Je sais que ce que je vais écrire pourra paraître malhonnête, sans
fondements et manquant cruellement d'objectivité, mais si j'ai
détesté dès le départ le dixième long-métrage de l'auteur du Sixième Sens et du Village, c'est en
partie à cause de la présence de Jaden Smith, le fils de l'acteur
Will Smith. Contrairement à ce dernier qui depuis ses débuts
dans la série humoristique The Fresh Prince of Bel-Air a
su se rendre immédiatement attachant auprès du public, Jaden, lui,
apparaît antipathique. Pas seulement son personnage, mais lui-même.
Ce jeune acteur,avouons-le, plutôt médiocre, et que son père va
imposer sur le tournage au moment de proposer au cinéaste M.
Night Shyamalan de réaliser lui-même l'adaptation cinématographique
basée sur un scénario écrit à quatre mains par les scénaristes
Stephen Gaghan et Gary Whitta à partir d'une idée développée par
Will Smith ruine le peu d'intérêt du film.
Pur
produit de commande pour M. Night Shyamalan, After
Earth demeure sans doute
aujourd'hui comme l'un des pires films de science-fiction des années
2000. Un four qui rapporta plus de deux cent-quarante millions de
dollars pour un budget initial de cent-trente millions de dollars.
Sans compter les fonds mis en jeu pour le marketing et qui
s'élevèrent à cent millions. C'est après avoir suivi une émission
télévisée que l'idée d'écrire une histoire mettant en scène un
homme et son fils et dans lequel ce dernier devait se prendre en main
afin de sauver la vie de son père. Si Will Smith conserve certains
éléments de l'intrigue, il remanie le script d'origine et décide
de plonger ses personnages mille ans dans le futur. M. Night
Shyamalan accepte alors de tourner avec Will Smith et son fils Jaden
et le tournage et l'équipe constituée d'une vingtaine de personnes
se rend au Costa Rica où seront tournées une grande majorité des
scènes. C'est d'ailleurs l'un des rares détails qui demeurent
positifs si l'on fait le bilan navrant de ce film que certains aiment
à affirmer qu'il fait l'apologie de la Scientologie. Sans doute
parce que lui-même, Will Smith en est un fervent défenseur.
Les
paysages sont magnifiques. Certains effets-spéciaux également. A
part cela, After Earth n'offre
rien d'autre qu'une sorte de survival futuriste agrémenté de
flash-back dont l'utilité est de remplir les vides d'un scénario
qui se fond durement ressentir. Il ne se passe effectivement pas
grand chose, et si dans le meilleur des cas, certains films peuvent
avant tout reposer sur le talent de leurs interprètes pour pallier à
ce manque, Jaden Smith n'a ni le talent, ni la carrure pour s'imposer
comme la solution à un récit qui ne démarre jamais vraiment. After
Earth prouve
que M. Night Shyamalan n'est pas dans son élément. Le long-métrage
n'arbore jamais l'aspect épique que l'on est en droit d'attendre
d'une telle histoire. La bande originale a beau être signée par
James Newton Howard, qui déjà avait composé la musique de
plusieurs longs-métrages de M. Night Shyamalan, ça ne fonctionne
pas. Alors After Earth
devait être le premier volet d'une trilogie, son insuccès auprès
de public et des critiques a freiné l'engouement de Will Smith et de
tous ceux qui ont participé au projet. Ce qui demeure une bonne
chose tant le film se révèle décevant. Plus qu'une œuvre de
science-fiction, After
Earth est
surtout pour Will Smith, l'occasion d'y imposer la présence de son
fils Jaden. Une œuvre « familiale »
à ce point ratée que l'on se demande encore aujourd'hui ce qui a pu
traverser l'esprit de Will Smith au moment de proposer son fils dans
le rôle de Kitai Raige. Sans doute l'amour d'un père pour son
enfant. De ce fait, à part la série télévisée musicale
américaine créée par Baz Luhrmann et Stephen Adly Guirgis, The
Get Down,
on n'a plus entendu parler de Jaden Smith au cinéma. Une bonne
chose. Mais parce que la responsabilité dans le flop du film n'est
pas entièrement sa faute, reconnaissons qu'avec ou sans sa présence,
After Earth
aurait de toute façon connu le même sort...
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