue
(r)éveillera de savoureux souvenirs à ceux qui découvrirent en son
temps, celle de l'héroïne Emmanuelle dans le quatrième opus de ses
charnelles aventures...
Film
d'aventure burlesque duquel pointe une romance absurde, l'héroïne
Tarzan de La Loi de la Jungle
s'y prend pour un temps, pour Bud (Spencer), ou Terence (Hill), à
choisir. La grande force du second long-métrage d'Antonin Peretjatko
demeure dans ce duo explosif qui s'attire tout en se repoussant.
Entre les idéaux de chacun, le torchon brûle jusqu'à ce que naisse
cette petite étincelle qui les rapprochera lorsque la Mort viendra
frapper à la porte de l'un d'eux. Une porte qui restera fermée et
donnera lieu à l'une des scènes d'amour les plus absurdement
écourtée de l'histoire du cinéma.
Ce
qu'il faut retenir également de l’œuvre barrée du cinéaste,
c'est le travail effectué sur la bande-son et l'image. Et l'on ne
parle pas seulement de la photographie, de l'éclairage ou des choix
musicaux (sur lesquels je reviendrai), mais bien du rythme imposé
par un montage qui effectue une importante modification en terme
d'images par seconde comparé à la très grande majorité des films
circulant sur le marché. En effet, Antonin Peretjatko a choisit de
tourner son film en 22 images par seconde au lieux des 24 ou 25
réglementaires. Le résultat ne se fait pas longtemps attendre
puisque cette technique inédite (du moins, je le crois), offre au
film l'apparence d'un dessin animé, les voix étant alors plus
aiguës et plus rapides. En bref, plus saccadées, comme l'est
également l'action, les personnages semblant ainsi victimes de
convulsion involontaires. Participant au comique de situation,
apparaissent à l'écran l'excellent Pascal Legitimus ou Matthieu
Amalric. D'autres personnalités également, peut-être moins connues
mais qui en revanche apportent une valeur ajoutée en terme d'humour.
Fred Tousch dans le rôle de l'huissier poursuivant Marc Châtaigne
jusqu'en Guyane en est le parfait exemple.
D'une
manière générale, La Loi de la Jungle
possède les qualités de ses défauts et vice versa. On s'amuse un
temps de l'absurdité du propos en nous demandant jusqu'où le
cinéaste repoussera la cocasserie du sujet abordé (Une piste de
neige en Guyane, quelle idée absurde!!!). Malheureusement, le film
souffre de s'éparpiller et finit par ne plus ressembler à rien
d'autre qu'à une successions de gags sans réel fil conducteur. Pour
revenir à la bande-son, nous louerons le travail effectué par
Thomas de Pourquery qui compile ici de grands airs de musique
classique avec des choses beaucoup moins attendues tels que le
classique Oxygène
de
Jean-Michel Jarre ou l'un des thèmes musicaux du dessin-animé
Goldorak.
Foutraque mais diablement original La Loi de la
Jungle
risque cependant de ne pas plaire à tout le monde...
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