Après l'incroyable
succès que connu le premier des six volets de la saga Le
Gendarme de Saint-Tropez
en 1964, le cinéaste Jean Girault revenait dès l'année suivante
avec Le Gendarme à New York,
première séquelle d'une franchise de plus ou moins bonne qualité.
Avant le mariage de son principal personnage, le maréchal des
logis-chef Ludovic Cruchot, avant sa rencontre avec des
extraterrestres, et avant celle d'un contingent de quatre
gendarmettes, Le Gendarme à New York transporte
l'équipe constituée de Louis de Funès, Michel Galabru, Jean
Lefebvre, Christian Marin, Guy Grosso et Michel Modo jusqu'aux
États-Unis, et plus précisément jusqu'à New York où doit avoir
lieu un congrès international de la gendarmerie devant réunir des
représentants du monde entier. Transportant leur uniforme de
cérémonie dans leurs bagages, les six membres de la gendarmerie de
Saint-Tropez sont suivis de près par la fille de Cruchot, Nicole,
qui contre l'avis de son père a décidé de les suivre secrètement
jusqu'en Amérique où elle vivra une riche expérience d'orpheline
française rêvant de découvrir les États-Unis. Une fausse identité
que couvrira un journaliste américain, les médias s'emparant ainsi
du sujet qui fera les gros titres de la presse.
L'une
des particularités de ce second volet des aventures de Cruchot, de
l'adjudant Gerber, et des gendarmes Fougasse, Merlot, Tricard et
Berlicot demeure dans l'absence de Jean Lefebre lors de nombreux
passages, son rôle étant cantonné à quelques scènes durant
lesquelles le spectateur le découvre malade, alité, et ne
participant pratiquement pas aux aventures en terre étrangère de
ses acolytes. Les rapports tendus qu'entretinrent l'acteur avec la
star Louis de Funès furent-il responsables du temps de réduction de
l'apparition de Jean Lefebvre à l'écran ? Vu la personnalité
et l'engouement du public pour ce dernier, c'est plus que probable.
L'acteur disparaîtra d'ailleurs après le quatrième volet Le
Gendarme en Ballade réalisé
en 1970 et sera remplacé par Maurice Risch dans les deux derniers
épisodes de la saga qui se clôtura en 1982 par Le
Gendarme et les Gendarmettes,
œuvre relarivement navrante et dernier long-métrage interprété
par Louis de Funès qui décédera malheureusement trois mois après
la sortie du film en janvier 1983.
Si
Le Gendarme à New York
s'ouvre sur la fameuse caserne de Saint-Tropez, une grande partie du
long-métrage a donc quant à elle été tournée à New York. Au
passage, toute l'équipe de tournage fut transportée dans la
capitale française, puis au Havre où elle embarqua sur le fameux
paquebot Le
France,
sur lequel furent tournées parmi les séquences les plus
intéressantes du film. Le spectateur se souviendra effectivement du
cours d'anglais prodigué par Cruchot aux autres membres de la
compagnie de gendarme français (lors duquel le maréchal des
logis-chef offre de savoureux moments de sournoiserie envers
l'adjudant gerber), ou de la séquence durant laquelle ils se perdent
dans les coursives du paquebot. La suite est malheureusement un peu
moins passionnante malgré quelques passages plutôt drôles (la
scène durant laquelle Cruchot a des difficultés avec les écouteurs lors du congrès), et une idée plutôt intéressante lors d'un vol
de pièce de boucherie qui se transforme alors en un hommage appuyé
à la comédie musicale de Robert Wise et Jerome Robbins West Side Story, et mise,
ici, en musique par les compositeurs français Raymond Lefèvre et
Paul Mauriat.
Malgré
certaines scènes fort réussies, Le Gendarme à
New York
demeure pourtant avec le temps comme l'un des épisodes ayant le
moins bien vieilli. La faute à des séquences poussives et inutiles
ne servant que de remplissage à un scénario au final, minimaliste.
L'actrice Geneviève Grad qui pourtant possède de beaux atouts campe
une Nicole dont l'importance du rôle reste encore à définir. Il
est vrai que l'on se désintéresse des passages où son personnage
intervient et qui casse le rythme d'un film dont l'intérêt repose
presque exclusivement sur celui incarné par Louis de Funès. Pour
autant, le film se laisse tout de même regarder. Ne serait-ce que
pour la star du comique qui malgré l'insuffisance du scenario nous
offrait quelques scènes sympathiques en compagnie des autres membres
de l'équipe...
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