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samedi 18 août 2018

Pyewacket d'Adam MacDonald (2017) - ★★★★★★★☆☆☆



Une fois encore, j'ai décidé d'accorder un article à une œuvre venant tout droit du Canada. Après l'excellente surprise que fut le Radius de Caroline Labrèche et Steeve Léonard datant lui aussi de 2017, Pyewacket, le second long-métrage de l'acteur et réalisateur Adam MacDonald concerne désormais les rapports délicats qu'entretiennent une mère et sa fille depuis le décès de l'époux de la première, et du père de la seconde. Attirée par l'univers de l'occulte et de la magie noire, la jeune Leah Reyes partage sa fascination avec ses trois amis. Lorsque sa mère lui apprend son intention de déménager loin de la maison qui lui rappelle sans cesse la mort de son époux, Leah est bouleversée à l'idée d'être séparée de ses amis. Après une énième dispute avec sa mère, l'adolescente désire la mort de sa mère. S'enfonçant dans la forêt jouxtant leur nouvelle demeure, Leah pratique un rituel occulte durant lequel elle prononce le vœu de voir périr sa mère. Malheureusement pour elle, leurs rapports s'améliorent et Leah ne veut plus que celle-ci meure. Pourtant, d'étranges phénomènes vont se produire. Signes que bientôt, le souhait premier de Leah risque de se réaliser. Ne savant plus que faire pour faire machine arrière, l'adolescente demande de l'aide auprès de ses amis Janice et Aaron...

Vu le pitch, on pourrait imaginer que Pyewacket va ressembler à nombre de ces longs-métrages qui abordent déjà le thème de la sorcellerie et des maisons perdues dans les bois. Pourtant, le film de Adam MacDonald prend une voie différente. Déjà, les événements fantastiques révélés le sont de manière fort discrète. Et puis, le cinéaste choisit d'approfondir les liens qu'entretiennent la mère (l'actrice américaine Laurie Holden, vue auparavant dans la série The Walking Dead), et la fille (la canadienne Nicole Munoz). L'intrigue tourne d'ailleurs essentiellement autour de ces deux personnages, isolés dans une demeure au fin fond d'une forêt, ce qui n'arrange évidemment rien en terme d'ambiance. Car à ce sujet, Adam MacDonald s'y entend pour nous filer la trouille et ce, avec une économie de moyens exemplaire.

Plus fort encore : c'est en entretenant le mystère autour de la créature invoquée et par le troublant comportement d'une adolescente prête à sacrifier sa génitrice après une 'simple' dispute que le spectateur est amené à douter de certaines visions. Des séquences que l'on pourrait mettre au crédit d'une Leah tellement marquée par la mort de son père qu'elle en est devenue capable de croire en l'existence d'une force occulte afin de justifier des faits qu'elle serait elle-même en mesure de commettre. Car si plusieurs événements tentent à convaincre de l'existence réelle d'une entité démoniaque réveillée après le rituel perpétré par la jeune héroïne, on peut au moins évoquer l'hypothèse qu'elle n'est peut-être que le fruit de l'imaginaire perturbé de Leah. Une jeune adolescente que l'on découvre notamment victime de crises de somnambulisme. Un trait de caractère qui encouragerait donc le spectateur à supposer que Leah est victime de troubles psychiatriques graves.

L’ambiguïté qui perdure jusqu'à la fin du long-métrage sert un propos schizophrène, ambivalent, à la lisière entre drame familial et pur produit horrifique. En cela, Pyewacket est un modèle du genre. Une œuvre perturbante qui laisse jusqu'à la fin, plusieurs grilles de lecture. Laurie Holden incarne une mère convaincante tandis que Nicole Munoz, elle, interprète avec sincérité le cas d'une adolescente troublée, se raccrochant à une activité qu'il vaut mieux ne pas mettre entre toutes les mains. A découvrir...

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