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samedi 8 juillet 2017

Les tueurs qui inspirent le 7ème art: Violette Nozière "Violette Nozière" de Claude Chabrol (1978)





De la fiction...

Violette Nozière n'a que dix-huit ans lorsqu'elle apprend de la bouche du médecin de famille qu'elle est atteinte de la syphilis. Pour ne pas leur avouer cette maladie honteuse et pour qu'ils ne découvrent pas que leur fille n'est plus vierge, Volette la cache à ses parents. Malheureusement pour la jeune femme, le médecin leur à tout dit de son état et, alors que son père Baptiste relativise, sa mère Germaine s'emporte et veut chasser sa fille de chez elle.
Violette s'est mise en tête que la maladie est d'origine familiale et que ce sont peut-être ses parents qui lui ont refilé. La jeune femme entretient des rapports sexuels avec plusieurs hommes comme un étudiant en médecine, certains lui donnant de l'argent contre une nuit d'amour. Elle fait ainsi la connaissance de Jean Dabin dont elle tombe follement amoureuse. Sauf que lui est plus intéressé par l'argent de Violette que par la jeune femme elle-même. Dès lors, pour avoir le privilège d'être aux côtés de celle qu'elle aime, Violette va voler de l'argent à ses parents, allant même jusqu'à commettre l'irréparable...


Claude Chabrol s’intéresse de près à une affaire qui défraya la chronique dans les années trente. Et qui mieux que Isabelle Huppert pouvait camper cette jeune femme qui s'est rendue coupable de parricide par amour ? La meilleure actrice française a déjà tourné avec Bertrand Blier, Bertrand Tavernier ou encore Yves Boisset et elle n'a que vingt-cinq ans lorsque le cinéaste Claude Chabrol, grand amateur d'Alfred Hitchcock l'enrôle pour jouer le délicat personnage de Violette Nozière.

L'actrice est belle et séduisante. Elle possède le visage d'un ange qui à un moment de sa vie aurait croisé le regard du Diable. Naïve et victime des mensonges de plusieurs hommes, son personnage ne supporte plus la vie quelle mène, dans un un minuscule appartement avec ses parents. Elle rêve d'amour et d'évasion dans une France d'avant-guerre. Face à l'actrice, un Jean Carmet impeccable dans le rôle d'un père au comportement parfois trouble dont certains des gestes sont à la frontière de l'inceste. Un sujet que n'explore pas vraiment Claude Chabrol même si son œuvre est ainsi parcourue de courts moments durant lesquels on soupçonne le père d'être le véritable coupable de cette maladie qui ronge la jeune Violette qui n'est autre que sa belle-fille. Violette Nozière explore certains des aspects les plus sombres de l'âme humaine. Si sa jeune interprète campe un personnage attachant, elle peut se révéler aussi une grande manipulatrice. Mythomane, voleuse et pour conclure, empoisonneuse, Isabelle Huppert prouve déjà à cet âge là qu'elle a tout compris de son métier d'actrice. Tout comme Violette Nozière, le personnage, murissant au fil de l'intrigue jusqu'à devenir une vraie femme à peine sortie de l'adolescence, l'actrice explose à chaque plan. Elle figure une Violette peut-être encore plus charismatique que celle qu'elle est censée représenter.

Le cadre dans lequel évoluent les personnages est très bien reconstitué, avec une bande-son très « france d'avant-guerre » et des costumes d'époque. Le cinéaste, habitué à tordre le cou de la grande bourgeoisie, est ici contraint de satisfaire une certaine réalité historique. Exit donc les grands de ce monde, le film s'attarde sur ce drame qui touche pour une fois une famille de français moyens. Le cinéaste n'en est d'ailleurs pas à son coup d'essai en matière de biopic consacré à la vie tumultueuse d'un assassin puisqu'en 1963, déjà, il réalisait le classique Landru consacré à l'un des plus célèbres criminels français des années 1910...


… à la réalité

Née le 11 janvier 1915 et morte le 26 novembre 1966, Violette Nozière est une célèbre criminelle française qui s'est rendue responsable de la mort de son père. Condamnée à mort le 12 octobre 1934, sa peine est commuée par le président de la république Albert Lebrun en travaux forcés à perpéutité. Mais alors qu'elle purge sa peine, elle est finalement libérée le 29 août 1945 avant d'être graciée le 15 novembre de la même année par le Général de Gaulle. La jeune femme sera même réhabilitée le treize mars 1963. Elle aura même eut le temps d'épouser le fils du greffier de la prison où elle purgeait sa peine et qui lui donna cinq enfants.

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