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dimanche 17 septembre 2017

Je t'Aime, je t'Aime de Alain Resnais (1968) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



La popularité des cinéphiles qui entoure l’œuvre d'Alain (Nouvelle Vague, versant Rive Gauche) Resnais demeure pour moi, une énigme. C'est encore plus vrai avec son sixième long-métrage Je t'Aime, je t'Aime sur lequel nous fondions, ma compagne et moi, tous nos espoirs. Ceux de deux amateurs de science-fiction, de voyage dans le temps ou d'expérience cinématographique inédite. Pour cette dernière, nous n'avons pas été déçus. J'imagine qu'à l'époque, rien ne pouvait ressembler davantage à Je t'Aime, je t'Aime que le film lui-même. S'il fallait comparer son montage, peut-être devrions-nous le rapprocher de ces savantes compositions rythmiques générées aléatoirement par des logiciels fabriqués dans des garages et servant de matière à l'IDM. Le film d'Alain Resnais peine à dépasser les quatre-vingt dix minutes. Nous ne lui avons pas tenu rigueur de ne pas étendre son récit plus loin encore, désireux que nous étions d'en finir avec ce récit au demeurant fort intriguant, mais qui au final nous a surtout ennuyé. Il s'agissait, pour moi, en outre, de faire mes adieux et rendre hommage à cet excellent acteur qu'était Claude Rich, disparu le 20 juillet dernier. Et pourquoi pas avec un Resnais ? Cet auteur dont je cherche encore à découvrir les particularités qui attirent tant la critique et un certain public.
L'intérêt de Je t'Aime, je t'Aime est faussé p ar un scénario qui abandonne très vite l'hypothèse de sauver la compagne du héros dont on apprendra très vite que Claude Ridder (Claude Rich) l'a tué de ses mains. Raison pour laquelle l'homme a tenté de se suicider à l'aide d'un pistolet. L'employé de bureau est contacté par des chercheurs dès sa sortie de l’hôpital. Lui qui n'est plus intéressé à l'idée de vire accepte de participer à une expérience menée sur le voyage dans le temps. Claude sera le premier homme à y contribuer directement, des tests n'ayant été effectués jusque là que sur des souris. Les scientifiques ne lui promettent pas un voyage dans le futur, mais dans le passé. Très exactement un an auparavant. Le voyage ne devra durer qu'une minute. Mais alors que Claude accepte de subir diverses injections en intraveineuse afin d'améliorer les conditions de l'expérience et d'être enfermé dans étrange capsule en compagnie d'une souris, le voyage qui ne devait durer que soixante seconde va durer beaucoup plus longtemps...

Avec une telle idée de départ, les possibilités étaient nombreuses. Malheureusement, au final, Je t'Aime, je t'Aime demeure assurément tout sauf un bon film. Ennuyeux, prétentieux, répétitif, il trouve son unique intérêt dans le phénomène de boucle temporelle dans laquelle est plongé le héros. En effet, celui-ci revit tous les événements qui précèdent la mort de sa compagne ainsi que son suicide. De sa rencontre avec Catrine, jusqu'à la mort de celle-ci, en passant par la volonté de Claude d'en finir avec sa propre existence. Ce qu'il manque cruellemen au récité imaginé par le scénariste et romancier Jacques Sternberg, c'est l'éventualité pour le héros de pouvoir changer les choses. Réparer ses erreurs, et ainsi sauver la vie de celle qu'il aime. Mais non, rien de tout cela. On assiste à un récit dont le montage est un puzzle sans véritable cohérence. Si le principe est fort amusant durant les premières minutes, on s'en fatigue à la longue. Le récit demeure finalement très classique. Une histoire toute simple agencée de manière aléatoire, sans ordre établi alors que l'on aurait tant aimé des retours fréquents dans le présent, des examens effectués par les chercheurs sur la personne de Claude. Mais là, encore une fois, rien de tout cela.
Alors que Je t'Aime, je t'Aime s'enlise dans un récit peu passionnant, Alain Resnais semble abandonner tout intérêt pour son personnage dans un final qui n'a aucun sens. Projeté à l'extérieur du centre où sont menées les expériences, Claude Ridder est découvert inanimé sur le sol environnement le bâtiment. Sans autre forme d'explication, le film se clôt presque ainsi. C'est certain, Je t'Aime, je t'Aime possède la particularité d'offrir un spectacle étonnant. Un montage, sans doute à l'époque, inédit. Mais une histoire véritablement gonflante et qui ne propose aucune autre alternative que de suivre de manière alambiquée l'histoire d'un personnage de sa rencontre avec sa future compagne jusqu'à son suicide. Une aventure qui au final se révèle beaucoup trop simpliste pour être convaincante...

2 commentaires:

  1. Je ne peux qu'être d'accord avec ton analyse..... Le thème mystérieux
    et scientifique si prometteur du début du film n'était que le prétexte à un travail expérimental de découpage, de copié/collé, de répétitions et de mise en puzzle d'une série de souvenirs... ça me fait penser au principe de la musique sérielle à la mode au début XXème, un principe d'énumération de sons dans le même ordre, avec certains mouvements autorisés.... le tout ne devant surtout pas être harmonieux ou tonal.... Bref, pour moi, ça reste de l'ordre de l'expérience, de l'intellect mais ça ne remplit pas la fonction que j'attends de l'Art.... celle de me toucher, celle de m'emporter.... mais ça n'engage que moi !

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  2. Resnais... c'est vrai qu'on a du mal à comprendre ce qui en fait un si grand cinéaste aux yeux de la critique. Un peu comme l'ensemble de la Nouvelle Vague, même si j'adore le cinéma de Chabrol. Mais il faut bien convenir que Godard, de son côté, n'a réalisé qu'une poignée d'excellents films (A bout de souffle, Pierrot le Fou, Détective et Nouvelle Vague), pour le reste, on reste dans le chiant et le prétentieux. Truffaut, je n'ai regardé jusqu'au bout son "Jules & Jim" que parce que mon écrivain préféré, Serge Rezvani (auteur, sous pseudo, des chansons de Jeanne Moreau).

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