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vendredi 20 avril 2018

La Lune de Jupiter de Kornél Mundruczó (2017) - ★★★★★★★★☆☆




Effarant... de voir comment certains jugent une œuvre telle que La Lune de Jupiter. Lourdeur de la mise en scène pour certains, instrumentalisation du thème de l'immigration illégale pour d'autres, l’œuvre du cinéaste hongrois Kornél Mundruczó (auteur en 2014 du remarqué White God) est tellement plus que ce que voudraient nous faire croire certains journaleux assez présomptueux pour croire détenir la vérité. Leur vérité, celle que ne partageront certainement pas ceux qui découvriront à travers le dernier long-métrage de Kornél Mundruczó, une œuvre qui en matière de mise en scène se révèle en tous points maîtrisée. La mise en scène, mais également l'espace et le temps. Le hongrois n'a peut-être certes pas accomplit un exploit en terme de scénario (l'agent de service de l'immigration incarnant le Mal, le jeune immigré dans la peau de l'Ange ou bien le médecin ivre de rédemption), mais lorsqu'il s'agit de mettre en scène son trio d'interprètes (parmi lesquels il ne faudrait pas oublier l'une des rares représentantes du sexe faible, Monika Balsai), Kornél Mundruczó ne lésine pas sur les moyens et met en œuvre quelques plans-séquences fort impressionnant dont celui ouvrant le récit n'est pas le moins réussi.

La toile de fond servant au récit entourant le jeune Aryan Dashny (l'émouvant Zsombor Jéger) et son protecteur Gabor Stern (excellent Merab Ninidze), pourchassés par l'agent du service de l'immigration László, c'est cette chasse aux sorcières contre les migrants organisée un peu partout en Europe et qui dans le contexte actuel trouve un flamboyant écho à travers le film de Kornél Mundruczó. Mais plus que de se servir gratuitement d'un contexte politique et social vérolant bon nombre de nos société pour exhiber sa créature sous un angle qui aurait pu se révéler fallacieux, le cinéaste rend hommage à ces femmes et ces hommes en faisant de l'un d'eux, un ersatz du Christ ( Kornél Mundruczó va même jusqu'à pousser le bouchon un peu loin en offrant au père du jeune héros, le métier de Charpentier!) capable de léviter.

Tandis que le personnage incarné par György Cserhalmi ne laisse planer aucun doute sur ses mauvaises intentions, celui qu'interprète Merab Ninidze demeure un peu flou. Entre son désir de rédemption et sa manière de déconsidérer les migrants qu'il aide à échapper aux autorités hongroises contre de fortes sommes d'argent, on a du mal à situer le personnage. A vrai dire, le principal (le seul ?) défaut de La Lune de Jupiter, c'est son scénario. Car si visuellement le spectateur en prend plein les mirettes (sans avoir à subir des montagnes de CGI), l'écriture, elle, manque véritablement de profondeur. Le film tient repose alors entièrement sur son interprétation et sur l'excellente mise en scène de son auteur.

Kornél Mundruczó maîtrise sa technique sur le bout des doigts. Pour s'en convaincre, il suffit juste d'avoir assisté à la fuite de Aryan Dashny dans les bois au début du film, ou plus, tard les incessants plans-séquences dont une course-poursuite en voiture et en temps réel se terminant par un crash entre deux véhicule. Quel sens du timing de la part d'un cinéaste qui pourtant, au delà de ces scènes d'action et ce portrait d'une faune indésirable parquée dans des camps de réfugiés, fait parfois preuve de poésie. Les passages voyant le jeune Aryan léviter sont magnifiques et accompagnées par la superbe partition musicale du chanteur et guitariste australien Jed Kurzel.Si certains s'amusèrent à comparer La Lune de Jupiter aux Fils de l'Homme cinéaste mexicain, ça n'est pas pour rien. Car si le contexte y est bien différent, on retrouve ce même amour du cinéaste hongrois pour les plans-séquences, les contextes socio-politiques d'anticipation fleurant bon (ou mauvais) l'actualité présente. Le dernier long-métrage de Kornél Mundruczó est une excellente expérience. En gros (et même très gros), un mix entre Enter The Void, Elephant Man, Les Fils de l'Homme donc, The Element of Crime. Chacun pourra même y trouver ses propres références. En tout les cas, un sacré film et un super-héros que l'on rangera aux côtés du frenchie Vincent n'a pas d’Écailles de Thomas Salvador...

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