Allez,
on va être indulgent. Peut-être un peu plus encore que d'habitude.
Et ce, pour différentes raison. Tout d'abord parce que Supersonic
Saucer est à l'attention des enfants. Et si en tant
qu'adulte on n'y voit que peu de matière à réfléchir sur la
condition des extraterrestres sur notre planète, la chose demeure
assez attendrissante pour attiser la curiosité de ceux qui ont gardé
leur âme d'enfant.Ensuite, et cela est assez rare (voire même
unique dans les annales du septième art), l'extraterrestre ici
présent et nommé Meba a la curieuse capacité de pouvoir se
transformer en soucoupe volante. De quoi se passer d'un quelconque
engin spatial pour voyager à, travers les étoiles, de sa planète
d'origine, Vénus, jusqu'à la notre, la Terre. Immédiatement
accepté par deux gamines condamnées à rester en internat durant
les vacances, Meba est... comment dire... Trognon ! Trop mimi.
Trop craquant. Une paire d'yeux, c'est pratiquement tout ce qui
constitue cette créature dont le reste du corps semble caché sous
un drap blanc proche de la burka. Un enfant venu d'ailleurs, voilà
ce qu'il est. Alors, lorsqu'il vole des gâteaux pour ses deux
nouvelles amies, le pauvre Meba se trouve tout bête lorsque
celles-ci lui font la morale. Une morale qui crève évidemment
l'écran et dont le message pointe directement nos chères têtes
blondes assises devant la télé.
Les intégristes
ufologues risquent de faire grise mine. Ici, on nage en plein
surréalisme. On convoque une bande de gredins dont les projets de
vol coïncident avec le fruit d'un méfait orchestré par Meba,
encore une fois. Derrière son titre alléchant, Supersonic
Saucer
n'a que peu (et même pratiquement aucun) rapport avec la
science-fiction telles qu'elle est déjà généralement conçue à
l'époque. On n'évoque à aucun moment la peur du rouge, ni même
Roswell ou la fameuse zone 51. pas d'hommes en noir, de complot
scientifico-politique, de petits hommes verts ou gris. Juste une
poupée mue par la main d'un accessoire enfoncée dans le... enfin,
vous m'avez compris !
Les
effets-spéciaux sont totalement caduques, même pour l'époque.
Quant à l'histoire, elle demeure d'une mièvrerie indiscutable pour
les personnes dont l'âge prescrit est dépassé depuis des lustres.
Déjà à l'époque, alors imaginez-donc de nos jours. L'un des
principaux soucis de Supersonic Saucer
et sur lequel ne s’appesantiront certainement pas ceux qui
n'espéraient de toute manière pas en voir davantage, c'est sa
durée. Quarante-neuf minutes au compteur, pas une de plus. Si cela
semble avoir suffit à son auteur pour y mettre tout ce qui lui est
passé par la tête, on imagine le visage qu'aurait arboré le film
si un soin supplémentaire avait été apporté au scénario ainsi
qu'à l'intrigue. Supersonic Saucer
demeure, évidemment, anecdotique à une exception près, et d'une
considérable importance. Il y a un fait que le cinéaste trop
souvent surévalué Steven Spielberg ne pourra pas nier. C'est la
source d'inspiration intarissable dont il s'est abreuvé ici pour
réaliser vingt-six ans plus tard son E.T.
L'extraterrestre.
La preuve par l'image :
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